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Pêche: Créer une filière pérenne et porteuse

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Pêche: Créer une filière pérenne et porteuse | business-magazine.mu

L’avenir du secteur de la pêche passera par des pratiques saines qui ne mettront pas en péril nos ressources marines.

L’économie océanique ne se limite pas à la pêche. Pourtant, de par les mesures annoncées, les actions prises, ainsi que les communications émises, il semble que ce segment d’activité a été à l’avant-plan de l’actualité liée à l’économie océanique cette année. Deuxième campagne de fermeture de la pêche à l’ourite, présentation du Fisheries and Marine Resources Bill, allocation de permis à des promoteurs privés supplémentaires pour l’exploitation de barachois, réflexion autour d’une alternative à la pêche traditionnelle qu’elle soit industrielle ou artisanale… Autant de thématiques ayant dominé le secteur de la pêche. 

Secteur d’activité à fort potentiel, la pêche génère chaque année des revenus de plus de Rs 24 milliards. Rien que le segment de la transformation des produits de la mer (Seafood) a engrangé des recettes d’environ Rs 3,6 milliards cette année, selon les derniers comptes nationaux.

Pour que la pêche demeure une filière  pérenne et porteuse, le ministère de tutelle s’est attelé à investir davantage dans la mise en œuvre d’activités de pêche durable.

C’est ainsi que du 15 août au 15 octobre, la campagne annuelle de fermeture de la pêche à l’ourite s’est poursuivie non sans des grincements de dents. Organisée par le ministère de la Pêche avec la collaboration du projet Smart Fish de la Commission de l’océan Indien (COI), de la Mauritius Marine Conservation Society, d’Eco Sud et du Global Environment Facility-Small Grants Programme de l’United Nations Development Project, cette campagne visait à régénérer le stock de poulpe dans les eaux mauriciennes qui frôlait un seuil critique. Qui plus est, il a été décrété que la pêche à l’ourite serait interdite tous les ans du 15 août au 15 octobre.

Après deux mois de fermeture de la pêche à l’ourite, le résultat a été des plus probants. «La plus grosse prise, récompensée par le ministre Prem Koonjoo, a atteint le poids de 11 livres, soit près de 6 kg. C’est une taille qui est
devenue très rare depuis longtemps à Maurice
», a déclaré Toky Rasoloarimanana, responsable de communication du projet Smart Fish.

 

Aquaculture : 31 sites identifiés

D’autres mesures ont été adoptées aussi bien par l’État que des organismes institutionnels pour migrer vers une pêche saine et durable. Ainsi, lors de la présentation du Budget, le ministre des Finances, Pravind Jugnauth, annonçait une kyrielle de mesures, dont l’identification de 31 sites marins par l’Institut océanographique pour le déve-loppement d’activités aquacoles, l’allocation d’une enveloppe de Rs 12,5 milliards aux coopératives de pêche en vue de l’achat de 10 cages flottantes pour la capture de poisson, l’acquisition d’un navire polyvalent pour la recherche, les études et la formation des pêcheurs et des skippers, l’introduction d’une subvention de 50 % aux sociétés coopératives pour l’achat de navires pour les besoins de la pêche semi-industrielle et un congé fiscal de huit ans pour les compagnies de pêche industrielles. Par ailleurs, le ministère de l’Économie océanique, des Ressources marines, de la Pêche souligne qu’environ Rs 5 milliards ont été déboursées pour la concrétisation de plusieurs projets et actions dans le secteur de la pêche.

À ce jour, 18 des 31 sites pour le développement des activités d’aquaculture ont été alloués à des promoteurs privés. Six barachois pour l’élevage de fruits de mer tels que les huîtres,  poissons, concombres de mer et crabes ont également été confiés à des promoteurs.

D’autre part, dans l’optique d’une pêche durable, dix cages à pêche flottantes ont été acquises. Celles-ci seront distribuées aux associations et coopératives de pêche sur les sites identifiés.

Le repeuplement de nos ressources marines pour des activités de pêche responsable, pérenne et fructueuse se conjugue à la lutte contre la pêche illicite et illégale dans les eaux mauriciennes. Dans cette optique, le gouvernement a signé un accord tripartite impliquant six pays du Sud-Ouest de l’océan Indien, l’Union européenne et la Commission de l’océan Indien (COI) pour renforcer la surveillance régionale des pêches.

Pour que la pêche devienne un important pilier, d’autres projets ont été conceptualisés, à l’instar de la création du port de pêche de Bain-des-Dames, lequel fera partie intégrante du projet de faire de Port-Louis une plateforme maritime régionale. Celle-ci devrait comprendre un port de croisière, une marina, un port franc, des espaces pour les conteneurs et des  infrastructures pour l’avitaillement.