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L’économie mondiale face au spectre du lowflation

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L’économie mondiale face au spectre du lowflation | business-magazine.mu

L’économie mondiale est actuellement dans une phase de lowflation, ce qui implique une période prolongée d’inflation à un niveau relativement bas. Un contexte qui n’est pas favorable à la croissance, celle-ci n’étant pas tirée par la consommation.

Annelise Peers, Chief Investment Officer à Investec Bank Switzerland, a souligné les risques associés à une situation de lowflation lors d’une conférence sur les marchés des capitaux. Lors de sa présentation, la spécialiste en investissement a fait ressortir que le climat macroéconomique actuel est influencé par l’explosion de la dette et l’essor des marchés émergents qui sont les locomotives de la croissance mondiale.

Endettement : seuil critique

Elle se dit inquiète du fait que de nombreux pays ont atteint un seuil critique d’endettement. Ils auront à repayer leurs dettes. Ce qui freinera la consommation et, par ricochet, la croissance. Cette conjoncture est favorable à une situation de lowflation qui n’est pas propice à la reprise mondiale.

«Dans le meilleur des cas, on aura tout  juste assez de croissance pour faire tourner l’économie mondiale. Le pire scénario serait une trop forte appréciation du dollar. L’économie mondiale est actuellement dans une phase déflationniste. De son côté, la Réserve fédérale américaine ne veut pas augmenter les taux d’intérêt par crainte d’une poussée inflationniste. À travers le monde, on essaie de ramener l’inflation autour de 2 %, un taux considéré   favorable à la croissance. Mais le risque est que nous sommes sur le point d’entrer dans une phase de ‘lowflation’», observe Annelise Peers. Le seul moyen de progresser dans un tel environnement, poursuit-elle, est de miser sur la productivité.

Annelise Peers attire aussi l’attention sur l’influence grandissante des marchés émergents dans la croissance mondiale. Ceux-ci représentent, en effet, 57% du produit intérieur brut mondial contre 46 % en 1998. Valeur du jour, les banques centrales des marchés développés ne peuvent procéder à un resserrement monétaire pour dynamiser leur croissance. Le seul instrument auquel elles peuvent avoir recours est l’assouplissement quantitatif (quantitative easing), argue Annelise Peers.

Participant également à la conférence, Peet Strydom, Extraordinary Professor de la School of Economics, North-West University, Potchefstroom en Afrique du Sud, devait abonder dans le même sens. L’assouplissement quantitatif peut, selon lui, aider les marchés développés à créer de la richesse.