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Renaud Azema : « La difficulté de l’internationalisation se trouve dans l’interculturalité »

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Vatel est une école de renommée internationale spécialisée dans les métiers du tourisme. Pouvez-vous nous expliquer les raisons qui ont poussé Vatel à s’implanter à l’étranger pour étendre ses activités ? 

Vatel est une marque qui reprend le nom d’un homme, François Vatel, qui est entré dans l’histoire pour avoir poussé l’excellence à l’extrême. Ce dernier s’est en effet suicidé pour ne pas avoir pu offrir au roi de France et à sa cour un service qui, selon lui, leur était dû. C’est en hommage à cette rigueur et à cet engagement que le nom « Vatel » a été donné à nos écoles. Ce sont la volonté de faire rayonner le savoir-faire à la française et une certaine idée de l’excellence, aux fondements même de notre philosophie, qui ont poussé notre groupe à se développer à travers le monde. Nous avons voulu rendre accessible au plus grand nombre une formation de niveau international, et ce, sans que nos étudiants aient à partir en France.

Quels ont été les principaux défis auxquels Vatel a dû faire face lors de son expansion à l’international ? 

La difficulté de l’internationalisation se trouve dans l’interculturalité. Adapter nos programmes au contexte social, culturel et économique de chaque pays est un vrai défi que nous avons relevé avec succès. Aujourd’hui, de Paris à Los Angeles, de Maurice à Singapour, tous les étudiants suivent le même programme et obtiennent le même Bachelor ou MBA. L’adaptation, souvent par l’adjonction d’un ou de plusieurs modules complémentaires, se fait à la marge, afin de rester conforme à l’esprit du diplôme reconnu par France Compétence. Grâce à cela, nos programmes sont reconnus par l’État français et sujets à l’obtention d’une équivalence au niveau international.

Comment Vatel sélectionne-t-il les pays dans lesquels il ouvre de nouveaux campus ? Quels sont les critères clés pris en compte ? 

De manière générale, ce sont les pays qui sélectionnent Vatel, et non l’inverse. En effet, la marque rayonne aujourd’hui à travers le monde, et les 55 campus existants donnent envie aux pays qui n’en sont pas encore dotés. Nous essayons donc de répondre à cette demande.

Cela étant dit, nous estimons que tout pays à vocation touristique pourrait avoir son campus Vatel. La mise en place d’une école est souvent le résultat de trois principaux facteurs : le niveau de développement des infrastructures touristiques d’une destination, le croisement avec une entité éducative publique ou privée, et la volonté politique de faire du secteur touristique un pilier de développement.

Comment adaptez-vous votre approche éducative et vos programmes pour répondre aux besoins spécifiques de chaque pays et de chaque marché ? 

La formation en hôtellerie internationale ne requiert pas d’adaptation. La meilleure preuve est la capacité de nos étudiants à trouver de l’emploi partout dans le monde et dans tout type d’entreprise, de la plus modeste à la plus luxueuse. Ce qui est réellement important dans nos programmes, outre les connaissances techniques, ce sont les « soft skills » que nous inculquons à nos étudiants. Ces aptitudes sont essentielles à leur embauche par les professionnels du tourisme dans le monde entier et à leur intégration, peu importe le milieu.

Vous pouvez étudier à Madrid, à La Réunion, à Buenos Aires ou à Saïgon, le sourire, la volonté de trouver des solutions, la capacité à travailler en équipe, le respect des différences de vos collègues ou de vos clients, la bienveillance que vous saurez leur témoigner, le respect que vous saurez inspirer et la confiance que vous saurez tisser… tout cela nos étudiants l’acquièrent lors de leurs nombreuses périodes d’alternance et de stage.

Cela dit, nous sommes vigilants et essayons de rester proactifs quant aux nombreuses, et parfois rapides, évolutions que connaît le secteur du tourisme et de l’hôtellerie. Nous essayons de rester très proches de cette réalité en discutant régulièrement avec les professionnels, qui sont aussi nos partenaires. Nous faisons évoluer nos programmes aussi souvent que nécessaire, en gardant ce qui a fait notre différence et notre force, à savoir un subtil équilibre entre la théorie et la pratique.

Quels sont les avantages et les opportunités que l’expansion internationale a apportés à Vatel en termes de développement et de rayonnement ?

