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Édito

e-Leadership

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L’ancien directeur du Budget, Ashok Aubeeluck, jette un véritable pavé dans la mare lorsqu’il vient dire, dans une interview à notre confrère l’express, que nos dirigeants actuels, ainsi que ceux qui aspirent à les succéder à l’Hôtel du gouvernement, ne sont pas intéressés par les nouvelles idées ni par un vrai changement, mais tout simplement de finir leur carrière en beauté. Cette analyse de la présente situation par cet observateur averti de l’économie mauricienne traduit également le sentiment de bon nombre de nos compatriotes.

De plus, le non renouvellement de la classe politique et le manque de visibilité par rapport au Succession planning dans les grandes organisations politiques devraient aussi nous pousser à nous interroger sur l’avenir. D’autant plus que la crise semble s’installer dans la zone Euro et au vu de la dernière tendance, tout indique que 2013 sera pire que 2012.

Face à la menace qui se profile à l’horizon, nos politiques, qu’ils soient du gouvernement ou de l’Opposition, doivent éviter d’entraîner la nation dans une forme de complaisance. La nouvelle génération – celle que nous pouvons qualifier de génération 3.0 – ne nous pardonnera pas. Nomade, sociale et équipée, la nouvelle génération est connectée en permanence et a accès à une quantité inimaginable d’informations.

Des informations qui, comme nous avons pu le constater, ont grandement contribué à modifier son comportement et ses habitudes. Le Printemps arabe nous a gratifiés d’un bel exemple du pouvoir des médias sociaux.

À Maurice, certains événements récents nous ont fait prendre conscience de l’ampleur qu’ont pris ces moyens de communication. Si nous ne souhaitons pas avoir l’occasion de tester sur notre sol la puissance de ces médias sociaux, nous devons absolument chercher de nouveaux pôles de croissance, afin de fournir de l’emploi à ces milliers de jeunes que le système éducatif déverse chaque année sur le marché du travail.

Comme le dit le Dr Ashok Aubeeluck, c’est dommage que depuis sept ans nous n’ayons pas vu l’émergence d’un nouveau secteur économique.

Au lieu de trouver de nouveaux slogans pour agrémenter les discours, il est l’heure d’enclencher la machinerie pour une modernisation institutionnelle, sociale et économique. Cela dans le but de permettre au pays de franchir un palier supérieur au niveau de la croissance économique afin de créer plus de richesse nationale.

Les statistiques et la tendance mondiale démontrent que les nouvelles technologies de l’information et de la communication constituent un excellent moyen pour nous aider à parvenir à nos fins.

Le projet de cyber-île, avec tous ses composants, doit être réactualisé pour répondre aux nouvelles exigences d’une économie moderne.

Dans un monde où tout est disponible et accessible sur la Toile, nous ne pouvons plus continuer avec les vieilles méthodes d’antan qui ne font que ralentir le progrès et le développement.

La mutation économique et technologique doit nous pousser vers un consensus national pour supprimer les inerties, les mauvaises habitudes et le mode de fonctionnement aléatoire dans certains secteurs et autres départements d’États.

À l’heure du courrier électronique et de la démocratisation de l’accès à Internet, il est tout à fait impensable de s’entendre dire dans la fonction publique d’envoyer une lettre pour un service souvent des plus banals.

Dans un monde globalisé où règne une compétition coupegorge pour attirer l’investissement, les investisseurs n’ont pas le temps d’envoyer des lettres.

Il faut que nous comprenions une fois pour toutes que les temps ont changé. L’accès aux services et aux opportunités est désormais rendu plus facile et plus rapide à travers les Tic.

La modernisation de notre économie passera par le développement de nouveaux services utilisant les Tic et qui sont en même temps capables d’assurer une vraie connectivité de l’administration publique, des écoles, des bibliothèques, des centres communautaires, des hôpitaux, notamment.

À l’heure des slogans, allons se dire qu’un e-Mauritius est tout à fait possible car nous avons aujourd’hui une e-generation. Toutefois, pour arriver à une e-transformation, nous aurons besoin d’un e-leadership avec une vision pour nous aider à rattraper notre retard.

Nous ne cesserons de le dire. L’avenir de Maurice se prépare aujourd’hui. La crise représente une opportunité énorme pour réorienter une économie qui perd de plus en plus de sa vitalité.

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