Type to search

Actualités Enjeu

Gestion des déchets solides et changement climatique – L’ébauche du plan directeur décennal livrée en avril

Share
Gestion des déchets solides et changement climatique - L’ébauche du plan directeur décennal livrée en avril | business-magazine.mu

Vers une île Maurice inclusive, à haut revenu et verte. Ainsi tend le projet de société du gouvernement sorti des urnes en 2019, à la lumière de son discours-programme présenté en début d’année. Le postulat du nouveau gouvernement de Pravind Jugnauth se fonde sur ces trois piliers essentiels pour assurer que Maurice se dirige vers des lendemains prospères et durables. L’accent sur le développement durable du pays est d’autant plus justifié, que l’île Maurice a pris à la COP 21 des engagements pour converger vers une économie bas carbonée dès 2020.

Comme tous les pays signataires, Maurice est appelé cette année à revoir ses objectifs de réduction de gaz à effet de serre à travers ses Contributions Nationales Déterminées, aussi connues comme le Nationally Determined Contributions (NDC). «Maurice est signataire de l’Accord de Paris sur le changement climatique et, dans ce contexte, le pays avait préparé sa ‘contribution volontaire déterminée au niveau national (INDC)’. Ce document souligne l’engagement de Maurice en termes de réduction de gaz à effet de serre, qui est de l’ordre de 30 % d’ici à 2030. Cet engagement sera réactualisé cette année avec l’appui de l’Agence Française de Développement», précise Kavy Ramano, ministre de l’Environnement, de la gestion des déchets solides, et du changement climatique.

Les procédures, explique-til, sont en train d’être finalisées pour qu’une équipe d’experts mobilisée par l’AFD puisse faire une analyse technique de la situation. Le taux d’émissions de gaz à effet de serre et la révision des objectifs de réduction seront au menu, après consultation avec l’ensemble des opérateurs clés. «Il faut aussi noter que nous voulons une approche intégrée, où la réduction de gaz à effet de serre intègre plusieurs secteurs, notamment, l’énergie, le transport, la gestion des déchets et l’agriculture», rappelle le ministre. Deux jours d’Assises de l’Environnement ont été récemment organisés par le ministère de l’Environnement afin d’atteindre l’objectif d’une approche intégrée dans la gestion du changement climatique. «Je voudrais souligner que les Assises de l’environnement ont connu un franc succès, tant au niveau de la participation des différents acteurs que de la qualité des débats sur les huit thématiques abordées. Suite aux Assises, toutes les retombées des délibérations ont été postées sur le site Web du ministère à titre d’information et surtout pour recueillir les suggestions, commentaires et recommandations du grand public, qui avait jusqu’au 15 janvier 2020 pour le faire. Cet exercice a suscité l’engouement et nous a permis de recueillir, à ce jour, plus d’une soixantaine de commentaires et a vu la publication de plus d’une dizaine articles de presse.»

Fort des conclusions et recommandations recueillies aux Assises de l’Environnement, le ministère de l’Environnement travaille actuellement sur l’élaboration d’une première ébauche du plan directeur sur l’environnement. Cette feuille de route comprendra l’orientation politique et stratégique sur l’environnement pour les dix années à venir (2020-2030) ainsi qu’un plan d’action pour les cinq prochaines années (2020- 2024). L’approche tant politique que stratégique s’insère, précise notre interlocuteur, dans le cadre de grands objectifs du développement durable ainsi que l’Accord de Paris. Mais aussi des mesures énoncées lors du discours-programme pour une société verte et durable, notamment en investissant davantage dans l’énergie propre, en protégeant les ressources marines du pays, et en gérant le nettoyage et la disposition de plusieurs types de déchets.

