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Booster l’investissement par la synergie des instances de gouvernance

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Booster l’investissement par la synergie des instances de gouvernance | business-magazine.mu

Pravind Jugnauth a évoqué parmi d’autres mesures fortes la mise sur pied d’un Economic Development Board. Instance clé, il aura à charge d’orchestrer notre progression vers le statut de pays à haut revenu.

En matière de climat des affaires, Maurice occupe la première place en Afrique selon plusieurs classements : le Doing Business 2017 de la Banque mondiale, le Global Competitiveness Report 2016-2017 du World Economic Forum, l’Index of Economic Freedom 2017 et le Forbes Survey of Best Countries for Business 2017. Cependant, force est de constater qu’à l’échelle mondiale, le pays a encore du chemin à parcourir. À titre d’exemple, Maurice n’est pour l’heure que 49e sur 190 économies dans le dernier Doing Business.

En 2016, les investissements directs étrangers (IDE) engrangés par notre pays sont estimés à Rs 13,64 milliards contre Rs 9,67 milliards en 2015. Or, l’une des ambitions du Budget 2017-18 est de favoriser cette tendance haussière, ce, par le biais de mesures visant à faciliter la conduite des affaires.

Citons, tout d’abord, la création d’un Economic Development Board (EDB) afin de créer une meilleure cohésion dans la mise en œuvre des politiques gouvernementales aux niveaux sectoriel et national. L’EDB réunira au sein d’une même entité le Board of Investment (BoI), Enterprise Mauritius, la Financial Services Promotion Agency et le Mauritius Africa Fund, instances qui sont donc appelées à fusionner. Cette mesure s’inspire d’une des propositions de la Chambre de commerce et d’industrie de Maurice (CCIM) dans son mémoire prébudgétaire et la Chambre prend elle-même modèle sur Singapour. Un National Economic and Social Council verra, par ailleurs, le jour sous la tutelle du ministre des Finances : il aura pour fonction de renforcer le dialogue entre le secteur privé et la société civile.

Ken Poonoosamy, Managing Director du BoI, explique qu’une telle fusion s’inscrit dans le prolongement des mesures proposées lors du précédent exercice budgétaire. «La direction de l’EDB sera spécifiquement chargée de concevoir la stratégie économique du gouvernement qui permettra au pays de progresser vers le statut d’économie à haut revenu», souligne-t-il, ajoutant que le rôle de l’instance à venir «s’étendra au développement du secteur et du produit, au plaidoyer et à la vision». L’EDB s’occupera également de l’octroi des licences et autres «one-stop shop facilities», ce qui, de l’avis de Ken Poonoosamy, est un signal fort envoyé aux investisseurs.

Parmi les autres mesures annoncées pour attirer les IDE, notons l’inclusion de machines high-tech dans la somme d’au moins $ 100 000 à laquelle un investisseur étranger devra consentir pour obtenir un Occupation Permit. Quant au Speed to Market Scheme introduit l’an dernier, il sera étendu à la bijouterie, aux dispositifs médicaux, fleurs, fruits et légumes ainsi qu’au poisson congelé.

L’introduction d’un Innovation Box Regime, telle que suggérée par la CCIM, devrait aussi encourager l’investissement privé. Cette mesure concerne les nouvelles compagnies opérant dans des secteurs d’activité orientés vers l’innovation. Elles bénéficieront de surcroît d’un congé fiscal de huit ans sur les revenus générés par leurs biens de propriété intellectuelle.

Pour Afsar Ebrahim, Deputy Group Managing Partner de BDO, une grande partie des mesures annoncées sont à considérer dans une perspective à long terme si bien que leur mise en œuvre s’étendra à plus d’un exercice financier. Il estime néanmoins que dans l’immédiat, la création d’emplois est un défi bien réel, d’autant qu’il est directement lié au «feel-good factor», un indicateur important même s’il n’est pas mesurable. Afsar Ebrahim reconnaît malgré tout que l’ouverture de l’économie aux étrangers et le fait de leur permettre d’acquérir des biens pour moins de $ 500 000 avec un visa à entrées multiples sur une période de 180 jours sont autant de pas dans la bonne direction, au même titre que la révision des critères concernant l’importation de la main-d’œuvre étrangère par les PME.