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Planification stratégique par scénarios: quand le renard inspire les entrepreneurs

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Planification stratégique par scénarios: quand le renard inspire les entrepreneurs | business-magazine.mu

Être à l’affût des tendances mondiales afin de mettre en œuvre les scénarios les mieux adaptés à la réussite d’un projet d’entreprise. Tel est l’un des points forts de la méthodologie «Mind of a Fox» prônée par le «scenario strategist» Clem Sunter.

En déplacement à Maurice début mars pour un atelier de formation privé, à l’initiative du Mauritius Institute of Directors (MIoD), le scenario strategist d’origine britannique Clem Sun-ter a présenté sa méthodologie de planification stratégique par scénarios : «Mind of a Fox». À l’occasion d’une rencontre, il nous en a exposé les grandes lignes.

Selon le scenario strategist, tel le renard avec ses «yeux brillants», ses sens aiguisés et son agilité, l’entrepreneur ainsi que l’entreprise sont appelés à assimiler les mégatendances en cours, tout en identifiant les indicateurs conjoncturels, appelés «drapeaux». En agissant de la sorte, les parties concernées peuvent émettre tous les scénarios possibles quant à l’issue de leurs projets et planifier des stratégies en conséquence.

Formateur régulier du MIoD depuis deux ans, à chacune de ses interventions, Clem Sunter apporte son aide aux entrepreneurs grâce à sa méthodologie «conversationnelle». Poursuivant son analyse de cette dernière, il explique qu’en calquant son attitude sur celle du renard, réputé pour sa ruse, un entrepreneur ou une entreprise doit tout d’abord «scanner» l’environnement où il évolue avant d’enclencher une nouvelle étape de développement dans son business, par exemple. Outre les éléments externes, indique le formateur, il s’agit pour les entrepreneurs de déterminer quelles sont les options qui se présentent à eux à partir d’une analyse de leur compagnie en interne et des tenants et aboutissants du projet qu’ils souhaitent voir se réaliser.

Lors de cette étape dite de réflexion, les entrepreneurs doivent être attentifs à deux principaux paramètres selon la méthodologie du renard. D’une part, ce que Clem Sunter appelle les mégatendances mondiales du 21e siècle. Applicables à l’ensemble des économies et scénarios politiques, ces tendances sont au-dessus du contrôle de l’être humain, estime-t-il. L’une d’elles étant l’inadéquation entre la formation et les besoins du marché du travail. D’autre part, le formateur pense que toute aventure entrepreneuriale nécessite de tenir compte de cinq «drapeaux» majeurs afin d’en mesurer l’impact.

Dans le détail, le «drapeau gris» représente le vieillissement de la population - un défi auquel font face des économies comme l’Europe et le Japon ; le «drapeau vert», le changement climatique - appelé à redéfinir les économies insulaires. L’«anti-establishment flag» désigne, quant à lui, le clivage entre les super riches et les autres : en France et en Grèce, cite Clem Sunter, les classes moyennes sont en colère d’être reléguées au second plan et leur sanction se traduit par des votes accordés aux partis politiques alternatifs. Il y a également le «drapeau religieux», en référence aux conflits liés à l’appartenance religieuse et le «drapeau rouge» qui symbolise la politique menée par le président russe Vladimir Poutine, ses prises de décision et interventions en Ukraine ou en Grèce pouvant avoir des conséquences majeures. D’autres «drapeaux» importants à l’échelle nationale des économies incluent le niveau de corruption, le degré de leadership, la qualité des infrastructures et de l’entrepreneuriat.

Une fois l’étape de la réflexion franchie, selon la méthodologie du renard, l’entrepreneur passe à celle de la mise en application, en connexion avec les nouvelles réalités connues.

Sollicité à plusieurs reprises pour parler aux entrepreneurs de l’île, Clem Sunter a pu constater que la méthodologie «Mind of a Fox» plaît par sa simplicité et son efficacité. «Les gens en apprécient le bon sens», confie-t-il. En se basant sur ses observations personnelles, le formateur a tendance à dire, de surcroît, que les petits entrepreneurs sont généralement plus «foxy» que les autres. Et d’en déduire, en conclusion, que «plus on est couvert de succès, plus on est une grande entreprise, plus il y a de bureaucratie, de droits acquis, de vaches sacrées… moins on a l’œil du renard».

Clem Sunter sera de retour à Maurice en juillet pour une session de formation publique sur la méthodologie «Mind of a Fox».