Type to search

Actualités Autres

Vishnu Lutchmeenaraidoo: «La roupie est surévaluée de 7 %»

Share
Vishnu Lutchmeenaraidoo: «La roupie est surévaluée de 7 %» | business-magazine.mu

Le ministre des Finances rejette en bloc les commentaires selon lesquels la roupie se serait dépréciée de 20 % depuis quelques mois. Au contraire, la monnaie locale est surévaluée de 7 %, estime-t-il.

Dans son summing-up des débats budgétaires, le ministre des Finances, Vishnu Lutchmeenaraidoo, a commenté les récentes déclarations d’observateurs économiques sur le comportement de la roupie. Ciblant certains économistes qui ont évoqué une dépréciation de la roupie ces derniers temps, il  a souligné qu’il faut plutôt parler de soudaine hausse du dollar américain : «Il n’y a pas eu de dépréciation (…) ce qui est arrivé, c’est qu’en fait, depuis quelques mois, le dollar américain, qui était dans un marché baissier, a bougé subitement vers un marché haussier pour gagner 20 %.» Et d’ajouter que lorsque le dollar américain s’apprécie, les autres devises se déprécient.

Donc, l’euro a baissé notablement pour contrebalancer l’appréciation du dollar. Citant un rapport du Fonds monétaire International (FMI), Vishnu Lutchmeenaraidoo a expliqué qu’en fait, la roupie est surévaluée de 7 % et qu’il est faux de dire que ce sont les autorités locales qui déprécient la roupie.

La dette publique à 61 % du PIB

Commentant le niveau de dette publique (61 % du PIB), le ministre a expliqué qu’avec l’engagement de réduire le niveau de la dette à 50 % en 2018, la marge de manœuvre est réduite pour l’investissement C’est une des raisons pour lesquelles dans le Budget, il y a eu «appel de pied» au secteur privé, dit-il, parce que le pays a besoin d’investissements, et de créer des emplois.

Il a toutefois rejeté les critiques selon lesquelles le budget de développement (Capital budget) a diminué. «Si vous regardez le ‘Public Sector Investment Program’, vous verrez qu’en fait, le ‘Capital budget’ a augmenté, mais c’est vrai que nous sommes limités par le remboursement de la dette», a-t-il concédé.

Affaire BAI : impact sur le FDI

De son côté, le leader de l’Opposition, Paul Bérenger, a maintenu que les dépenses d’investissement du gouvernement vont baisser. Il explique que celles-ci étaient de Rs 9,5 milliards en 2014 et passeront à Rs 8,7 milliards en 2015-16. «La ‘Capital expenditure’, incluant les ‘Special funds’, va diminuer de 9 %. C’est la vérité des chiffres et cela veut dire que le gouvernement a choisi, à cause du déficit budgétaire, de ne pas jouer son rôle dans la relance de l’économie et la création d’emplois (…) le gouvernement a fait le choix de compter sur le secteur privé pour l’investissement», a-t-il déclaré.

L’affaire BAI a également été commentée lors de la clôture des débats budgétaires. Vishnu Lutchmeenaraidoo a de nouveau justifié l’action gouvernementale cette affaire. «Si nous n’avions pas agi rapidement, le pays aurait vécu une de ses plus graves crises sociales avec 220 000 Mauriciens impliqués avec leur argent à la banque et dans les polices d’assurance», a-t-il insisté.

Pour Xavier-Luc Duval, vice-Premier ministre et ministre du Tourisme, le challenge est maintenant de préserver notre réputation de «safe financial centre». Paul Bérenger estime, pour sa part, qu’inévitablement l’affaire Bramer-BAI impactera sur l’investissement direct étranger. Il s’est, par ailleurs, demandé, vu que le gouvernement a déjà injecté Rs 200 millions dans la National Commercial Bank, «combien cela coûtera aux contribuables pour que le gouvernement tienne parole concernant les dépôts de la Bramer Bank – que la National Commercial Bank a reprise – ainsi que les contributions des ‘pension policy holders’ de la BAI, qu’une nouvelle entité est appelée à reprendre