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Textile: La compétitivité à rude épreuve

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Textile: La compétitivité à rude épreuve | business-magazine.mu

Deux événements quelque peu inattendus sur la scène internationale ont mis la pression sur les opérateurs du textile : le Brexit et l’élection de Donald Trump comme nouveau président des États-Unis.

Fin juin : c’est la stupeur. L’annonce du retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne a été une véritable douche froide pour les opérateurs du textile.  Depuis le Brexit, la livre sterling a décroché de 16 % face à la rou-pie. Au total, les exportations vers la Grande-Bretagne s’élèvent à Rs 6,5 milliards. Une quinzaine de compagnies locales employant 20 000 personnes sont concernées. C’est dire que l’enjeu est de taille.

Lilowtee Rajmun, directrice de la Mauritius Export Association (MEXA), indique que pour toutes les commandes fixées avant le Brexit, le prix ne pouvait être renégocié. Normalement, précise-t-elle, les opérateurs travaillent sur une marge de 7 à 8 %.
De plus, les produits de textile et d’habillement n’étant pas une première nécessité, la dépréciation de la livre sterling laissait entrevoir la possibilité que les détaillants pourraient diminuer leurs commandes. Au sein de la MEXA, l’on se montrait réaliste s’attendant à une baisse de 10 % sur le volume exporté.

 

Baisse de 40 % du coût de fret aérien

Pour contrer les effets du Bre-xit, le ministre des Finances, Pravind Jugnauth, décide de lâcher du lest et annonce lors de la présentation du Budget 2016-17 la baisse de 40 % du coût du fret aérien pour les exportations de produits textiles et d’habillement en Europe. Une mesure qui devrait permettre aux opérateurs traitant avec la Grande-Bretagne d’amortir l’impact de la dépréciation de la livre sterling. Avinash Goburdhun, Executive Director de Wensum, salue cette mesure. Il affirme que son entreprise, qui exporte ses marchandises par voie aérienne, sera en mesure d’améliorer sa compétitivité et de combler son manque à gagner estimé à environ Rs 2 millions par mois.

Par ailleurs, la baisse de 40 % du coût du fret permet aux entreprisesd’être plus réactives dans un contexte où depuis le Brexit, les clients britanniques sont sensibles à l’importance de bien gérer leurs flux de trésorerie. C’est la raison pour laquelle ils ne font plus de stock et demandent à être livrés en faible quantité. Du coup, les opérateurs locaux sont contraints de livrer leurs commandes rapidement.

L’autre menace vient des États-Unis. L’élection de Do-nald Trump a créé une certaine tension parmi les opérateurs. Une chose est pratiquement sûre : l’African Growth and Opportunity Act (AGOA), grâce à laquelle Maurice peut exporter son textile sur le marché américain en franchise de douane, ne sera pas remise en question par la nouvelle administration. Or, la rhétorique anti-commerce employée par Donald Trump lors de la campagne électorale ne les rassure pas. Le nouveau président américain a notamment menacé d’annuler unilatéralement les accords commerciaux et d’imposer des droits sur les importations de la Chine. Qui plus est, à aucun moment, il a évoqué la perspective de travailler avec l’Afrique. À ce jour, les États-Unis constituent le deuxième marché pour le textile mauricien derrière la Grande-Bretagne.