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Exportations : miser sur les produits à valeur ajoutée

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Exportations : miser sur les produits à valeur ajoutée | business-magazine.mu

Les exportations mauriciennes ont chuté à Rs 78 milliards en 2016 contre Rs 85 milliards l’année précédente. Un état de choses qui inquiète les autorités, de plus en plus convaincues qu’il faut exploiter le potentiel des marchés voisins afin d’amortir les pertes liées au Brexit et à la volatilité des prix et des devises sur le marché international. Yash Manick, directeur du Mauritius Africa Fund (MAF), soutient que plusieurs plans de financement sont en voie de préparation.

Les différents segments de l’industrie manufacturière locale engagés dans l’exportation devront par ailleurs relever le défi de la production à valeur ajoutée. Un aspect dont fait mention l’accord de libre-échange liant les États membres du Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA). Il stipule qu’un apport de 35 % de valeur ajoutée est nécessaire. Africasia fait partie des 15 % d’entreprises mauriciennes qui exportent des produits dits «non traditionnels» vers le continent. Depuis le début de ses activités en 2015, elle a vendu plus de 130 000 téléviseurs, principalement au Kenya et en Afrique du Sud. Le petit plus de ces appareils : une technologie qui permet le fonctionnement à l’énergie solaire. En 2016, Africasia a doublé son chiffre d’affaires pour atteindre $ 10,5 millions en fin d’année, grâce à une pénétration rapide d’autres marchés de la région comme la Tanzanie.

Sunil Boodhoo, directeur de la Trade Policy Unit et responsable des négociations sur les accords de libre-échange, considère, lui, que se tourner vers l’Afrique est une question de survie. Les zones que couvrent la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) et le COMESA regroupent 600 millions d’habitants et affichent un produit intérieur brut (PIB) cumulé de près d’un trillion de dollars. Sunil Boodhoo indique que ces deux zones rapportent à Maurice environ Rs 15 milliards en termes d’exportations. Un chiffre qui est appelé à augmenter au vu du nombre d’initiatives lancées par le gouvernement mauricien en faveur du commerce avec l’Afrique continentale.

Le gouvernement de Pravind Jugnauth veut faire de Maurice le champion du libre-échange en Afrique. Dans ce contexte, l’État négocie en ce moment les termes de deux accords. L’un porte sur la Zone tripartite de libre-échange, ou «Tripartite». Signé en Égypte en 2015, il réunit 26 pays de trois groupes régionaux (SADC, COMESA et Communauté d’Afrique de l’Est – CAE). La «Tripartite» couvre une zone de 625 millions d’habitants pour un PIB global de 900 milliards d’euros.

Est également en pourparlers le traité relatif au Continental Free Trade Area (CFTA), une zone englobant 54 États. Maurice est de ces pays qui font pression pour que les services soient inclus dans l’accord du CFTA étant donné les bénéfices qui en découleraient.