Notre développement nous a clairement permis de faciliter la mobilité de nos étudiants et de renforcer leur employabilité à travers le monde. À l’exception d’Erasmus, qui est plus un assemblage d’universités, aucun autre réseau ne propose à ce jour une si large sélection de pays où faire des études. Grâce à notre réseau, vous pouvez débuter votre bachelor à Maurice, faire votre deuxième année en Suisse, avant de compléter votre cursus à Bangkok, et ce, tout en continuant à payer vos frais de scolarité à Maurice. C’est un avantage que nous sommes seuls à offrir !

Mieux encore ! Grâce à l’étendue de notre réseau et à la reconnaissance de nos étudiants pour leur grande opérationnalité, il leur est possible de faire leurs stages dans deux autres pays au cours de leurs études. Trois écoles et cinq pays en trois ans ! Je ne connais rien de semblable ailleurs. Et le plus beau, c’est que nos étudiants reçoivent souvent des offres d’emplois à l’issue de leur dernier stage.

Un autre avantage qu’offre le réseau, c’est que nous avons une population étudiante cosmopolite. Grâce aux possibilités de passer d’un campus à un autre, nous avons en permanence plus de 20 nationalités sur le campus. Ces échanges permanents entre les cultures africaines, asiatiques, européennes ou américaines forgent nos étudiants et les préparent à des fonctions managériales.

Enfin, je dirais que le réseau procure aussi aux hôteliers de l’île Maurice un large bassin de recrues potentielles parlant le français et l’anglais, mais aussi d’autres langues, telles que le russe, l’espagnol, le mandarin, l’arabe ou le hindi.

Pouvez-vous nous parler des projets futurs de Vatel en matière d’expansion internationale et des pays que vous envisagez de cibler prochainement ? 

Au niveau du groupe, l’internationalisation se fait tous azimuts. L’Afrique est un continent qui est particulièrement exploré, et de nombreuses franchises sont en discussion en Afrique australe et de l’Est. Cela viendrait compléter les ouvertures récentes de Libreville et à Abidjan. L’Asie et l’Europe de l’Est sont aussi des destinations où les opportunités existent. Je pense que la barre des 60 campus sera bientôt atteinte, ce qui multipliera davantage les possibilités d’échanges pour les étudiants.

Comment Vatel s’efforce-t-il de maintenir un haut niveau de qualité et d’excellence dans tous ses campus, quel que soit le pays où ils se trouvent ? 

Chaque école est placée sous la responsabilité d’un franchisé, qui est un professionnel de l’enseignement et de l’hôtellerie. Ce franchisé, comme moi à Maurice, entretient des liens solides avec le secteur touristique. C’est une première mesure pour assurer la qualité.

De plus, les écoles sont régulièrement auditées par un membre du corporate office, basé à Lyon. C’est un exercice important pour veiller au maintien de la qualité affichée. L’auditeur vérifie que l’organisation et les process en place soient conformes aux standards du groupe. Chaque école doit alors être en mesure de démontrer qu’elle est parfaitement alignée avec les programmes, les contenus, et les éléments de communication exigés par le groupe. Notre école a toujours été particulièrement bien notée lors de ces exercices.

Enfin, la convention internationale, qui réunit chaque année tous les dirigeants des campus du monde entier, sert à proposer, discuter et entériner les bonnes pratiques qui sont ensuite appliquées dans toutes les écoles. C’est un moyen d’harmoniser et de renforcer le niveau de chaque campus.

Quel impact l’expansion internationale a-t-elle eu sur la réputation et la croissance de Vatel en tant qu’institution d’enseignement supérieur dans le domaine du tourisme ?

Vous avez raison de le souligner. Grâce à sa présence dans plus de 40 pays, Vatel est reconnue par les professionnels du monde entier pour son expertise. Toutefois, le tourisme étant par essence un secteur sans frontière, ce sont les plus de 40 000 anciens qui font rayonner le nom et le niveau de l’école. En effet, au-delà du réseau de campus, c’est le nombre d’anciens élèves, leur opérationnalité, leur agilité et leur capacité à progresser au sein des structures – qu’ils finissent parfois par diriger – qui font la réputation de la marque.

Aujourd’hui, l’école est respectée en tant qu’institution d’enseignement supérieur parce que de nombreux cadres de l’hôtellerie et du tourisme, mais aussi de nombreux entrepreneurs et dirigeants d’entreprises, d’enseignants et de consultants sont sortis de ses rangs. Le niveau d’une école se mesure à la réussite de ses étudiants. Je tiens donc à dire un grand merci à tous les Vatéliens qui contribuent, à travers leur succès, à forger une marque forte et respectée.

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