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Boire ou conduire ? De nouvelles perspectives pour les Bob

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Boire ou conduire ? De nouvelles perspectives pour les Bob | business-magazine.mu

Fête de fin d’année et soirées aidant, le mois de décembre a vu une augmentation du nombre de chauffeurs se posant comme des Bob ou Sam, ces personnes désignées qui véhiculent ceux qui ont consommé de l’alcool. Parallèlement, l’on a constaté un essor dans la location des services de taxi ou de chauffeurs en ligne. Plusieurs facteurs expliquent cette tendance, mais la politique de zéro tolérance vis-à-vis des conducteurs prenant le volant sous l’influence de l’alcool en serait la principale. Les Bob et Sam étaient très présents pendant le mois de décembre. Les réseaux sociaux ou encore les applis tels que Messenger ou WhatsApp ont été les plateformes de prédilection de ces chauffeurs qui offraient leurs services afin de permettre à ceux qui sortaient faire la fête de rentrer chez eux sains et saufs.

C’est le cas de Christian Chamary, qui a lancé Bob Cham le 15 décembre dernier. La société met à la disposition du client un chauffeur qui va le véhiculer dans sa propre voiture. «Ceux qui ont recours à mes services peuvent aller à une fête avec l’esprit tranquille car je serai là à les attendre dans leurs voitures», explique notre interlocuteur. Au prix de Rs 1 500 par voyage de 18 heures à minuit, avec des suppléments allant entre Rs 75 et Rs 100 dépendant des heures, les services de ce chauffeur ont connu un certain succès. «Mes clients sont très satisfaits. Ils feront à nouveau appel à nos services», soutient-il. 

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Ritchie Echazar, directeur de Sparkle and Shine BOBS, a eu aussi l’idée de créer son entreprise dans le sillage de l’adoption de la loi zéro tolérance. «J’ai vu une opportunité de fonder une entreprise qui aidera les gens à s’amuser et à boire autant qu’ils veulent, sachant que quelqu’un les attendra pour les ramener», souligne-t-il. En effet, comme d’autres, il a su tirer avantage des amendements à la Road Traffic Act en vue d’endiguer les accidents routiers, en préconisant notamment une mesure de zéro présence d’alcool dans le sang en cas de conduite. Pour le moment, l’entreprise opère davantage dans les régions des Plaines Wilhems, du Nord et de Port-Louis. «Il faut savoir que nos conducteurs résident dans ces régions. Mais nous envisageons d’étendre nos services à l’ensemble de l’île», souligne Ritchie Echazar, qui compte bien se positionner dans ce créneau. «Nous sommes une nouvelle entreprise avec un nouveau concept : nous venons où vous êtes et nous conduisons votre voiture pour vous emmener où vous voulez. C’est normal que quelqu’un soit un peu réticent à l’idée qu’un inconnu conduise sa voiture. Cependant, avec plus de marketing et de temps, le Mauricien acceptera», poursuit-il.

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Le métier de Bob est antérieur à l’amendement à la Road Traffic Act. Ainsi, mychauffeur.mu, filiale de RHT Holding, qui existe depuis 2014, propose un service de chauffeurs à la demande. «Nous avons, en effet constaté une augmentation du nombre de réservations enregistrées. Les conducteurs sont maintenant davantage conscients et réservent normalement nos services à l’avance pour leurs sorties nocturnes», indique Ajmal Abdool, Chief Operating Officer de RHT Ventures. C’est le cas également d’Alalila, filiale de Logidis, qui propose de réserver les services d’un taxi en ligne ou à travers son appli mobile. «La période festive a tenu toutes ses promesses pour notre service de taxi. Le nombre de réservations relatives à cette période a pratiquement doublé. Il est clair que la nouvelle loi a apporté de l’eau à notre moulin, même si nous pensons que bon nombre d’utilisateurs font appel à Alalila parce que le service est moderne, facilement accessible, fiable et cela à un prix compétitif», fait ressortir Jean Christophe Utile, Logistics Executive à Logidis. 

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Si le recours aux chauffeurs et aux Bob a connu un pic en décembre, nos interlocuteurs sont confiants que cette pratique prendra de l’ampleur. Christian Chamary en est convaincu : il se retrouve à faire les courses même en journée, à la demande de personnes qui sortent et ne veulent pas choisir entre conduire et prendre un verre. «Nous pensons que les conducteurs sont de plus en plus conscients des conséquences négatives possibles de la conduite sous l’influence de l’alcool et qu’ils deviennent plus responsables. Réserver un chauffeur pour vous ramener chez vous après une fête deviendra très vite la norme», estime Ajmal Abdool, qui précise que mychauffeur.mu travaille pour améliorer son offre dont celle de proposer le paiement en ligne via l’application mobile et améliorer l’interaction avec le client. «Le défi consistera à nous assurer que nous avons suffisamment de chauffeurs formés pour fournir le service dans les meilleurs délais», précise Ajmal Abdool. Il prévoit, par ailleurs, que le recours aux Bob continuera à augmenter en 2019.