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Agriculture: À quand une vraie politique de relance ?

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Agriculture: À quand une vraie politique de relance ? | business-magazine.mu

Principal pilier de l’économie mauricienne avant la période d’industrialisation, le secteur agricole – sucre et non-sucre – ne cesse de végéter. À un moment où il est crucial pour Maurice d’équilibrer sa balance commerciale et de dépendre moins des importations en produits alimentaires, une véritable stratégie de relance s’impose pour remettre l’agriculture sur les rails.

Le secteur agricole a besoin d’un véritable coup de fouet. En 2013, il ne contribuait qu’à 3,3 % du produit intérieur brut (PIB) et employait 47 400 personnes. Quant à la superficie sous culture, elle s’élève désormais à 62 734 hectares. Au niveau de la canne uniquement, la superficie sous culture, qui était encore à 70 000 hectares dans les années 2000, a été ramenée à 53 871 hectares en 2013. Cette baisse se reflète également dans la production de légumes qui est passée de 121 106 tonnes en 2012 à 118 123 tonnes en 2013 accusant une baisse de 2,5 %.

Depuis ces trente dernières années, le secteur agricole non-sucre est donc demeuré plus ou moins statique à l’exception de quelques rares cas où des propriétés ont mécanisé leurs opérations. Un avis qui n’est partagé par le ministère de l’Agro-industrie. Les autorités affirment, en effet, que la production vivrière a augmenté ces dernières années. D’ailleurs, en réponse à une interpellation supplémentaire du député Mahen Seeruttun à l’Assemblée nationale, le ministre de l’Agro-industrie, Satish Faugoo, a insisté sur le fait que la baisse de 1 % enregistrée en 2013 est le résultat des mauvaises conditions climatiques qui ont prévalu. « De manière générale, la production a augmenté depuis 2005. On a eu une situation inverse de 2000 à 2005 », a indiqué Satish Faugoo.

Production encore artisanale

 Dans les faits, les agriculteurs n’investissent pas dans les nouvelles techniques de production préférant procéder de manière artisanale. Les regroupements sont également quasi-inexistants. 95 % des ventes se font toujours dans les marchés traditionnels et seule une très faible proportion de la production est traitée pour être vendue en grandes surfaces.

« Si rien n’est fait, notre secteur agricole continuera de régresser et perdra encore plus de son importance. Il y a une baisse conséquente au niveau de la productivité et cela  va aller en augmentant. Aujourd’hui, nous avons à faire face à plusieurs problèmes dont le changement climatique qui affecte de plus en plus le pays… Si ce secteur continue de péricliter, notre dépendance des importations augmentera. Il faut savoir que la valeur de l’importation augmente beaucoup plus vite que le volume de nos importations. Le volume de nos importations nettes en produits alimentaires (destinées à la consommation locale et non à la réexportation) a baissé de 4 % entre 2006 et 2012. Par contre, la valeur de ces importations durant la même période a, quant à elle, augmenté de 80 %, passant de Rs 11 milliards à Rs 18,5 milliards. Nous importons 75 % de tout ce que nous consommons. L’idéal serait de réduire ce chiffre à 65 % dans un premier temps », soutient Cyril Monty, ancien responsable du dossier non-sucre à la Chambre d’agriculture.

Au niveau de la culture vivrière, les productions de la pomme de terre et de la tomate ont accusé des baisses de 19,5 % et 14,8 % respectivement en 2013. La pomme de terre est une culture que nous maîtrisons bien, souligne Cyril Monty, mais il nous faut une véritable stratégie : « Concernant la pomme de terre, le Marketing Board offre un prix garanti à ses producteurs. Toutefois, ce prix garanti est nettement supérieur au prix à l’importation. D’autre part, les semences de la pomme de terre qui sont importées coûtent cher. Nous produisons encore des semences localement, mais la période de stockage est tellement longue que finalement cela vient affecter la qualité de la semence une fois en terre »...

À lire la suite dans l'édition papier de Business Magazine

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