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Les entrepreneurs en quête d’un meilleur encadrement

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Les entrepreneurs en quête d’un meilleur encadrement | business-magazine.mu

Les mesures budgétaires en faveur des petites et moyennes entreprises n’ont pas manqué sous le précédent gouvernement mais les attentes du secteur demeurent grandes, en termes de soutien aux jeunes entrepreneurs, entre autres.

« J’ai mis en place un vrai plan Marshall pour les PME depuis mes trois derniers Budgets », faisait ressortir l’ex-ministre des Finances Xavier- Luc Duval lors de la présentation du Budget 2014, en novembre de l’année dernière. De fait, les mesures budgétaires destinées à dynamiser le secteur des petites et moyennes entreprises (PME) étaient l’une des priorités du précédent gouvernement.

Pour rappel, les PME, au nombre de 100 000 à Maurice, constituent un secteur de prime importante puisqu’elles contribuent au produit intérieur brut (PIB) de l’île à hauteur de  40 %. En termes d’emplois, l’on y retrouve 54 % de la main-d’œuvre ouvrière du pays. Afin de favoriser l’essor de ce secteur, le Budget 2014 préconisait une série de mesures. Tout d’abord, dans le but de garantir aux PME une plus grande visibilité, l’ex-ministre des Finances avait émis le souhait qu’elles soient toutes présentes sur Internet. Pour ce faire, la création d’un site Web basique serait entièrement financée par l’État. Puis, au niveau des prêts bancaires nécessaires à la misesur pied d’une PME, plus besoin d’un troisième garant car le gouvernement garantirait jusqu’à 70 % des prêts. En sus, le Refund Scheme concernant la participation à des foires internationales a été maintenu,  ainsi qu’une réduction de 8,5 % à 7,25 % du taux du Leasing Equipment and Modernisation Scheme, pour alléger la charge financière des opérateurs.

Les mesures du Budget 2014 font aussi état du Small & Micro Enterprises Financial Scheme. Sous ce plan, entre le 1erdécembre 2012 et le 31 octobre 2014, les petites et micro-entreprises dont le chiffre d’affaires est inférieur à Rs 10 millions ont bénéficié de facilités de crédit totalisant Rs 770,5 millions. Au cours de la même période, 855 applications ont été enregistrées de la part d’entrepreneurs souhaitant avoir accès à cette aide financière.

Malgré les facilités accordées à ce secteur, de nombreux petits et moyens entrepreneurs peinent encore à garder la tête hors de l’eau. Aussi, espèrent-ils que le prochain exercice budgétaire tiendra compte de leurs requêtes en matière de mesures fiscales et de tauxd’intérêt pratiqués par les banques sur les crédits. Parmi les autres attentes des opérateurs figurent un allègement des procédures administratives, un renforcement de l’encadrement accordé aux PME, notamment en la personne d’un Independent Financial Advisor ainsi qu’une décentralisation des institutions d’accompagnement existantes.

« Nous espérons que les portes s’ouvriront davantage pour les PME non seulement sur le plan financier mais surtout de l’encadrement. Je pense ici à des conseillers en business, principalement pour les jeunes qui se lancent dans les affaires. Il faudrait mettre sur pied plus d’infrastructures pour guider les PME », fait ressortir Olivier Babet de Paper Ads. Valéry Ambroise, directeur de l’agence Matilis abonde dans le même sens :« Il est important de donner plus d’opportunités aux PME, de proposer des mesures en faveur de la bonne gestion. Un comité dédié à ce secteur pourrait ainsi être créé tandis que ceux qui débutent bénéficieraient de formations. »

Une autre caractéristique du secteur des PME que les opérateurs voudraient voir évoluer est une certaine fixitédans la hiérarchisation des différents segments concernés. En termes de contribution au PIB, l’on observe toujours, en tête de liste, la manufacture (16,9 %), les Accommodation and Food Service Activities (6,1 %) et la construction (5,5 %). L’enfan tpauvre du secteur demeurant l’artisanat. Sur les 1 552 entreprises enregistrées cette année, seules 896 sont encore opérationnelles, preuve s’il en faut des difficultés auxquelles elles sont confrontées.

Conscient du potentiel des PME commemoyen de réduire le taux de chômage, le nouveau ministre du Commerce, des Entreprises et des Coopératives, Sunil Bholah déclare qu’« il faut mettre l’accent sur les PME pour qu’elles contribuent à créer de l’emploi ». Il mentionne aussi les opportunités que représente l’Ocean Economy  – « un pôle de développement important » – pour le secteur. Cependant, s’agissant de la transformation de la Development Bank of Mauritius (DBM) en Small and Medium Enterprises (SME) Bank, le ministre demeure sceptique pour l’heure, déclarant qu’il lui faut « give it a thought ».