Service de l’emploi: Pôle Emploi Réunion recommande une plus grande coherence

À la demande du ministère du Travail, Pôle Emploi Réunion a effectué pendant plusieurs mois une étude sur le service de l’emploi à Maurice. Une des observations de l’organisme régional est qu’il y a un manque de cohérence dans ce domaine en raison de l’intervention de diverses structures privées, parapubliques et publiques.

Dans le rapport remis au gouvernement, les experts font plusieurs recommandations en vue de faire évoluer les 13 centres d’information sur l’emploi (EIC) répartis à travers l’île vers des structures type ‘Pôle Emploi’ sur la base du modèle français.

Les auteurs du rapport constatent que le profil des demandeurs d’emploi a connu une évolution au cours des dernières années, avec une plus grande demande dans trois catégories en particulier, notamment les jeunes chômeurs, les chômeurs de plus en plus formés et diplômés et les femmes sans emploi.

Si Pôle Emploi Réunion note que les 13 centres d’informations ont bien implantés géographiquement, en revanche, il trouveque le service est trop orientévers un traitement administratif, ce qui ne favorise pas ou peu l’insertion durable des demandeurs d’emploi. La faute à un diagnostic pas suffisamment approfondi lors de l’inscription du demandeur d’emploi, un manque de capitalisation, une connaissance disparate du marché du travail et un taux de placement trop faible.

« Lorsque les EIC procèdent à des mises en relation sur les offres d’emploi enregistrées, il apparaît que le résultat en termes de placement estfaible. En effet, cet indicateur se chiffre à environ 10 %. Un travail est nécessaire pour fiabiliser le fichier des demandeursd’emploi, le processus de recueil, de traitement et de suivi des offres d’emploi ainsi que le pilotage de l’activité », expliquent les experts de PôleRéunion.

Ils notent également l’absence d’un pilotage de la performance des EIC à remplir leur mission. Actuellement, un ensemble d’indicateurs statistiques sont produits mensuellement, « mais les objectifs ne sont pas clairement identifiés ».

D’autre part, ils relèventque le Youth Employment Programme (YEP) « est entièrement géré par une cellule dépendant du ministère des Finances sans lien, même informatif, avec les EIC. »

Selon le rapport, les travailleurs étrangerssur le territoire mauricien représentent sensiblement le double du nombre de demandeurs d’emploi sans emploi inscrits, notamment sur les postes peu qualifiés. Une situation qui s’explique en partie par la réticence des demandeurs d’emploi mauriciens à occuper des postes réputés « pénibles » mais aussi par le fait que les entreprises privilégient le recrutementd’employés étrangers qui acceptent les conditions des emplois non qualifiés.