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2023-2024

L’urgence de valoriser le secteur des TIC

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La vélocité avec laquelle se déploient les technologies émergentes est un indicateur qu’il est impératif de consolider leur place dans notre écosystème économique. Toutefois, le Budget 2023/2024 a proposé peu de mesures pour les exploiter adéquatement. Selon les observateurs, plus d’importance aurait pu être accordée à ce secteur. Il y a donc encore du chemin à faire.

Les technologies émergentes sont en voie de redessiner fortement notre paysage économique. Elles permettent le développement de nouveaux produits, services et de modèles d’entreprise jusqu’alors inimaginables. Leur vitesse et leur portée continuent d’avoir une influence sur les marchés et la société. D’ailleurs, lors de son allocution, vendredi dernier, le Grand argentier a indiqué que le secteur des Tic/BPO est celui qui a le mieux résisté à la pandémie, avec une croissance annuelle de plus de 4 % en moyenne.

Le Budget 2023/2024 s’est voulu être un levier pour faire avancer ce secteur, mais a manqué de mesures phares, surtout dans cette ère où la technologie est un prérequis économique. «Il est vrai que tous les opérateurs souhaitaient que des mesures ou des projets plus complets soient annoncés pour le secteur des Tic/BPO, mais il est évident que le ministre devait trouver un équilibre très complexe, compte tenu du contexte économique actuel et des ressources limitées dont il disposait», observe Shateeaum Sewpaul, fondateur & CEO d’Excelerate Consulting. Il estime qu’il fallait mettre davantage l’accent sur les technologies émergentes, plus particulièrement sur l’Intelligence Artificielle (IA) et la robotique.

Shateeaum Sewpaul fait remarquer que nous sommes dans une période où les organisations se lancent dans des projets de transformation majeurs par le biais de la numérisation et d’une automatisation intensive dans tous les secteurs. Cela conduit, dit-il, à une augmentation accélérée de la demande et de la disponibilité des technologies émergentes, qui s’accompagne d’une série de risques liés aux données et à la cybersécurité. Il observe qu’une approche plus globale est nécessaire pour notre feuille de route en matière de numérique et d’innovation pour le pays.

«Au-delà des technologies et des stratégies de cyberdéfense, le gouvernement devrait de toute urgence consacrer du temps et des ressources à l’élaboration d’un cadre de gouvernance global pour gérer l’utilisation de l’IA et d’autres technologies émergentes, afin de garantir une adoption réglementée de ces outils et plateformes technologiques en plein essor. Il s’agit d’un processus qui a déjà commencé dans un certain nombre de pays développés et en développement à travers le monde», insiste Shateeaum Sewpaul.

De surcroît, en vue d’améliorer la capacité de la main-d’œuvre et d’étendre les services dans la région, les nouveaux campus ou les établissements de formation locaux qui s’associent à leurs homologues africains pourront bénéficier d’une double déduction sur leurs coûts. Pour le Dr Dev K. Roshan Boojihawon, Associate Professor of Strategy à l’université de Birmingham, l’une des mesures clés du gouvernement semble être de recentrer l’attention nationale des institutions concernées sur la nécessité d’une montée en compétences rapide et d’un renforcement de la formation continue et du développement de la main-d’œuvre existante et émergente. Cela afin de faire face à la transition causée par l’évolution des demandes des clients, les problèmes de main-d’œuvre, les perturbations de la chaîne d’approvisionnement, le développement rapide de la technologie (en particulier autour de l’IA), et les exigences en matière de durabilité.

Selon lui, ces initiatives reconnaissent que Maurice ne peut pas faire face à ces difficultés complexes seule, et visent à encourager les institutions mauriciennes d’éducation et de formation à poursuivre des relations de collaboration afin d’adopter un point de vue collectif sur la façon dont cette montée en compétences se produit. «Cette approche reconnaît que l’écosystème numérique de l’Afrique a un énorme potentiel pour stimuler la reprise économique, promouvoir les opportunités, faire progresser l’égalité sociale et l’égalité des sexes, et créer des emplois. Toutefois, ces incitations ne doivent pas se limiter à l’Afrique ; elles peuvent également viser l’Inde, qui est à la tête d’investissements majeurs dans la recherche sur l’IA au cours des prochaines années», ajoute le Dr Dev K. Roshan Boojihawon.

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