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Economie énergétique : le marché de l’éclairage passe au vert

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Economie énergétique : le marché de l’éclairage passe au vert | business-magazine.mu

Avec les risques de délestage qui se précisent dans le courant de l’année prochaine et suivant la tendance mondiale dans ce domaine, le marché de l’éclairage se dirige plus que jamais vers les produits à basse consommation énergétique. Lumière sur un secteur dont l’avenir est loin d’être sombre.

Le LED, le photovoltaïque et la gestion de l’énergie à travers la domotique représentent l’avenir du secteur de l’éclairage. Si l’utilisation d’ampoules à incandescence domine toujours le marché mauricien, il n’en demeure pas moins que le recours à des alternatives d’éclairage plus propres et économes en énergie inverse la tendance. La moitié des foyers mauriciens serait équipée, selon un opérateur, d’ampoules fluocompactes qui réduisent par plus d’un sixième la facture d’électricité concernant l’éclairage d’une maison.

Le marché mauricien de l’éclairage est résolument tourné vers l’efficacité énergétique. Interrogés, les opérateurs du secteur sont unanimes à confirmer que la tendance est aux luminaires et ampoules de basse consommation et que lentement mais graduellement, les lampes économiques (fluocompactes), ampoules et luminaires LED (Light Emitting Diode ou DEL - diode électroluminescente) ou encore lampes et lampadaires photovoltaïques remplacent les luminaires à ampoules incandescentes classiques. L’économie sur la facture d’électricité, d’au moins 20 %, est d’ailleurs prouvée, précisent nos interlocuteurs. L’État, de son côté, décourage l’importation de luminaires et ampoules à incandescence en apposant, outre les droits de douane, un droit d’accise de 25 % sur l’importation de luminaires énergivores.

Si l’utilisation d’ampoules à filaments domine le marché de l’éclairage à Maurice, évoque Louis Couacaud, de Construction and Material Handling Co. Ltd (CMH), la tendance est en train de s’inverser. «Avec l’effort consenti par le gouvernement pour la subvention du prix des ampoules économiques, qui équipent aujourd’hui plus de 375 000 foyers mauriciens en sources de lumière, la moitié des foyers mauriciens utilisent de nos jours des ‘ampoules économiques’», soutient le Sales Manager de CMH.

Précédant l’avènement du LED, les ‘ampoules économiques’ aussi appelées lampes fluorescentes compactes (LFC) ou lampes fluocompactes offrent un rendement énergétique supérieur aux ampoules à filaments, aussi appelées ampoules incandescentes ou à incandescence tout en émettant moins de chaleur. Cette technologie d’éclairage ne demeure pas moins nocive cependant pour l’environnement, si en fin de vie, on se débarrasse de ces ampoules / lampes fluocompactes dans la nature.

Le LED, le photovoltaïque et la gestion de l’énergie à tra-vers la domotique se positionnent aujourd’hui comme les dignes successeurs du LFC, créé dans les années 1900. Avec leur plein potentiel dans l’économie d’énergie, la réduction d’empreinte carbone et l’accentuation du confort, ses avancées technologiques constituent l’avenir du marché de l’éclairage. «L’enjeu courant du secteur de l’éclairage sera de pouvoir éclairer sans avoir à se servir des câbles électriques», estime d’ailleurs Christian Lenferna, Managing Director de Metalite. «Les défis seront de faire davantage usage de nos sources naturelles pour produire de l’énergie : le soleil, la mer, le vent et l’eau des rivières.»

L’avenir, c’est le LED

Introduites sur le marché de l’éclairage bien avant les solutions photovoltaïques et les outils domotiques, les solutions d’éclairage LED ont fait leurs preuves. «Définitivement les ampoules, modules et luminaires LED (de qualité supérieure) assurent 80 % de consommation de moins en énergie électrique, comparé aux lampes à halogène. Le LED commence à gagner des parts additionnelles sur le marché de l’éclairage», soutient Daniel Ng, Sales Manager d’Albert Trading. En termes d’échelles de valeur, nous explique Louis Couacaud, la luminosité et l’intensité d’une ampoule incandescente de 60 watts équivalent à 11 - 14 watts pour le cas d’une ampoule fluocompacte, dépendant des modèles, et 5 à 6 watts d’une ampoule LED. «L’économie d’énergie se traduit tout de suite sur votre facture d’électricité», soutient-il.

