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Ligne aérienne régionale: Air Mauritius commandite une étude de faisabilité

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Ligne aérienne régionale: Air Mauritius commandite une étude de faisabilité | business-magazine.mu

Une nouvelle étape a été franchie cette semaine en vue du lancement d’une ligne aérienne régionale par Air Mauritius. Les quatre consultants internationaux choisis par la compagnie pour entreprendre une étude de faisabilité ont soumis leurs propositions au conseil d’administration. Au Paille en Queue Court, il est estimé qu’une fois le contrat alloué, l’étude de faisabilité sera prête d’ici à la fin de l’année.

D’emblée, il est important de préciser que le projet d’Air Mauritius (MK) n’a rien à voir avec l’Alliance Vanille. Cette initiative de la Commission de l’océan Indien (COI) à laquelle Air Mauritius dit participer pleinement a pour objectif d’améliorer la collaboration entre les lignes aériennes de la région pour renforcer la connectivité inter-îles. Un accord en ce sens a d’ailleurs été signé entre les compagnies aériennes de l’indianocéanie, le 21 septembre.

En revanche, le projet de subsidiaire régionale envisagé par MK s’insère dans le cadre de la stratégie africaine du gouvernement énoncée récemment par le Premier ministre, sir Anerood Jugnauth, lors du dévoilement de la Vision 2030.

Pourquoi une ligne aérienne régionale ? «Certainement pas pour compromettre le réseau d’Air Mauritius», rétorque une source approchée par Business Magazine. Bien au contraire, l’idée est de rendre les vols long-courriers plus rentables. D’autant plus qu’il a été constaté que plus de 50 % des personnes qui atterrissent à l’aéroport Sir Seewoosagur Ramgoolam (SSR) en provenance du bassin océan Indien sont des passagers en correspondance.

Permettra à Maurice d’étendre son territoire en Afrique

La compagnie d’aviation régionale sera donc un outil pour permettre à la société mère de saisir toutes les opportunités qui se présenteront à elle avec l’évolution géopolitique et macroéconomique dans cette partie du monde. Par la même occasion, elle permettra à Maurice d’étendre son territoire en Afrique en se positionnant comme un partenaire économique incontournable. Déjà, il est question de développer des zones économiques spéciales au Ghana, à Madagascar et au Sénégal.

La direction de MK estime également que la desserte de la région par la compagnie régionale va aussi contribuer à booster les industries touristique et financière tout en favorisant le commerce, ainsi que le projet de Duty free island.

Le potentiel existe, mais Air Mauritius dit avancer avec prudence. D’abord, elle cherche à déterminer l’impact sur le trafic passager en recherchant l’aide des experts pour effectuer des simulations. D’autres questions aussi importantes se posent également notamment le choix des appareils et les destinations qui seront couvertes. Parallèlement, il est important de savoir après combien de temps une telle entreprise sera viable et quelles synergies développer avec le réseau existant d’Air Mauritius. L’étude de faisabilité devra répondre à toutes ces questions. 

Pourquoi une nouvelle marque ? 

 En attendant, les réflexions en cours à Port-Louis indiquent que Maurice ne réunit pas les conditions pour devenir un hub Low cost car le modèle de compagnie aérienne à bas coût est construit autour des vols d’une durée de moins de 4 heures et à très forte utilisation. Ces lignes aériennes opèrent aussi sur les routes offrant un important volume de trafic. Cela dit, pour s’assurer d’un bon rapport coût-efficacité, Air Mauritius pourrait développer un modèle hybride en y incorporant certaines caractéristiques du Low cost. Le but étant bien évidemment d’offrir un prix compétitif pour le billet.

Cependant, l’un des préa-lables à la matérialisation de ce projet d’envergure est son auto-nomie financière et la profitabilité. La direction de MK au Paille en Queue Court est consciente de la nécessité de mettre en place une structure suffisamment efficiente, afin d’assurer non seulement la viabilité de la subsidiaire, mais aussi de lui permettre de pratiquer des prix bas. Le fret étant aussi un élément très important sur les routes régionales, Air Mauritius gagnerait à l’y inclure dans l’élaboration de sa stratégie.

C’est pour accorder l’attention nécessaire à la région que MK a choisi de déléguer la desserte régionale à une nouvelle compagnie au lieu de se charger elle-même de cette responsabilité. C’est du moins la raison qui est avancée car le statut de transporteur national comporte des limites que la direction d’Air Mauritius ne souhaite pas transférer à la nouvelle entité.

En sus de desservir les îles de l’océan Indien, le Sud et l’Est de l’Afrique, la compagnie régionale aura aussi un rôle de feeder, afin de renforcer le positionnement de l’aéroport SSR comme un centre névralgique.

Avec la mise en route de sa compagnie régionale, Air Mauritius espère toucher presque une vingtaine d’aéroports dans la zone et en Afrique.