Rapport sur le risque de crédit : Faciliter l’accès aux liquidités bancaires

Les rapports sur le risque de crédit peuvent donner un coup de boost aux entreprises ayant besoin de liquidités durant cette période de crise. Le Managing Director de Strategic Insight, Zayd Soobedar, explique pourquoi ce genre d’analyse financière gagne en popularité dans les entreprises.

Membre accrédité de deux organisations internationales renommées, à savoir, Global Credit Solutions et Federation of Business Information Suppliers, Strategic Insight évolue dans le secteur du conseil et de la gestion financière depuis désormais sept ans. Elle est considérée comme la première société de RiskTech sur le sol mauricien. Son cœur de métier demeure la maîtrise, la gestion et l’optimisation de l’information grâce à des outils informatiques et technologiques pour faciliter la prise de décision dans le monde des affaires. Elle dispose d’un réseau de clients locaux et internationaux (assureurs-crédits, institutions financières, fonds d’investissement, multinationales, et opérateurs de la fintech) et offre une panoplie de services qui sont principalement basés sur les rapports de crédit sur les entreprises domestiques et internationales. Hormis l’intelligence économique, sectorielle et l’analyse de certains marchés, Strategic Insight se spécialise dans la Credit risk mitigation, le Risk management, la structuration des crédits et les Big data analytics. Interrogé sur la méthodologie utilisée pour établir la force financière d’une entreprise, Zayd Soobedar explique que cela repose sur une approche quantitative aussi bien que sur l’aspect qualitatif. Si la première approche consiste à disséquer les états et ratios financiers, étudier les tendances tout en analysant le marché ainsi que les perspectives économiques et sectorielles, la seconde repose sur des «éléments tels que l’historique de la société, l’expérience et les antécédents des actionnaires et directeurs, l’impact de la Covid-19 sur les activités ou encore les références des fournisseurs». Avec plus de 65 paramètres qui sont pris en considération, le modèle utilisé par Strategic Insight pour évaluer le risque de crédit est, selon Zayd Soobedar, «forward looking». Une Sensitivity analysis est aussi effectuée pour voir l’impact sur la capacité de remboursement des engagements financiers selon divers scénarios conservateurs.

Une méthodologie solide

Indiquant avoir départagé le profil de risque d’une entreprise en analysant différents types de risques (Business risk, Management risk, Security risk, Relationship risk, Qualitative risk, Sector risk, Financial risk), l’expert financier révèle que cette méthodologie a été «vérifiée et validée par le Top 5 des leaders mondiaux en assurance-crédit». Afin d’obtenir des analyses taillées sur mesure, la société a préféré développer différents types de Credit risk score selon la taille et la nature des entreprises, voire la disponibilité des informations. Alors que certains des indicateurs financiers utilisés concernent les barrières à l’entrée/la sortie, le niveau de dettes, la gestion du compte en banque, Zayd Soobedar fait ressortir que «notre ‘Credit risk model’ a un coefficient de Gini de 0,92 en prenant en considération plus de 15 000 entreprises mauriciennes sur cinq ans d’expérience, ce qui confirme la précision, la solidité et la robustesse de notre méthodologie»

En cette période de crise liée à la pandémie de la Covid-19, les petites et moyennes entreprises (PME) font souvent face à un cruel besoin de liquidités. Réagissant à ce sujet, le Managing Director de Strategic Insight précise que le rapport SME Credit Profile propose une analyse indépendante et impartiale des forces et des faiblesses de l’entreprise concernée avec un Credit score et des axes d’amélioration au niveau de la structure et du bilan financier. Dans un second temps, ce même rapport permettra aux PME d’obtenir un meilleur accès au crédit pour des prêts financiers aussi bien que pour le crédit fournisseur. Notant que plusieurs PME importent des produits sans pouvoir vraiment bénéficier de facilités de crédit auprès de fournisseurs étrangers, Zayd Soobedar souligne que «nos rapports de crédit sont reconnus mondialement par les fournisseurs et les assureurs-crédit ou encore déjà utilisés par plusieurs banques et autres sociétés de leasing».

Avec une capacité d’analyse d’environ 3 000 entreprises sur une base mensuelle, la vision de Strategic Insight se veut être le partenaire de référence des banques, institutions financières et de fintech, surtout en ce qui concerne l’analyse de crédit au niveau des PME. Si celles-ci pourront prétendre à un meilleur accès au financement, de l’autre côté, les banques pourront améliorer l’efficacité et le délai d’exécution par dossier grâce à une approche standardisée par des experts du crédit.

Décisions basées sur le big data

Pour Zayd Soobedar, le Big data implique une «énorme quantité de données qui peuvent être analysées à l’aide de méthodes non traditionnelles pour répondre à des questions très simples sur les entreprises». Considérant que les données du Big data sont la nouvelle ruée vers l’or, l’analyste financier confie que «notre focus est de cartographier l’Afrique et l’océan Indien du point de vue de l’information sur la solvabilité des entreprises». Reconnaissant que les entreprises disposent de beaucoup d’informations qui ne sont pas optimisées pour faciliter la prise de décisions, il ajoute que «nous pouvons facilement mettre des tableaux de bord» pour identifier les opportunités et booster les ventes. Ainsi, grâce aux données, les entreprises peuvent connaître les produits les plus rentables et les moins rentables en un seul clic. Par la suite, elles pourront concentrer leurs efforts sur des segments spécifiques générateurs de profits. Grâce à cette approche, d’autres informations peuvent également être obtenues dans le but de redynamiser les ventes. En effet, il est désormais possible pour les entreprises d’évaluer les préférences des clients pour ensuite utiliser les données afin d’augmenter le taux d’engagement avec les cibles, voire d’améliorer le taux de conversion. Finalement, l’utilisation des données peut aussi servir à analyser le sentiment des clients sur l’entreprise, le produit ou la marque tout en identifiant les problèmes potentiels.

Comment gérer les risques

Selon Zayd Soobedar, chaque entreprise fait face à des risques et autres menaces pour sa réussite. Si le risque se dé¾nit comme «la probabilité d’un événement et ses conséquences», les différents types de risques incluent le «risque économique, le risque de conformité, de sécurité et de fraude, risque ¾nancier, risque de réputation, risque opérationnel». Révélant qu’il trouve dommage que la culture du risque soit «faiblement ancrée dans les mœurs des entreprises mauriciennes de toutes tailles», Zayd Soobedar ajoute qu’une des solutions pour minimiser les risques réside dans la création d’un cadre d’Enterprise Risk Management (ERM). Dans cette optique, la gestion des risques est l’utilisation de processus, de méthodes et d’outils pour gérer ces risques et cela implique l’identi¾cation, l’évaluation et la mise en œuvre de stratégies pour y faire face. Ceci est un concept qui peut aider les sociétés à mieux protéger la pérennité de leurs entreprises. Dans le contexte actuel, la gestion des risques est, selon Zayd Soobedar, primordiale étant donné que la pandémie a «ébranlé la performance d’un grand nombre d’entreprises avec différents types de risques qui ont surgi drastiquement». Si l’on veut minimiser les risques de crédit avec les débiteurs ou une perturbation au niveau de la chaîne d’approvisionnement, il faudra impérativement s’appuyer sur un cadre d’ERM combiné avec des assurances adaptées.