«Ce processus d’élaboration du plan directeur adopte le même principe de consultation que les Assises de l’Environnement. Il inclut les acteurs clés, tels que la société civile, les jeunes, le secteur privé et les organismes gouvernementaux. Nous sommes d’avis que cette approche nous permettra de nous assurer que tous les points exprimés de part et d’autre sont pris en considération dans l’élaboration du plan directeur. Dans un deuxième temps, j’envisage de présider des sessions de travail avec ces acteurs clés afin de finaliser le plan directeur», ajoute Kavy Ramano. La première ébauche du directeur sera prête en avril prochain. L’aval du gouvernement pour sa mise en vigueur sera sollicité à la fin du même mois

},

De 15 MW à 72 MW d’énergie photovoltaïque en cinq ans

Le gouvernement continuera d’encourager le recours à l’énergie carbon free en accélérant le développement de l’énergie renouvelable. L’objectif visé est d’atteindre 35 % dans le bouquet énergétique de 2025, et 40 % en 2030. Dans un récent entretien, Emmanuel Cohet, ambassadeur de France à Maurice, constatait qu’en l’espace de cinq ans, la production d’énergie solaire avait augmenté de 15 MW à plus de 72 MW, à laquelle se rajoute désormais de 9,9 MW d’énergie produite par les éoliens. «Le Central Electricity Board partageait récemment l’objectif d’atteindre 170 MW d’énergies nouvelles à l’horizon 2020… Cela, grâce à de multiples projets, soit de fermes de grande capacité mais aussi de petites unités de production décentralisées. Nous pouvons également mentionner l’installation de batteries de lissage de 2 x 2 MW et le projet de rehaussement du réseau électrique avec l’Agence Française de Développement, qui permettra, à terme, d’accueillir plus d’énergies nouvelles sur le réseau», a-t-il observé.

Kavy

Maurice ouverte à l’offre de partenariat de La Réunion en matière de transition écologique

Nathalie Noël, Conseillère Régionale de La Réunion en charge de l’économie circulaire, était récemment en visite à Maurice, dans le cadre des Assises de l’environnement. À l’occasion d’un aparté avec Business Magazine, elle a indiqué que Didier Robert et Kavy Ramano, participants à la COP 25, ont à l’agenda de réfléchir ensemble aux problématiques de la transition écologique de leurs îles, ainsi qu’au dérèglement climatique. «J’ai eu un premier contact avec les directions qui s’occupent de la gestion des déchets à Maurice, dans le but d’évaluer les axes d’échanges possibles entre nos deux îles (…) On va essayer de mettre en place un cadre de partenariat qui nous permettrait de travailler sur le sujet dans le cadre de la coopération régionale», souligne-t-elle.

Le président de la Région Réunion et le ministre mauricien de l’Environnement et du changement climatique devraient se réunir «au premier trimestre de 2020 ou au début du deuxième trimestre» a-t-elle laissé entendre. Cela, dans l’optique de «pouvoir poser des discussions autour de tout ce qui se rapporte au développement durable, et à la transition écologique, notamment en matière de cadre financier. Maurice semble ouvert à cette éventualité», a indiqué Nathalie Noël. Pour rappel, lors de la COP 25, Kavy Ramano a plaidé pour un meilleur accès au financement afin de dégager des solutions viables pour lutter contre le changement climatique.

Le secteur de l’énergie contribue 75,1 % à la totalité des émissions

Qui dit diminution d’émissions de gaz à effet de serre, dit notamment production d’énergie plus propre. Un défi de taille pour le petit État insulaire en développement qu’est Maurice. L’île affichait encore, en 2018, 87,1 % d’électricité produite à partir de sources fossiles. Plus gros émetteur de gaz à effet de serre, la production d’énergie contribuait en 2018 à hauteur de 75,1% à la totalité des émissions, suivie de la filière des déchets à 21,8 %. Ces chiffres illustrent fort bien les limitations environnementales de l’apport charbonpétrole dans le volume total d’électricité produite annuellement dans le pays. Dans le discours programme 2020- 2024, le gouvernement énonce le projet d’encourager les compagnies énergivores à monter leurs propres fermes solaires et viser à devenir autosuffisantes en énergie. Tout surplus d’électricité produit sera racheté par le CEB à un prix garanti comprenant une marge de profit pour la compagnie productrice. Le gouvernement compte également encourager l’usage de gaz naturel liquéfié pour la production d’électricité, pour le transport interne, pour l’usage domestique aussi bien que pour des objectifs potentiels de bunkering

}]