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African Reinsurance Corporation: Maurice bientôt utilisée comme plateforme régionale pour la reassurance

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African Reinsurance Corporation: Maurice bientôt utilisée comme plateforme régionale pour la reassurance | business-magazine.mu

Du 10 au 13 avril, la réunion du conseil d’administration de la société africaine de réassurance se tiendra à Maurice pour la première fois. À cette occasion, le projet de plateforme régionale qui nécessitera $ 6 à $ 10 M d’investissements devrait être dévoilé.

L’African Reinsurance Corporation ou Africa Re a vu le jour en 1976 au Cameroun à l’initiative de la Banque africaine de développement (BAD) et de l’Union africaine. À ce jour, 41 États membres et une centaine de compagnies d’assurances et de réassurance africaines en sont actionnaires.

Marie Agnes Sanon, directrice régionale d’Africa Re, explique que «75 % du capital de l’African Reinsurance Corporation est détenu par les États et compagnies privées d’Afrique alors que les 25 % restants ont été cédés à des institutions financières de développement dont la Société financière internationale – une branche de la Banque mondiale – mais également des partenaires germaniques par le biais de la DEG (institution allemande de financement du développement, membre de KfW Banking Group) et le FMO, un groupe néerlandais.» De ces 25 %, IRB-Brasil Re détient 5 % de l’actionnariat d’Africa Re et la société a accueilli deux nouveaux actionnaires il y a deux mois dont Axa Groupe.

Avec la note A- accordée par Standard & Poor’s et A.M. Best, deux agences réputées, Africa Re avait brassé un chiffre d’affaires global de plus de 650 millions de dollars à fin décembre 2013 avec un résultat net de plus de 10 %. Selon Bakayoko Moussa, Assistant Director Finance & Account, le parcours de la société de réassurance africaine peut être qualifié de «success story». Pour étayer son propos, il s’appuie sur la progression du chiffre d’affaires d’Africa Re : «En 1977/1978, nous sommes partis de 3,61 millions de dollars pour atteindre plus de 650 millions de dollars en 2013.»

S’agissant du bureau d’Africa Re à Maurice, son chiffre d’affaires se monte à 20 millions de dollars. Revenant sur l’implantation de la société sur le sol mauricien, Bakayoko Moussa rappelle que «si un marché a du potentiel, il nous est nécessaire d’installer un bureau sur place. À l’époque, Maurice était chapeautée par Nairobi, qui couvrait toute la partie de l’Afrique de l’Est et des îles de l’océan Indien.» Mais très vite, Africa Re s’est aperçue qu’il était impératif de se rapprocher de ses clients, voire de l’île, «surtout quand nous avons voulu avoir un portefeuille international en Asie. Face à l’importance géographique de l’île Maurice, en 2003, nous y avons établi un bureau régional avec comme objectif de mieux servir les pays asiatiques à partir de Maurice.»

En dépit de débuts difficiles, la société africaine de réassurance arrivera peu à peu à se faire une place sur le marché local. L’Assistant Director Finance & Account justifie cette progression du fait qu’Africa Re «n’est pas là pour faire de l’argent, des profits. Notre but principal est d’aider à développer des assurances à Maurice». C’est ainsi que la société couvre certains risques que d’autres réassureurs refusent de prendre à leur charge. Bakayoko Moussa cite par exemple les «flash floods» de mars 2013, à la suite desquelles Africa Re a versé 2 millions de dollars en termes d’idemnités. La société a également pour mission de renforcer les compétences dans le secteur des assurances à Maurice par le biais de formations.

L’African Reinsurance Corporation a toutefois d’autres ambitions pour son bureau mauricien et dans cette perspective, du 10 au 13 avril prochain, le Board Meeting de la société se tiendra à Maurice. À cette occasion, le Chairman d’Africa Re fera le déplacement et le conseil d’administration dévoilera un gros projet qui nécessitera un investissement de quelque 6 à 10 millions de dollars. 

Ce projet qui devrait se concrétiser dans deux à trois ans concerne l’utilisation de Maurice comme plateforme régionale pour les opérations d’Africa Re. «Maurice jouera un rôle central, annonce Bakayoko Moussa. Et de souligner que «les opérations pour les autres îles de la région dont Madagascar, les Comores ou les Seychelles se font déjà depuis Maurice. C’est également le cas pour les pays asiatiques».