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Immobilier de luxe: Un dynamisme retrouvé

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Confirmer la reprise amorcée en 2021. Tel est l’objectif des professionnels de l’immobilier de luxe cette année. Une tâche rendue compliquée ces dernières semaines par le conflit qui oppose la Russie à l’Ukraine. Les répercussions économiques des nombreuses sanctions imposées à la Russie semblent avoir provoqué, chez les investisseurs, un attentisme qui pourraient, selon certains professionnels de l’immobilier, affecter dans une certaine mesure le marché mauricien. Cependant, tous concèdent qu’il faudra encore attendre avant d’en mesurer concrètement les effets.

«À Cap Tamarin, nous avons enregistré une hausse de la demande pour nos projets immobiliers depuis le début de la crise. Cependant, nous avons récemment constaté un ralentissement des activités sur le marché immobilier. Avec la hausse des coûts de construction, nous sommes appelés à trouver des moyens ingénieux pour rester compétitifs sur un marché sensible au prix et ainsi accélérer la reprise», explique Ashvin Seeboo, CEO du pôle immobilier du groupe Trimetys. Promoteurs immobiliers, mais également les ménages mauriciens ont, en effet ,eu à subir, depuis plusieurs mois déjà, une série d’augmentations.

Les derniers chiffres rendus publics par Statistics Mauritius indiquent ainsi que l’indice des prix à la construction, qui s’établissait à 115,6 au troisième trimestre 2021, a augmenté de 3,4 % pour atteindre 119,5 au quatrième trimestre 2021. Une situation qui s’explique par la flambée du prix de la grande majorité des intrants : béton pré-mélangé (1,3 %), menuiserie bois (2,3 %), ouvertures en aluminium (3,2 %), carrelage et granit (9,8 %), parquet flottant (2,9 %), plomberie (2,4 %), installation sanitaire (4,7 %), installation électrique (4,0 %), barres d’acier (0,8 %), sols stratifiés (4,1 %), plomberie (1,0 %) et installation électrique (2,4 %). Autant d’augmentations qui pourraient mettre à mal le marché si elles perdurent.

«La crise économique touchant le pouvoir d’achat de tous les Mauriciens et étrangers, nous constatons depuis peu un ralentissement dans les demandes pour les investissements immobiliers d’une certaine catégorie de ménages», poursuit Joel Bruneau, Managing Director du département Immobilier de Medine. Un constat partagé par Rafick Assenjee, directeur associé à Diamond Estates : «Le contexte mondial incertain pourrait voir certains repousser leurs projets d’acquisition. Tant que cette incertitude persistera, elle restera un frein potentiel pour les investissements étrangers.»

Malgré un environnement économique plus qu’incertain, les responsables politiques continuent de voir dans l’immobilier de luxe un vecteur de croissance important. Il faut dire que le marché immobilier représente pas moins de 60 % des investissements directs étrangers, soit environ Rs 7 milliards chaque année. Le Conseil des ministres a ainsi récemment décidé de prochainement promulguer l’Economic Development Board (Real Estate Development Scheme) Regulations 2022. Une initiative favorablement accueillie par l’ensemble des professionnels. «Cela me semble extrêmement encourageant de constater que l’EDB et le gouvernement planchent sur un moyen d’aider le secteur privé au moment où il en a besoin, en raison des crises successives que nous traversons. C’est le signe d’une démocratie et d’un pays qui fonctionnent bien avec une administration vigilante et à l’écoute. J’ai hâte d’en savoir plus et j’espère vivement que ce sera bénéfique à nos entreprises», déclare Michaël Ruel, président du groupe MJ Développement.

 

Pour des procédures moins complexes

Afin de tenter de renouer avec la reprise, certains professionnels appellent de leur vœux la mise en place de procédures moins complexes concernant l’acquisition d’un bien immobilier à Maurice. «Le processus de vente est beaucoup trop long actuellement. Les clients de veulent pas attendre. Ils ont d’autres options dans les autres destinations. Quand les affaires traînent, le risque de ne pas conclure grandit», prévient Outi de Falbaire, Executive Director de Barnes International.

