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Blockchain, une révolution dans la protection des données

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Blockchain

La blockchain est une technologie de stockage et de transmission d’informations hautement sécurisée. Elle est de plus en plus utilisée dans les transactions monétaires.

Permettre aux opérateurs économiques locaux d’exploiter les opportunités qu’offre la blockchain. Tel était l’objectif du Blockchain seminar, organisé par le Board of Investment (BoI) la semaine dernière. Plusieurs spécialistes étrangers se sont succédé pour expliquer comment fonctionne cette technologie et son application notamment lors des transactions bancaires et monétaires.

À court terme, ce ne sont pas moins de dix projets, basés sur la technologie de la blockchain, qui pourront être concrétisés. C’est du moins ce que fait savoir le BoI, qui prévoit par ailleurs de remettre cette technologie à l’honneur au travers d’une deuxième conférence dans six mois.

Qu’est-ce que la chaîne de blocs ? Pour faire simple, on pourrait la comparer à un immense registre où tout ce qui y serait noté ne pourrait être modifié ou effacé. De plus, ce registre serait consultable par tous. Autant de caractéristiques qui suscitent un intérêt grandissant.

Sortie de l’ombre grâce au succès fulgurant du bitcoin, la blockchain se destine aujourd’hui à une application plus large : les instruments financiers (produits dérivés, emprunts, micro-crédit), les réservations d’hôtel et de restaurant, l’enregistrement des brevets, les transactions immobilières ou encore l’authentification de documents légaux. Si cette technologie est encore méconnue à Maurice, d’autres pays ont depuis un certain temps déjà compris son importance. Ainsi, non loin de nous, au Ghana, les autorités ont choisi d’utiliser la technologie blockchain pour créer un registre de propriété transparent et infalsifiable. En Afrique, où 90 % des zones rurales ne sont pas répertoriées, ce cadastre numérique fait figure de révolution.

Nécessité d’un cadre légal

Si la technologie est disponible, le cadre légal régissant son utilisation est toutefois inexistant. Du moins pour l’instant. Une lacune que le président du BoI, Gérard Sanspeur, entend pallier très prochainement grâce notamment à une consultation élargie avec les opérateurs et également en s’inspirant de ce qui se fait dans d’autres pays.

Carlos Creus Moreira, CEO et fondateur de WiseLey Sa, a rappelé, lors de son intervention, l’urgence pour Maurice de mettre sur pied une structure adaptée à l’exploitation de la blockchain. «Il existe une opportunité énorme pour votre pays de tirer profit de cette technologie et de se placer à l’avant-garde dans ce domaine. Il faut pour cela développer très rapidement une application pointue», souligne-t-il. Et de poursuivre : «Si l’on sait aujourd’hui repérer Maurice sur une mappemonde, il en va tout autrement sur Internet. Il est essentiel que votre pays puisse se positionner et être visible sur le Net».

Soulignant le vaste champ de possibilités qu’offre la blockchain, Anjus Das Gupta, responsable de la recherche chez Stratum, s’est appesanti sur l’aspect sécuritaire qu’offre cet outil technologique, que ce soit lors de transactions financières ou dans le cadre de procédures administratives. «La blockchain offre la possibilité d’authentifier chaque étape de la procédure, mais également d’identifier les parties prenantes et de certifier les documents produits», a-t-il expliqué à l’auditoire. Résultat: il est possible, grâce à cette technologie, d’assurer la traçabilité de toutes les transactions mais également lors d’échange de documents.

Face à l’enthousiasme des orateurs, dans l’assistance, certains se sont montrés plus terre à terre. «La blockchain représente sans aucun doute le futur mais je pense qu’à Maurice, l’on ne pourra exploiter pleinement cette technologie avant une dizaine d’années», soutient Rajeev Kistoo, entrepreneur en ligne. Il faudra auparavant, rappelle-t-il, mettre en place un cadre légal robuste et des infrastructures et avoir une connexion à la hauteur des ambitions affichées. Autant de points sur lesquels le BoI et les autorités devront se pencher dans les mois à venir pour ne pas manquer le train.