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Vision 2030 : Les piliers de la nouvelle architecture économique confirmés

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Vision 2030 : Les piliers de la nouvelle architecture économique confirmés | business-magazine.mu

Maurice a les moyens de réaliser le second miracle économique, a insisté le Premier ministre lors de la présentation de Vision 2030.  Pour y arriver, le pays devra agir sur plusieurs fronts et surtout améliorer son positionnement régional.

L’émotion était palpable à l’issue de l’Economic Mission Statement du Premier ministre, samedi, notamment lors de la diffusion de la vidéo montrant la transformation économique de Maurice. À cela s’est ajouté un sentiment de fierté, tout à fait légitime, au vu du parcours réalisé durant les quatre dernières décennies. Sir Anerood Jugnauth a donc réussi, le temps d’un discours, à recentrer l’attention sur la priorité du moment : l’économie.

Désormais, le pays guettera avec un intérêt particulier les actions qui seront prises pour réaliser la Vision 2030 que le chef du gouvernement a esquissée. Il n’y a certes pas de solution magique, mais il y a des opportunités à saisir. C’est ce que nous avons fait jusqu’ici et c’est ce qui est à l’origine de la réussite que d’autres qualifient de miracle.

D’où la nécessité de constamment revoir les stratégies de croissance dans tous les secteurs d’activité en collaboration avec les opérateurs du privé. Ceux-là même qui sont les créateurs de richesse, mais qui hésitent depuis plusieurs années à délier les cordons de la bourse par manque de visibilité.

L’engagement personnel du Premier ministre, qui présidera une réunion trimestrielle avec le secteur privé, pour faire avancer les choses traduit une volonté d’affirmer un leadership politique souvent réclamé dans le passé. Rien que cela devrait ouvrir de nouvelles perspectives jadis obstruées par des intérêts obscurs, pour ne pas dire obscurantistes.

En parlant d’intérêt, le Premier ministre a posé le doigt sur une question capitale pour l’avenir du pays : la connectivité et le positionnement régional.

«Nous avons la possibilité d’émerger comme un partenaire économique compétitif pour l’Afrique», a affirmé sir Anerood Jugnauth tout en soulignant que 80 entreprises mauriciennes ont déjà investi à travers le continent. Pour étendre l’espace économique et, par ricochet, accroître le produit national brut, il encourage les sociétés locales à envisager l’aventure africaine. Mais, il y a des barrières.

Améliorer la connectivité

D’abord, la connectivité. Bien qu’étant à proximité de l’Afrique, il n’est pas évident de s’y rendre facilement. La faute à une mauvaise voire une absence de connectivité. Durant les huit mois écoulés, plusieurs conventions ont été signées avec différents pays africains ouvrant la voie à des partenariats dans divers domaines, dont le développement de la zone économique spéciale.

Toutefois, ces accords ne serviront à rien sans une amélioration de laconnectivité avec l’Afrique. Le Premier ministre s’en est rendu compte. «For the effectiveness of our strategy, we inevitably need an air access policy with regards to new hubs in Africa as well», fait-il ressortir. Pour trouver une solution, il se propose d’étudier la possibilité de créer une ligne aérienne régionale à Maurice pour connecter le continent. Le tout avec la participation de la compagnie d’aviation nationale, Air Mauritius, dont la restructuration est en cours. L’idée n’est pas nouvelle, mais l’ancienne direction du transporteur national y était quelque peu réfractaire réduisant ainsi la marge de manœuvre de ceux qui poussaient pour une réflexion sur la question.

La position de sir Anerood Jugnauth vient changer la donne de même que celle du nouveau conseil d’administration d’Air Mauritius qui semble également plus réceptive. Le président Arjoon Sudhoo nous déclarait récemment dans le cadre d’une interview : «Nous devons imaginer une compagnie aérienne qui peut croître et tirer profit des nombreuses opportunités qui se présentent dans la région avec des zones préférentielles comme la SADC et le COMESA…»

Il trouve également intéressante la proposition de la Commission de l’océan Indien indépendamment du fait que les implications pour sa mise en œuvre soient complexes et nombreuses. 

«Cette idée cadre avec la possibilité d’une dynamique régionale, où les compagnies des pays concernés pourraient grandir en collaboration et pas en concurrence. Il est vrai que notre compagnie opère dans des réalités différentes, mais nous avons aussi beaucoup de points communs, comme la distance géographique avec les marchés principaux, le problème d’économie d’échelle, ainsi que l’impératif de développer la connectivité sur les pays que nous desservons…», a-t-il déclaré.

Une analyse qui cadre parfaitement avec la démarche du gouvernement d’aller chercher la croissance dans la région. Il ne pourra en être autrement pour Air Mauritius qui a déjà revu la desserte de plusieurs destinations nordiques.

Pour réussir le second miracle économique, le gouvernement misera également sur le secteur manufacturier. L’objectif est de porter sa contribution, actuellement de 18 %, à 25 % du produit intérieur brut d’ici à trois ans. Les efforts seront ainsi déployés pour attirer plus d’opérateurs dans les secteurs à forte valeur ajoutée.

La zone économique exclusive sera mieux exploitée, afin de développer une véritable industrie océanique avec Port-Louis au cœur de la stratégie. À cet égard, le gouvernement entend aussi se pencher sur la connectivité maritime avec en ligne de mire la création d’une compagnie régionale.

D’autres initiatives ciblant les jeunes avec des idées nouvelles porteront sur l’établissement d’une culture entrepreneuriale axée sur la technologie. Le concept d’incubateur revient ainsi sur le tapis. Les petites et moyennes entreprises sont également «assurées» de bénéficier de l’attention du gouvernement.

Plusieurs autres secteurs mis en avant dans le discours sont déjà en promotion auprès des potentiels investisseurs à l’instar de l’Education hub, de l’industrie du cinéma et de celle la mode, entre autres. Reste à voir comment la feuille de route pour les 15 prochaines années redessinera leur trajectoire pour veiller à ce qu’ils décollent réellement.

L’objectif du projet énoncé, samedi, par le Premier ministre est de remettre l’économie solidement sur les rails avec une croissance moyenne de 5,5 % dès 2017 et la création de 100 000 emplois d’ici à 2019. Ce qui portera le revenu par tête d’habitant à plus de $13 500 d’ici à 2018. Pour y parvenir, le gouvernement aura à faire preuve d’a� et à s’assurer que le pays dans son ensemble s’approprie de la Vision 2030. Le cas échéant, l’exercice de samedi restera dans les annales comme un énième effet d’annonce.

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