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Édito

G20 : une occasion ratée

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G20 : une occasion ratée | business-magazine.mu

Tous les espoirs étaient permis. Pour cause, les vingt pays les plus riches de la planète s’étaient donné rendez-vous à Shanghai durant le week-end écoulé pour réfléchir à une stratégie commune pouvant remettre l’économie mondiale sur les rails. À situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. Mais au final, la montagne a accouché d’une souris.

Eu égard aux enjeux du moment, la déception était palpable à l’issue de cette rencontre historique de par le fait qu’elle s’est tenue pour la première fois en Chine. Les ministres des Finances et les banquiers centraux du G20 n’ayant pu, une fois de plus, accorder leurs violons, l’économie globale se rapproche davantage du gouffre.

Pour certains analystes, à l’instar de Christian Deseglise, le basculement a déjà eu lieu. Selon ce directeur de la HSBC, le monde est déjà entré en récession. Il n’y a qu’à convertir le PIB de tous les pays en dollar américain pour se rendre compte de cette triste réalité. Ses calculs l’amènent à dire que le recul de la croissance mondiale est de l’ordre de 5 %, soit le même niveau qu’en 2008-2009.

Ces commentaires émis vendredi en marge de la réunion du G20 n’ont malheureusement pas eu l’effet escompté. La preuve en est, les divergences qui ont marqué ce sommet. D’ailleurs, rien qu’à écouter les intervenants, nous avons compris qu’il ne faudrait pas rêver à une action concertée pour doper l’économie mondiale.

Bien qu’ils aient pris l’engagement de mettre à contribution tous les outils de politiques économiques budgétaires, monétaires ou encore structurels, entre autres, le fait demeure que les grands argentiers du G20 ont fait le choix d’agir en toute indépendance. Ce qui pose la question de l’efficacité.

D’un côté, les Américains et les Chinois estiment que la relance budgétaire serait le meilleur instrument dans la présente conjoncture, tandis que de l’autre, le ministre allemand des Finances croit dur comme fer que ce n’est pas la bonne recette. Il se permet même de mettre en garde ses pairs contre «des effets pervers» et la prolifération des firmes «zombies», celles qui doivent leur existence uniquement au crédit.

Dans tout ce ramdam, alors que d’autres discutent de marge de manœuvre et de la nécessité ou pas d’avoir une action commune en vue d’inverser la tendance mondiale, un pays se dresse aujourd’hui comme un bright spot ; il s’agit de l’Inde.

La Grande péninsule est en train d’émerger de l’ombre de la Chine. En effet, tandis que les dirigeants de l’Empire du Milieu luttent pour rester au contact d’une croissance se rapprochant de la barre psychologique de 7 %, l’Inde a enregistré une expansion de son PIBde 7,5 % en 2015. La même progression est attendue cette année.

Toutefois, il y a un hic. La performance, aussi enviable soit-elle, de l’économie indienne n’a pratiquement pas d’effet sur la situation globale. Mais il se peut que les données changent à l’avenir. Ce qui devrait permettre à l’Inde de recharger les batteries de l’économie asiatique. Nous n’en sommes pas encore là. Pour l’heure, la contribution de l’Inde à la croissance mondiale tourne autour de 7 % alors que la Chine et les États-Unis sont conjointement responsables de 45 % de l’expansion du PIB de la planète. En d’autres mots, l’Inde ne sauvera pas la croissance mondiale.

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