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Huile comestible – Agiliss conteste la politique protectionniste de l’État

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Huile comestible - Agiliss conteste la politique protectionniste de l’État | business-magazine.mu

Cela dans une tentative de protéger l’industrie locale. Pour enclencher cette procédure, les autorités ont invoqué l’article 61 du traité du Common Market for Southern and Eastern Africa (Comesa), soit la clause de sauvegarde qui peut être activée pour une période initiale d’un an. Jusqu’ici, le Comesa n’a pas encore agréé la requête des autorités mauriciennes.

Dans une démarche de transparence, le ministère des Affaires étrangères a convié récemment des importateurs d’huile comestible d’Égypte pour une réunion d’information. Présente à cette rencontre, la CEO d’Agiliss, Sharon Ramdenee, fait ressortir que la Trade Policy Unit a réitéré sa décision de s’engager dans la voie du protectionnisme. Car il s’agit de donner un temps d’adaptation à l’industrie locale pour qu’elle puisse s’adapter à la concurrence des huiles importées d’Égypte. À noter que le conseil légal d’Agiliss a participé à cette séance de travail.

L’importateur n’entend toutefois pas rester les bras croisés. Suivant la notification du ministère des Affaires étrangères, Agiliss, à travers son service légal, a pris contact avec le Comesa. Il faut savoir qu’un État membre peut invoquer la clause de sauvegarde qu’en cas «de perturbation grave à son économie» dans le sillage de l’application des dispositions du traité du Comesa. La procédure veut que l’État membre adopte des mesures protectionnistes sous la condition expresse qu’il informe au préalable le secrétaire général et les autres États membres. 

SharonLES CONSOMMATEURS PÉNALISÉS

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Au niveau d’Agiliss, l’on questionne l’action de la Trade Policy Unit. Celle-ci fait suite à une requête de Moroil, qui estime que ces trois dernières années, les volumes importés d’huile comestible sont passés de 10 % à environ 50% de la consommation locale. Ce à quoi Sharon Ramdenee répond : «Une enquête menée en décembre 2017 par le ministère des Affaires étrangères et la MRA en Égypte a conclu que les arguments de Moroil n’étaient pas pertinents.

Les autorités ont ainsi demandé à Moroil de revoir son modèle d’affaires puisqu’il est difficile dans ce genre de cas d’invoquer la clause de sauvegarde. Or, le ministère a fait machine arrière et a envoyé une notification officielle au Comesa le 15 novembre 2018», explique Sharon Ramdenee. Valeur du jour, Agiliss occuperait environ 20 % du marché d’huile comestible, selon sa CEO. Elle estime qu’en instaurant une taxe de 10 %, ce sont les consommateurs qu’on est en train de pénaliser. «Le marché a amorcé une nouvelle dynamique. Là, on est en train d’opérer un retour en arrière», soutientelle.

Et d’ajouter que «la clause de sauvegarde mettra à mal les activités des importateurs d’huile comestible en provenance d’Égypte car l’application de 10 % de taxe à l’importation équivaudrait à une augmentation obligatoire du prix au détail des huiles importées et commercialisées localement».

Au cas où la décision serait entérinée par le Comesa, les autorités ont donné l’assurance que les importateurs bénéficieront d’un quota sans franchise de douane de 3 000 tonnes. Cela sachant que la consommation locale tourne autour de 36 000 tonnes. Au niveau d’Agiliss, on n’écarte pas la possibilité de contester une telle décision en ayant recours à des actions légales.