Rs 3 milliards pour remettre le secteur agricole sur les rails

Issu d’une collaboration entre les secteurs privé et public, le plan stratégique pour le secteur non-sucre a été dévoilé en début de semaine par Mahen Seeruttun, ministre de l’Agro-industrie. Cette initiative vise à répondre à l’urgence de la relance du secteur agricole. Le plan stratégique qui s’étalera sur cinq ans (2016-2020) bénéficiera d’un investissement de Rs 3 milliards et couvrira divers segments incluant la production agricole, l’élevage et la préservation de l’environnement. «Ce plan stratégique a vu le jour dans le cadre d’un exercice de dialogue entre les secteurs privé et Il vise à moderniser notre secteur agricole et assurer la sécurité alimentaire», soutient Mahen Seeruttun.

Le ministre a annoncé deux importants projets, soit la construction d’un marché moderne, au coût de Rs 350 millions, à Wooton ainsi que celle d’un nouvel abattoir. Le plan stratégique s’articulera autour de trois axes : l’aspect économique, environnemental et social. D’un point de vue économique, tout d’abord, ce plan a pour objectif de permettre à l’île de diminuer sa dépendance de l’importation tout en favorisant la création d’emplois et d’opportunités pour les petits planteurs. Puis, au niveau de l’environnement, l’agriculture raisonnée sera encouragée afin de réduire l’utilisation d’intrants chimiques. Dans ce domaine, il est entendu que les petits planteurs recevront l’apport technique d’organismes spécialisés, à l’instar du Mauritius Sugar Industry Research Institute. Ils seront également formés pour faire face au changement climatique. Enfin, le troisième axe concerne l’importance d’œuvrer en faveur de la sécurité alimentaire.

Le secteur théier intéresse les Chinois

Mahen Seeruttun s’est, par ailleurs, dit convaincu que le plan stratégique aidera à améliorer la contribution du secteur non-sucre au produit intérieur brut (PIB). Alors que celle-ci était de 30 % dans les années 70, elle s’est réduite considérablement au fil du temps pour se chiffrer à 3 % en 2013. Ainsi, actuellement, Maurice produit 76 % des pommes de terre, 40 % des oignons, 18 % de l’ail et 4 % du lait disponibles localement.

Un autre segment dont le plan stratégique tient compte est la culture théière.  La demande mondiale en ce qui concerne le thé augmente de 5 % par an. Des investisseurs étrangers – des Chinois en particulier – ont exprimé le souhait de développer et moderniser cette industrie à Maurice. Dans ce contexte, le plan stratégique prévoit que 300 arpents seront mis sous culture théière.

À long terme, les autorités veulent transformer Maurice en un Agro-business hub. Le ministre Seeruttun s’est dit confiant que «Maurice deviendra un vaste chantier agricole. Le pôle agricole sera intégré aux autres projets de développement, y compris les ‘Smart cities’».