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PME : l’État en appelle à la solidarité des conglomérats

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PME : l’État en appelle à la solidarité des conglomérats | business-magazine.mu

Après le lancement du plan directeur destiné à redynamiser le secteur des PME, le ministre Sunil Bholah se penche sur les problèmes à aplanir. Il évoque notamment la concurrence des grands groupes de l’île.

Le lancement du SME 10-Year Master Plan, le lundi 27 mars, par le ministre des Affaires, des entreprises et des coopératives, Sunil Bholah, a pour vocation de traduire dans les faits la Vision 2030 de sir Anerood Jugnauth, ancien Premier ministre devenu ministre mentor. L’objectif affiché est de faire des petites et moyennes entreprises, un des moteurs de croissance de notre économie. Pour générer le dynamisme voulu, l’État souhaite cependant pouvoir compter avec la collaboration des grandes sociétés privées du pays.

Le gouvernement, rappelons-le, projette de faire passer la contribution du secteur des PME au produit intérieur brut de 40 % à 52 %, à la création d’emploi, de 55 % à 64 % et aux exportations, de 3 % à 18 %. Il devra, pour cela, intervenir à plusieurs niveaux. Celui, par exemple, de la concurrence que constituent les importations pour les petits et moyens acteurs du secteur manufacturier local. Un problème que Sunil Bholah considère comme l’une des séquelles de la mondialisation. Celle-ci, dit-il, «implique qu’il n’y a plus de barrières tarifaires et donc, aussi bien le commerce international que l’économie sont ouverts. En conséquence, nos producteurs locaux sont sous pression».

Cette ouverture, l’actuel Premier ministre et ministre des Finances, Pravind Jugnauth, la prône, néanmoins, tel qu’il l’a annoncé lors du rebranding de Business Mauritius récemment. Il s’agit toutefois de ne pas pénaliser les PME locales, souligne Vishnu Lutchmeenaraidoo, ministre des Affaires étrangères. Intervenant le 30 mars à l’Annual General Meeting de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Maurice, il a déclaré être contre la discrimination à laquelle est confronté le secteur manufacturier de l’île par rapport aux importations. Sunil Bholah abonde dans le même sens : «Comme Vishnu Lutchmeenaraidoo, je suis contre cette discrimination. Il faut à tout prix imposer des droits de douane à certaines catégories de produits importés», formule-t-il, souhaitant la protection de la production locale, notamment l’artisanat et l’agro-alimentaire. Le ministre privilégie cette solution plutôt que de renoncer à l’ouverture de l’économie : «Une économie ouverte est essentielle au développement d’un pays. N’oublions pas que nous avons l’Afrique à côté : il faut profiter de la globalisation pour pénétrer le continent et que les autres pays utilisent Maurice pour pénétrer l’Afrique.»

Outre les produits importés, les PME mauriciennes fonctionnant de manière autonome doivent faire face à une concurrence d’un autre ordre, celle des grands groupes du pays composés d’un certain nombre de petites et moyennes filiales - un problème international signalé dans un rapport de la Banque mondiale paru en 2013. Ce même document recommandait la mise en place d’une collaboration entre les deux parties, comme cela a été fait au Japon ou encore en Corée du Sud. Une idée, avance Sunil Bholah, qui correspond à ce que l’État désire promouvoir à Maurice également. «Il faut qu’on aille dans ce sens. Il faut être patriotique. Il faut que les grandes entreprises et les PME se serrent les coudes», insiste-t-il.