Alors que le nombre d’investisseurs européens n’a pas beaucoup évolué ces dernières années, ceux en provenance d’Afrique du Sud a considérablement augmenté ces derniers mois. Il faut dire que la situation économique, politique et sécuritaire du pays a poussé de nombreux riches Sud-Africains à mettre le cap sur des destinations plus sûres, dont Maurice. «Une tranche de la population sud-africaine cherche, en effet, à se relocaliser pour des raisons politiques et sécuritaires. Malheureusement, dans leur pays, ils risquent à terme de ne plus pouvoir accéder librement à leurs capitaux et à leurs biens. Certains propriétaires fonciers sont expropriés d’une partie de leur patrimoine pendant que d’autres souffrent déjà des restrictions sur la sortie des capitaux du pays. Il y a un risque que ces restrictions s’intensifient avec l’exode actuel. Les perspectives d’avenir ne leur permettent pas d’envisager de rester dans le pays et face à cela, ils cherchent des solutions. Maurice est une des destinations de choix en raison de sa proximité, et du fait qu’on y parle l’anglais. C’est aussi un pays qui leur offre une sécurité physique et économique ainsi qu’un permis de résidence», fait ressortir Michaël Ruel.

Conscients de l’attrait de la destination auprès de potentiels acheteurs sud-africains, promoteurs et agences immobilières multiplient les campagnes de communication auprès de cette clientèle fortunée, heureuse de pouvoir également bénéficier des avantages fiscaux qu’offre la juridiction mauricienne mais également du taux de change favorable. «La dépréciation de la roupie, et par conséquent un taux de change favorable, représente un gain considérable pour les acheteurs étrangers investissant avec des devises étrangères telles que l’euro et le dollar. En effet, un achat effectué en février 2020 en comparaison au même achat à ce jour (toutes choses égales) permet de faire une économie conséquente d’environ 15 à 20 %», fait remarquer Ashvin Seeboo.

Face à l’afflux de cette clientèle exigeante, les professionnels du secteur affûtent leurs offres pour les satisfaire. «Les investisseurs sud-africains recherchent dans un premier temps une location de longue durée premièrement pour y habiter. Puis un travail ou un business et puis éventuellement l’achat d’un bien. Nous avons aussi les grosses fortunes sud-africaines qui cherchent des biens à acheter, préférablement des villas déjà construites», indique Outi de Falbaire.

Le marché de l’immobilier de luxe table, malgré la situation économique incertaine, sur les progrès réalisés l’année dernière, au sortir de deux confinements successifs pour reprendre des couleurs et enfin renouer avec la croissance. Une perspective tout à fait réalisable au regard de la détermination des professionnels mais également de la qualité des biens proposés à Maurice.

 

Hors-texte

Métavers

Le marché de l’immobilier virtuel pourrait générer USD 1 milliard en 2022

Le marché immobilier virtuel a le vent en poupe. Les ventes immobilières sur les quatre principales plateformes de métavers ont, en effet, atteint 501 millions de dollars en 2021. Selon MetaMetric Solutions, les ventes au mois de janvier 2022 ont dépassé 85 millions de dollars. Si ce rythme se maintient, les ventes pourraient atteindre près de 1 milliard de dollars cette année.

Les ventes se sont accélérées ces derniers mois dans le sillage de l’annonce, par Facebook, de son changement de nom en Meta pour se concentrer sur le métavers. Les ventes immobilières ont été multipliées par près de neuf, pour atteindre 133 millions de dollars, en novembre, selon MetaMetric. Every Realm, une plateforme d’investissement spécialisée dans le métavers, a ainsi payé un montant record de 4,3 millions de dollars pour un terrain dans la plus grande plateforme immobilière métavers, Sandbox. La société a dit vouloir y développer 100 îles, appelées Fantasy Islands, dotées de leurs propres villas et un marché connexe de bateaux et de jet-skis. Quatre-vingt-dix des îles se sont vendues le premier jour pour 15 000 $ chacune et certaines sont maintenant mises en vente pour plus de 100 000 $. Certains observateurs s’attendent à ce que le marché explose d’ici à la fin de l’année, alors que d’autres, plus sceptiques, estiment tirer la sonnette d’alarme quant à une éventuelle bulle immobilière virtuelle.

 

 

Guillaume GOUGES

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