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Politique monétaire: une décision après le Budget

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Politique monétaire: une décision après le Budget | business-magazine.mu

La Banque centrale a renvoyé la réunion du comité de politique monétaire, initialement prévue pour le 9 février, à une date ultérieure, en invoquant la présentation du Budget.

Dans certains millieux, il ressort que la BoM attend l’expiration du contrat des membres du CPM pour nommer une nouvelle équipe. Une liste de candidats poten-tiels a déja été  dressée.

La communauté des affaires -, qui attendra impatiemment une décision concernant le taux directeur, maintenant que l’inflation est maîtrisée et que les préoccupations portent principalement sur la chute de l’euro -, devrait être fixée d’ici à fin mars. La seule indication dont on dispose à l’heure actuelle concernant la posture qui sera adoptée par la Banque de Maurice, c’est l’annonce du président de la République dans le discours-programme selon laquelle il y a une meilleure coordination entre les politiques fiscale et monétaire, avec la précision que «inflation will be kept under control». Le gouvernement ajoute qu’une attention urgente sera accordée au problème d’excès de liquidités.

Que décidera le comité de politique monétaire lors de sa prochaine réunion ? Va-t-il surfer sur la baisse de l’inflation, tout en gardant en tête que la baisse du prix du pétrole à USD 53 le baril n’est que conjoncturelle, comme l’ont fait remarquer certains analystes ? Va-t-il prendre en considération le fait que notre forte exposition à la monnaie européenne nous rend extrêmement vulnérable avec un euro qui menace de s’effondrer à  Rs 35 ?

Selon l’économiste Swadicq Nuthay, le CPM est en mesure de baisser  le taux repo. Il maintient que le taux d’inflation est à un niveau très bas. «L’inflation sera plus basse qu’en 2014 lorsqu’elle se situait à 3,2 %. Les premières estimations pour 2015 donnent à penser que l’inflation sera dans une fourchette de 2 à 2,5 %. Historiquement, c’est un niveau très bas. Donc, théoriquement parlant, le CPM dispose d’une marge de manœuvre pour baisser le taux repo», argue-t-il.

Dans l’attente d’un signal fort

Quoi qu’il en soit, Ramesh Basant Roi et les membres du CPM ont une lourde responsabilité sur leurs épaules. Car il est attendu que la première réunion du CPM sous l’ère du nouveau gouvernement enverra un signal fort à la communauté des affaires ; la rassure, tout en veillant à la stabilité financière du pays. Ramesh Basant Roi a eu l’occasion de rencontrer les opérateurs économiques et exportateurs récemment. Ces derniers ont pu faire part de leurs griefs et n’ont pas manqué de plaider pour une roupie «compétitive». À cet égard, la posture de l’ancien Gouverneur de la Banque centrale visant à faire baisser – coûte que coûte – l’inflation est pointée du doigt par nombre d’opérateurs privés.

Même si certains secteurs économiques comme le tourisme et les exportations sont grandement fragilisés depuis quelques mois, certains observateurs estiment qu’il est risqué de venir déprécier la roupie de manière irréfléchie, arguant qu’il est préférable de laisser le marché déterminer la vraie valeur de la roupie.  Pourtant, une dépréciation de la roupie par le biais de l’Indicative exchange rate aurait un impact direct sur le taux de change de l’euro. Par contre, une éventuelle baisse du taux directeur pourrait ne pas influencer grandement le taux de change, selon certains observateurs, même si Swadicq Nuthay explique «qu’une baisse du taux d’intérêt va rendre la roupie moins attrayante. Déjà, le tauxde rendement sur la roupie n’est pas forcément intéressant. Le ‘savings rate’ en banque est à 3,15 %, et le 3 ‘year treasury note’ émis la semaine dernière par la BoM est à 3,11 %. Logiquement, une baisse des taux va exercer une pression sur la roupie vers le bas

La conjoncture économique actuelle est très incertaine pour les opérateurs locaux, notamment dans le secteur touristique où la dépréciation de l’euro se traduit par un manque à gagner de Rs 30 millions par jour, soit presque Rs 1 milliard par mois vu le poids de la zone euro dans les arrivées.