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Innovation: Pourquoi Maurice ne progresse pas

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Innovation: Pourquoi Maurice ne progresse pas | business-magazine.mu

Maurice est le pays le plus innovant de la région africaine, selon le rapport du Global Innovation Index 2016. Nous occupons la 53e place devant l’Afrique du Sud (54e) et le Kenya (80e). Or, de l’avis de Dev Sunnasy, président de la Mauritius Information & Technology Industry Association (MITIA), compte tenu de nos aspirations à devenir une plaque tournante dans cette partie du monde, nous devons nous comparer aux pays les plus innovants, comme la Suisse, la Suède et Singapour, qui occupent respectivement les première, deuxième et septième places du classement.

Le système éducatif pointé du doigt

Pour Dev Sunnasy, il est nécessaire de rectifier le tir si l’on veut être reconnu comme un pays innovant. Tout d’abord, estime notre interlocuteur, nous devons améliorer notre performance au niveau de l’indice du développement humain et nous hisser dans la catégorie Very high development index. Il s’attend à ce que les mesures annoncées par le ministre des Finances, pour améliorer le développement humain – concept qui englobe le PIB par habitant, l’espérance de vie et le niveau d’éducation –, se traduisent dans les faits.

Il faut aussi qu’on progresse au niveau de l’Innovation Efficiency Ratio. Sous cet indicateur, Maurice occupe une peu enviable 95e position. Idem concernant l’indicateur sur la Knowledge creation, où l’on occupe la 113e place. Sur la base de ces performances, Dev Sunnassy arrive à la conclusion que «notre système éducatif, que ce soit au niveau du primaire, du secondaire ou du tertiaire, doit être d’un niveau plus élevé. Valeur du jour, à Maurice, un jeune étudie en moyenne pendant 8,5 ans contre 12,8 ans en Suisse, 12,5 ans en Estonie et 13 ans en Angleterre. Notre système éducatif n’encourage pas les jeunes à réfléchir, innover et créer», argue-t-il.

Les compétences de nos politiciens font aussi que nous péchons sur le plan de l’innovation. Ainsi, indique Dev Sunnasy, 50 % de nos ministres viennent de la profession légale, alors que ce chiffre tourne autour de 23 % dans les pays qui dominent le classement du Global Innovation Index. Il jette un pavé dans la mare : un politicien ayant une formation légale ne saisira pas pleinement l’importance de l’innovation. Et d’ajouter que l’idéal serait d’avoir une bonne diversité au niveau des professions chez les ministres composant le Cabinet.

 

À Singapour, le chef du gouvernement, Lee Hsien Loong, détient un MSc en Computer science. De plus, 48 % de l’exécutif est composé de la filière scientifique et de l’ingénierie. Idem en Suisse où 43 % des ministres viennent du monde de la science et de l’ingénierie. Au Canada, le Premier ministre, Justin Trudeau, a fait des études en ingénierie et en langues. A contrario, seulement 17 % de nos ministres sont issus de la filière scientifique et technique.