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COI : Objectif, structuration des Industries culturelles et créatives en Indianocéanie

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Au-delà de la valorisation du patrimoine matériel et immatériel de l’Indianocéanie, le projet de « Développement des industries culturelles et créatives en Indianocéanie », porté par la Commission de l’Océan Indien (COI), ambitionne aussi de renforcer les capacités de mobilité, d’échanges, et de connaissances, des acteurs et actrices de ces industries à l’échelle régionale, tout en soutenant la diversification de l’offre.

Consultation en ligne sur les besoins de mobilité des acteurs et actrices culturels, recrutement de consultant pour la création de podcasts, ou encore formation sur les architectures traditionnelles en indianocéanie… Depuis le début du second trimestre de 2023, les actions se multiplient pour la mise en œuvre du projet de « Développement des industries culturelles et créatives en Indianocéanie » porté par la Commission de l’Océan Indien (COI). La dernière initiative en date est « le lancement avec succès des premières formations de terrain dédiées à la préservation des architectures traditionnelles dans l’océan Indien », communique la COI.

La formation tenue à ce jour à Maurice, à Madagascar et aux Comores, et conduite par le cabinet d’études HYDEA, explique l’Unité de Communication de la COI, permet de parfaire la cartographie des patrimoines bâtis de l’Indianocéanie à travers un outil numérique dédié, « cet outil permettant de recenser tout un ensemble de données utiles pour la conservation et plus encore la constitution de dossiers pour le classement des bâtisses, notamment auprès de l’UNESCO ». Juliette Janin, Chargée de mission responsable des projets culturels de la COI, soulignant que « le patrimoine est une des bases les plus solides du tourisme culturel, et peut générer des revenus économiques importants pour les pays. De plus, les matériaux locaux et les savoir-faire traditionnels répondent également aux enjeux climatiques auxquels nos îles font face actuellement. »

Au-delà de la valorisation du patrimoine matériel et immatériel de l’Indianocéanie, le projet de « développement des industries culturelles et créatives en Indianocéanie » ambitionne aussi de renforcer les capacités des acteurs et actrices de ces industries à l’échelle régionale tout en soutenant les initiatives culturelles et la diversification de l’offre. Comme le souligne l’instance intergouvernementale régionale à ce sujet, presque 200 acteurs culturels et institutionnels régionaux avaient participé à une étude de préfaisabilité conduite en 2020, qui « avait confirmé l’intérêt d’une action régionale structurante pour le secteur culturel ». Financé par l’Agence française de développement (AFD) au coût de 5,1 millions d’euros, le projet de « développement des industries culturelles et créatives en Indianocéanie » devrait s’échelonner sur cinq ans.

Plasticienne et professeure en histoire de l’Art, Angel Angoh explique que cette « belle initiative de la COI » l’interpelle aussi bien d’un point de vue citoyen, d’une perspective artistique, qu’en sa qualité de créatrice de projets. « Ce projet de relance et de développement de l’industrie culturelle et créative est une démarche louable qui a le potentiel d’apporter un essor et un soutien essentiels à ce secteur tant au niveau social qu’économique. Et qu’est-ce qui pourrait générer un développement social et économique ? C’est tout un ensemble de facteurs. Et je pense que l’un des facteurs intournables est lié au bien-être et au développement personnel de chaque individu ». L’égalité homme-femme est d’ailleurs une problématique transversale au projet de la COI de consolider et d’impulser les industries culturelles et créatives de la région indianocéanique. Elle poursuit que par cette initiative, la COI révèle un esprit d’engagement à assurer sa « grande mission de développement de ses pays bénéficiaires, qui passe forcément par le développement de l’individu ».

Fondateur, producteur et General Manager de MAMA Jaz, Festival International de Jazz, Gavin Poonoosamy partage le même avis. « La Commission de l’océan Indien a, depuis 1982, vocation à intervenir harmonieusement et stratégiquement dans l’intérêt de ses États membres sur du très long terme. Ainsi, se traduit toujours, et même en ce projet pour les Industries Créatives et Culturelles (ICC), l’esprit de l’organisation. L’objectif global affiché (construire des sociétés humaines… à travers la stimulation culturelle), autant que les objectifs secondaires (renforcer, équiper, mise en valeur, accessibilité, formation, sensibilisation social et politique), me plaisent et je souhaite à leurs équipes force et joie dans l’implémentation… et, aussi, une très longue vie au sein de La Commission de L’Océan Indien ! »

Les Etats membres de La Commission de l’océan Indien représentent presque 35 millions d’humains, renchérit Gavin Poonoosamy. « Il est ainsi clair que tous produits et services issus des ICC se doivent de trouver audience par territoire et à niveau régional. Aussi, chaque territoire se doit de développer ses spécificités pour garder leurs originalités et distinctions. La République de Maurice a des forces qui lui sont propres et chaque régime en poste a son agenda ; le tourisme est très haut sur ces listes de priorités depuis les années 70. Il faudra toujours travailler à la valorisation du secteur professionnel de la filière artistique et de ses acteurs ».

C’est d’autant plus nécessaire, aux dires d’Angel Angoh, que le pays déborde de créatifs. « Les idées innovantes fusent dans notre pays dans les secteurs culturels et créatifs, chez les jeunes, moins jeunes, hommes comme femmes (…) Ces leviers de soutien que la COI apporte par ce projet régional permettront à ces personnes un encadrement. »

D’après l’UNESCO, 20 % à 40 % de pertes de revenus ont été enregistrées depuis la pandémie dans le secteur des ICC, secteur pouvant peser 46 milliards d’USD et générer 2 millions d’emplois d’après des données fournies en 2018 par le Cabinet Ernst & Young sur le potentiel économique des ICC pour les régions Afrique et Moyen-Orient.  Dans sa ratification en 2006 de la Convention de 2005 de l’UNESCO sur la promotion et la protection de la diversité des expressions culturelles, Maurice a développé d’après l’UNESCO des politiques et mesures variées pour promouvoir les ICC, notamment un ‘White Paper’ sur les arts et la culture, un projet de loi sur le Statut de l’Artiste et un National Arts Fund.

D’après les données fournies par la République de Maurice à l’UNESCO en 2020, l’ICC contribuait en 2019 à hauteur de 3,2 % à son PIB, et représentait 9 % de l’emploi. L’enveloppe totale des dépenses publiques dans la culture en 2019 était de 6 912 500 USD.

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