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Stranded in Paradise: premier clap pour l’industrie cinématographique

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Stranded in Paradise: premier clap pour l’industrie cinématographique | business-magazine.mu

Le producteur allemand Giselhe Venzke a décidé de se tourner vers Maurice et profiter du «Film Rebate Scheme» pour le tournage de son film Stranded in Paradise.

En 2013, Xavier Duval, alors ministre des Finances, assistait à une conférence en Afrique du Sud sur le Film Rebate Scheme. Peu après, il annonçait l’introduction d’un plan similaire à Maurice pour encourager la production de film sur le sol mauricien. Concrètement, le Film Rebate Scheme, qui tombe sous la supervision du Board of Investment, permet aux producteurs étrangers de bénéficier d’un rabais jusqu’à 30 % sur les dépenses de production admissibles à condition qu’ils s’associent à une compagnie de production locale.

Au début de l’année dernière, Giselhe Venzke, producteur allemand, a été parmi les premiers à proposer un projet de film à Maurice en tirant avantage du Film Rebate Scheme. C’est ainsi qu’avec le concours de la Mauritius Broadcasting Corporation et de la Mauritius Tourism Promotion Authority est née l’aventure Stranded in Paradise. Il s’agit d’un film où s’entremêlent action, romance et humour avec en toile de fond une confrontation sociale entre deux familles allemandes que tout oppose. «C’est un film d’aventure divertissant et tourné à 100 % sur le sol mauricien», explique Giselhe Venzke.  À la tête d’une compagnie solidement implantée en Afrique du Sud, ce producteur allemand vient ainsi de lancer à Maurice la succursale Two Oceans Productions. Celle-ci se positionne à l’avant-garde d’un secteur en plein essor à l’échelle régionale.

Avec un budget local de Rs 75 millions pour la production, Stranded in Paradise est un film qui a mis à profit les panoramiques sauvages de l’est de l’île.

«En collaboration avec le groupe Sanotel, nous avons tourné une bonne partie du film près de l’hôtel Touessrok, allant jusqu’à recréer un crash d’avion aux alentours de la jungle voisine», dévoile Giselhe Venzke. Avec en filigrane un scénario catastrophe, avec un naufrage sur une île déserte, le tournage s’est également déroulé sur l’îlot Mangénie. «Nous avons dû planter des palmiers car il y avait juste un cours de golf. Il nous fallait une ambiance du style Robinson Crusoé. Cela a été une des plus grosses opérations», lâche Giselhe Venzke avec humour.

Fort potentiel local

Quelque 60 professionnels et novices de divers horizons ont formé une troupe hétéroclite pour le tournage du film : 25 Mauriciens, 30 Sud-Africains et cinq Allemands. «Les locaux mis à contribution étaient tous des jeunes dans les domaines de la production, des accessoires et du maquillage», indique notre interlocuteur.

Le tournage s’est déroulé pendant tout le mois d’octobre. La production a bénéficié d’un matériel professionnel sur le sol local grâce au concours de la franchise sud-africaine Media Film Service, qui, selon Giselhe Venzke, «est l’un des plus gros prestataires en Afrique du Sud. Nous avons réussi à avoir tous les équipements de base ici même. Bien sûr, nous avons aussi fait venir quelques équipements spécialisés, mais avoir un fournisseur local constitue toujours un avantage certain.»

En ce qui concerne le doublage, le producteur s’est tourné vers l’étranger. «Pour la version française, nous avons pris contact avec Canal + cette fois-ci, considérant les perspectives de diffusion sur les chaînes du groupe. Pour les prochaines productions, je reste ouvert aux propositions», soutient Giselhe Venzke. En effet, plusieurs entreprises de doublage existent au niveau local et pourraient offrir d’autres perspectives aux producteurs sous réserve qu’elles offrent des prestations alignées sur les standards européens et internationaux.

Giselhe Venzke en est à son troisième film mettant Maurice à contribution et parle d’un fort potentiel local dans ce secteur en développement. «Après mon deuxième film, je comptais m’arrêter là à cause des coûts de production, mais avec le ‘Rebate Scheme’, j’ai décidé de revoir ma décision. Convaincre mes collaborateurs de venir tourner à Maurice a été un travail de longue haleine : nous avions pensé à l’Afrique du Sud ou encore la Thaïlande. J’ai finalement réussi à les décider à choisir Maurice», confie-t-il.

Dans une conjoncture économique où Maurice cherche à créer de la richesse et mise sur une productivité améliorée de ses ressources humaines, une implantation plus affirmée du secteur de la production de film pourrait redynamiser les perspectives de formation pour les jeunes et promouvoir davantage le pays sur la scène internationale. «De notre côté, nous avons encore trois projets de films sur Maurice et j’attends le remboursement du Board of Investment pour rentrer voir mes collaborateurs en Allemagne et les conforter sur le sérieux du ‘Rebate Scheme’ avant d’aller de l’avant», souligne Giselhe Venzke.

D’autres boîtes de production internationales auraient déjà en ligne de mire la destination Maurice, mais elles attendraient, à l’instar des collaborateurs allemands, un message fort du gouvernement mauricien pour inscrire notre île dans le paysage de l’industrie du film à l’échelle mondiale.

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