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Économie Verte : La lente transition

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Économie Verte : La lente transition | business-magazine.mu

Amorcer la transition écologique. Un vaste projet qui, semble-t-il, avance lentement mais sûrement dans le bon sens. Si une politique nationale ambitieuse se fait toujours attendre sur cette question, un certain nombre d’initiatives, émanant à la fois du public et du privé, ont vu le jour ces dernières années, témoignant d’une réelle envie d’amorcer le virage écologique.

Pour réussir la transition écologique, Maurice peut compter sur le soutien de nombreuses institutions internationales comme l’Agence française de Développement (AFD). Le développement durable, plus qu’un secteur d’intervention, constitue un enjeu transversal à toutes les interventions de l’AFD à Maurice. Preuve de l’engagement de l’institution, près de 350 M€ des 537 M€ ont été mobilisés par le groupe AFD à Maurice depuis 2007.

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«Parce que l’ampleur de la crise écologique exige une mobilisation forte et rapide de tous les pays. Et parce que cette mobilisation est porteuse de vraies opportunités sociales et économiques, l’AFD met l’Accord de Paris sur le climat au cœur de son action. Tous nos financements doivent désormais être compatibles avec un développement à la fois bascarbone et résilient», peut-on ainsi lire sur le site de l’AFD. Son objectif affiché est de permettre au pays de franchir un nouveau palier, notamment dans le domaine environnemental.

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Outre l’AFD, l’Union européenne (UE) apporte une aide précieuse sur cette question. C’est en 2011 que la première phase du programme panafricain Switch Africa Green a été lancée. Au travers de cette initiative, ce ne sont pas moins de 34 projets qui ont été financés dans 11 pays de la région, au coût d’USD 11 millions. Quatre secteurs d’activités sont concernés par ce programme, à savoir, l’industrie manufacturière, le tourisme, la gestion des eaux usées et l’agriculture. Dans le cadre de ce projet, l’UE a apporté son concours au gouvernement mauricien à travers une consultation visant à identifier les lacunes et les défis se dressant en travers d’une transition écologique, surtout au niveau des petites et moyennes entreprises (PME). De plus, l’UE a assisté PortLouis à formuler un plan pour la mise en œuvre des recommandations visant à améliorer le développement d’entreprises vertes. À l’issue de cette première phase, qui s’est achevée en février dernier, une étude a été menée afin d’analyser comment les PME sont parvenues à amorcer la transition écologique. S’appuyant sur les résultats de cette étude, Maurice pourra définir une stratégie pour réussir sa transition écologique dans les meilleures conditions. Pour cela, il est essentiel, et les décideurs politiques l’ont bien compris, de démontrer au secteur privé et à la société civile la viabilité économique d’un tel projet.

En attendant la mise en place d’une politique nationale ambitieuse sur la transition écologique, des entreprises ont pris les devants et mis en place des mesures en vue de réduire l’impact environnemental de leurs activités. L’une d’entre elles n’est autre que le groupe Cernol, qui a initié, il y a un peu plus d’un an, la campagne Éco geste visant à inciter les consommateurs à retourner les contenants de plusieurs de ses marques de produits détergents et ménagers et ainsi réduire la quantité de plastique dans la nature. En échange des contenants vides (en bon état) retournés de Sparks (3 litres), La Moricienne (3,25 litres), Super Dish (5 litres), Javel P12 (5 litres) et autres contenants de 5 litres de produits que fabrique Cernol, les consommateurs reçoivent un bon d’achat de Rs 6.  

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Si un certain nombre d’entreprises ont, ces dernières années, mis en place des mesures pour réduire leur empreinte carbone, d’autres ont tout simplement compris que la question écologique pouvait être une activité économique à part entière. Neel Trading and Facilities, une filiale du groupe Neel, s’est lancée dans le recyclage d’équipements électriques et électroniques.

Force est de constater que la grande majorité des initiatives visant à adopter des gestes plus respectueux de l’environnement est prise par la société civile, soutenue dans sa démarche par le secteur privé. L’on citera ainsi l’exemple de Mission Verte, une organisation non gouvernementale (ONG) qui, depuis 2007, a installé une quarantaine de points de tri à travers l’île. Forte de 200 membres, l’ONG entend à la fois sensibiliser les Mauriciens au tri des déchets, mais également revaloriser ces mêmes déchets en les redirigeant vers des exportateurs et des recycleurs.

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Quant à l’État, l’on peut se poser des questions quant à la détermination à prendre à bras le corps la question écologique. En effet, les décideurs politiques se contentent de souligner la «courageuse décision» prise quant à l’interdiction des sacs en plastique en janvier 2016. Certes, cette décision est à saluer, mais elle n’a malheureusement pas été suivie par d’autres mesures similaires. Pourtant, les dossiers sont nombreux : l’interdiction des boîtes alimentaires (takeaway) en polystyrène, les couverts en plastique, la mise en place d’un réseau de bornes de recharge afin de booster l’achat de véhicules électriques, entre autres. Autant de sujets qui tardent à se concrétiser. À ce rythme, la transition écologique n’est pas près de se matérialiser. 

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