Le seul hic avec le LED demeure son prix plus élevé que les lampes à incandescence ou fluocompactes. «Le LED étant une technologie plus onéreuse, son utilisation localement est plus lente et graduelle. Mais l’avenir, c’est le LED. D’ici à cinq ans, cette technologie gagnera des parts substantielles sur le marché de l’éclairage, surtout que la Chine misant depuis quelques années sur le LED essaie d’amortir les coûts des chaînes de production et de transférer les marges afin d’offrir les luminaires LED à des prix de plus en plus bas. Chaque année, le prix du LED se démocratise, et comme toute nouvelle technologie, elle est appelée à devenir de plus en plus accessible au grand public», fait ressortir notre interlocuteur.

La demande croissante pour le LED, corrobore Daniel Ng, participe à la dégringolade de son prix aussi bien à l’international qu’à Maurice. Une ampoule LED de bonne qualité, capable de fournir 40 000 heures de lumière avec une utilisation optimale de quatre heures en moyenne par jour, coûte Rs 499 chez Albert Trading, cite-t-il à cet égard. Illustrant par les tenants de cet exemple le plein potentiel d’un investissement dans un éclairage LED.

L’Union européenne, aussi, croit dans les possibilités écologiques et économiques de cette alternative. Depuis 2008, les pays de l’Union européenne ont entamé le bannissement graduel de la vente, de l’importation et l’utilisation de lampes à incandescence transparentes classiques, de lampes dépolies et à halogène sur son territoire, nous rappellent tour à tour Aurélie Li et Daniel Ng, d’Albert Trading. «D’ici à 2020, les mesures mises en œuvre permettront d’économiser chaque année approximativement la consommation en électricité de la Belgique ou celle de 23 millions de ménages européens. Les émissions de Co2 seront ainsi réduites de quelque 32 millions de tonnes par an, soit environ un dixième des émissions mondiales de gaz à effet de serre», fait ressortir l’Union européenne à ce propos sur son site Web. «Apparues il y a 130 ans, les ampoules classiques à incandescence ne transforment que quelque 5 % de l’énergie qu’elles consomment en lumière, le reste ne produisant que de la chaleur. Ces ampoules consomment beaucoup plus d’énergie que les nouveaux produits comme les lampes fluocompactes, les halogènes à basse consommation ou les diodes électroluminescentes», indique la même source.

Le photovoltaïque et la domotique aussi

Distributeur local de luminaires de la marque Philips, sa holding company, nous indique le Sales Manager d’Albert Trading, produit ses luminaires incandescentes en Inde, et de la Grande péninsule les luminaires sont exportés vers Maurice et sur d’autres marchés où la demande est encore existante, souligne Daniel Ng.

Pas interdites à Maurice, les lampes à incandescence sont néanmoins frappées de 55 % de frais de douane (30 % de droits de douane et 25 % de droit d’accise). Une mesure prise et consolidée dans les derniers budgets nationaux successifs dans le cadre de l’initiative Maurice plus durable, pour décourager et freiner l’importance de cette catégorie d’ampoules et de lampes énergivores, étaye une source du Mauritius Standards Bureau. D’ailleurs, un eco-label conçu par le régulateur est en voie d’introduction pour le secteur hôtelier et des secteurs d’activité manufacturiers, en vue de certifier que les opérations tout comme les produits, selon la nature de l’activité, répondent à des standards écoresponsables.

Mais il n’y a pas que le LED comme alternative d’éclairage aux lampes à incandescence ; il y a le photovoltaïque et la gestion de l’énergie à travers la domotique, soit des systèmes d’éclairage automatisés. En rappelant que la tendance penche pour l’économie d’énergie sur le marché de l’éclairage, Doreen Marius, Industrial & External Lighting Department Manager d’Engitech, souligne qu’«il y a aussi une demande pour les lampes et lampadaires photovoltaïques. Nous avons d’ailleurs obtenu il y a peu un contrat pour l’installation de lampadaires photovoltaïques sur la route d’accès de l’hôtel Le Chaland, dans le Sud. Ces luminaires ne sont pas raccordés au réseau du CEB : ils engrangent l’énergie solaire dans la journée pour s’illuminer le soir», indique-t-elle.

Le marché des systèmes d’éclairage automatisés, explique Vishal Cooshna, Operations Manager de Manser Saxon Electrical, est un marché de niche en pleine évolution : «L’automatisation de l’éclairage fait partie intégrante de la domotique, ou l’automatisation et la corrélation des systèmes électriques d’une habitation. Cette offre comprend l’utilisation d’écrans tactiles, de commandes à distance pour tous types de matériel électrique ou électronique, le réglage automatique du système d’éclairage par rapport à la luminosité externe, etc.»

Après avoir installé un système de ce type dans la salle de cinéma 4D du Casela World of Adventures, au siège social de GML, au Caudan, poursuit l’Operations Manager de Manser Saxon Electrical, «nous avons un autre gros projet de ce type dans le collimateur.»

 

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