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L’État va-t-il abolir la taxe tampon ?

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L’État va-t-il abolir la taxe tampon ? | business-magazine.mu

À Maurice, il n’y a pas de taxe tampon en tant que telle. Or, les produits d’hygiène féminine sont toujours assujettis à la taxe sur la valeur ajoutée (TVA). De l’avis de nombreuses militantes, il s’agit d’une discrimination flagrante à l’égard de la femme. D’où une pétition organisée récemment sur Change.org. À travers cette plateforme, 950 signatures ont été recueillies pour réclamer l’abolition de toute forme d’impôt sur les serviettes et tampons hygiéniques. Le 6 avril dernier, cette pétition a été envoyée au ministère des Finances dans le cadre des consultations pré-budgétaires, indique Trisha Gukhool, Gender Consultant. Suite à quoi, le Trésor public l’a informée que cette proposition recevra «due consideration».

La taxe tampon ou taxe rose peut se définir comme la somme de taxes appliquées sur la vente au détail des produits hygiéniques périodiques. Avant novembre 2012, outre la TVA, ils étaient sujets à des droits de douane de 30 % pour les marques importées. Depuis, cette taxe douanière a été enlevée.

À Maurice, parmi les produits les plus prisés, on retrouve deux marques locales, à savoir Talia et Nin’s. L’autre marque populaire est Always. Celle-ci appartient à la multinationale américaine Procter & Gamble. Autre marque connue : Kotex, qui est importée d’Afrique du Sud.

Rs 1,85 m de taxe pour janvier et février 2017

Il faut savoir qu’avant l’abolition de la taxe douanière, la Mauritius Revenue Authority (MRA) avait collecté Rs 8,52 millions et Rs 9,76 millions sur les serviettes et tampons hygiéniques en 2010 et 2011 respectivement. Toutefois, malgré l’abolition des droits de douane, les recettes fiscales augmenteront à Rs 10,69 millions en 2013, Rs 12,26 millions (2014), Rs 13,48 millions (2015) et Rs 13,04 millions (2016). De janvier à février 2017, une somme de Rs 1,85 million a été collectée. Qu’est-ce qui explique ce paradoxe ? Au niveau de la MRA, l’on se contente de préciser que : «l’augmentation dans la collection de la TVA est due à la hausse de la valeur (CIF) et à l’évolution du taux de change».

À noter que de 2013 à 2016, le volume d’importation de tampons et serviettes hygiéniques, ainsi que de couches – portant la référence commune HS CODE – est passé de 714 863 à 561 978 kilos.

À travers le monde, la taxe tampon soulève depuis des années des débats passionnés. Au Royaume-Uni, l’ancien Premier ministre, David Cameron, avait promis d’éliminer cet impôt en 2016. Mais suite à sa démission dans le sillage du Brexit, l’amendement à la loi y afférente a été repoussée à avril 2018.