Type to search

Archives Dossier

Nouvel essor pour le marché du bois et de la tôle

Share
Nouvel essor pour le marché du bois et de la tôle | business-magazine.mu

Au loin les préjugés ! Le bois et la tôle sont aujourd’hui reconnus comme des matières nobles, qui donnent un côté rustique et écologique aux habitats. Or, ces dernières années, en dépit de l’intérêt pour ces matériaux, leur croissance n’a pas été vraiment au rendez-vous, notamment en raison du ralentissement dans le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP). Les années 2011 - 2015 ont été particulièrement difficiles.

Mais les données sont en train de changer. Depuis le début de l’année, le secteur est à nouveau revigoré. Celui-ci devrait croître de 9,5 % en 2018. Une tendance qui réjouit les opérateurs du marché du bois et de la tôle qui, depuis l’annonce des gros chantiers, notent une progression de la demande. C’est le cas de Profilage Océan Indien. Son General Manager, Didier Hardy, précise que celle-ci «a enregistré une belle croissance depuis 2015, qui provient non seulement de la reprise du secteur, mais aussi des nouveaux produits que nous avons lancés sur le marché de la tôle».

Chez Manser Saxon, l’on note également que la dynamique est bonne sur le marché de la construction. Éric Hardy, son General Manager, précise d’ailleurs que «des projets de rénovation ou de construction d’hôtels, de résidences et de bureaux ont été gelés ou diminués après la crise. Ces projets ont été relancés ces trois dernières années». Quant à Shameer Monebahal, directeur de Shafa Trading, il fait ressortir que «les particuliers ont envie d’aller de l’avant avec leurs projets en raison notamment de l’accessibilité des matériaux».

S’il y a d’importants chantiers en cours, les professionnels sont toutefois conscients qu’il leur faudra attendre plusieurs mois avant d’en ressentir les bénéfices sur leurs activités. Toujours est-il que l’attente n’est pas évidente. Zakeerah Moreea, Marketing Executive de Zibkia Trading, croise les doigts. «Ce début de reprise apporte un certain optimisme. Nous nous attendons désormais à une amplification de notre activité», soutient-elle.

L’expansion du marché du bois et la tôle est impulsée également par l’HORECA (Hotels, Restaurants & Catering). En effet, un nombre croissant d’hôtels, de restaurants et de maisons d’hôte qui veulent affi - cher une identité mauricienne forte se tournent vers ces matériaux, font ressortir les opérateurs. Une tendance qui devrait se préciser dans un proche avenir. Du reste, Tariq Sohawon, Managing Director de Polytol and Adhesives Man Co., souligne qu’on ressent aujourd’hui «le besoin d’un retour vers le passé, prenant en considération le fait que la compétition a fait baisser les prix». De son côté, Steve Wong, directeur de Wong Chap Lan, constate une évolution au niveau de l’architecture des habitats, avec notamment des maisons en béton composées d’un toit en tôle ou en bardeaux en bois.

MARCHÉ À FORT POTENTIEL

L’avenir semble prometteur. Ce marché dispose, en effet, d’un grand potentiel qui se développe grâce à sa notoriété. La croissance dans la demande de tôle pour le marché résidentiel est stable. Le bois et ses produits associés bénéfi cient d’une bonne cote à Maurice, que ce soit pour les meubles ou projets d’aménagement intérieur. Plusieurs raisons seraient à l’origine de la recrudescence du bois, en l’occurrence, la prise de conscience environnementale, une facilité d’entretien et une meilleure accessibilité de par le prix. Selon Didier Hardy, Maurice peut encore progresser tout en s’inspirant de La Réunion. «Le processus de planification urbaine évolue. Dans la façon dont ils sont conçus, les maisons, bâtiments administratifs et hôpitaux sont typiques des îles. Si Maurice s’engage dans cette voie, ce sera un pas de plus vers les constructions en bois et tôle», souligne-t-il.

CONCURRENCE ACCRUE

La rude concurrence sur le marché du bois et de la tôle fait également obstacle à l’effet escompté de la reprise du secteur de la construction. Selon Shameer Monebahal, «le marché serait saturé à cause du nombre croissant d’opérateurs sur les cinq dernières années alors qu’il n’y a pas assez de demandes pour tous ces opérateurs».

La concurrence émane aussi des étrangers. Ainsi, plusieurs chantiers en cours nécessitent le recours au bois et à la tôle comme matériaux, à l’instar du projet de Jin Fei. Ce sont toutefois des projets à capitaux étrangers. Le directeur de Shafa Trading déplore le fait que «les promoteurs et investisseurs viennent déjà avec leur produits, matériaux et maind’œuvre. Cela réduit notre marge de manœuvre. Les promoteurs n’ont rien acheté sur le plan local si ce n’est les produits manquants pour le projet». Autrement dit, ces projets ne bénéficient pas aux opérateurs locaux.

Tags:

You Might also Like