Imprimerie: MSM sous administration

C’est fait ! Après de vaines tentatives de restructurer et refinancer la compagnie, le conseil d’administration n’a eu d’autre choix que de mettre sous administration la Mauritius Stationery Manufacturers Ltd. Appartenant au groupe GML, MSM  fondée en 1966, a été l’une des premières compagnies à être cotées en Bourse en 1989.

Depuis plusieurs années, l’entreprise qui se bat contre des problèmes financiers, a tenté de se restructurer, mais sans succès. Elle a même bénéficié du soutien de l’État à travers un décaissement sous le Stimulus Package. Mais les pertes sont devenues ingérables au fil des mois. Pour l’exercice financier clos le 30 juin 2012, le groupe affichait Rs 325 millions de pertes, pour un chiffre d’affaires de Rs 352 millions. Si bien qu’en septembre 2012, il s’était lancé dans une opération de levée de capitaux en Bourse. La MCB et la State Investment Corporation avaient d’ailleurs souscrit à ce  Rights Issue concernant des Non-Voting ClassB Shares.

Sauvetage avorté

L’année dernière,dans le cadre de la mise en œuvre de son plan de restructuration, MSM avait même dû procéder au licenciement de 75 personnes. « Les actions menées récemment pour permettre à l’entreprise de continuer d’opérer sereinement, comme la vente de l’activité ‘cartonnerie’, le soutien continu  des banques et des actionnaires, n’ont pas réussi à permettre de redresser la barre de MSM », explique Laurent de la Hogue, président du conseil d’administration. Ayant à faire face à des pertes massives, l’imprimeur avait des difficultés à affronter l’impact de la crise économique, conjuguée à une forte compétition. Par ailleurs, si certains pointent du doigt un problème de gestion, d’autres attribuent la chute de l’imprimeur à ses pertes conséquentes en Afrique. « Le cas de MSM démontre que l’Afrique n’est pas nécessairement un eldorado pour les investisseurs et que le continent recèle également des risques pour la conduite des affaires », commente un conseiller financier.

Quoiqu’il en soit, c’est Gérald Lincoln qui a été nommé admi-nistrateur  de la compagnie. Sa priorité sera de faire un premier bilan durant la semaine à venir, avant d’envisager un plan d’action. Il compte analyser  l’état d’endettement de la compagnie et tenir une réunion avec les créanciers dans les plus brefs délais. Il soumettra son rapport dans un mois.