Type to search

En couverture

Gérald Maillot (président de la Cinor) : Rendre le territoire plus attrayant pour les entreprises

Share
Gérald Maillot (président de la Cinor) : Rendre le territoire plus attrayant pour les entreprises | business-magazine.mu

En 2016, vous aviez établi une feuille de route pour relever le défi de l’évolution du territoire. Pouvez-vous nous en dire plus ? 

Nous avons choisi d’élaborer un projet de territoire en réponse à l’évolution du territoire, ses contraintes, ses perspectives de développement. L’une de nos priorités est de rendre le territoire plus attrayant pour les entreprises et les talents, de valoriser nos atouts, d’améliorer le cadre de vie de manière ambitieuse et durable.

Vous avez placé 2019 sous le signe des « grands chantiers ». Qu’en est-il concrètement ?

Cette année va, en effet, être marquée par le lancement de nombreux chantiers, la concrétisation de projets, dont certains étaient attendus depuis longtemps en matière d’aménagement. Des projets innovants non seulement pour le territoire de la Cinor, mais aussi La Réunion, voire la zone océan Indien.

Commençons par le projet de téléphérique dans le Nord. Où en est-on ?

Le projet de téléphérique urbain concerne deux métro-câbles, deux lignes, une reliant Bois de Nèfles au Chaudron et la deuxième reliant La Montagne au bas de La Bellepierre.

Pour le premier métrocâble, toute la partie réglementaire a été bouclée et nous attaquons l’opérationnel à partir du mois d’avril pour une durée des travaux d’environ un an.

C’est un grand projet : le téléphérique reposera sur 26 pylônes et comptera cinq stations, dont la mairie de Bois de Nèfles et le mail du Chaudron. 

Entre  les deux extrémités, on ne prendra pas plus de 15 minutes pour parcourir 2,7 km de ligne avec un passage de cabine (la ligne en possédera 46 au total) en station toutes les 30 secondes ; sans compter que le dispositif tournera en boucle, en continu.

De cette manière, on connectera entre eux plusieurs pôles générateurs de l’agglomération dionysienne, eux-mêmes bien reliés au réseau du transport commun en site propre de la Citalis, et on proposera aux urbains une alternative efficace à l’utilisation des véhicules particuliers.

Au lieu de se retrouver à deux, voire dans certains cas à quatre voitures par famille, on pourra se limiter à une seule.

On estime à 6 100 le nombre de voyageurs cette ligne pourra transporter par jour. Nous sommes, par ailleurs, très fiers de savoir que c’est un prestataire local, l’entreprise Payet de la Plaine des Cafres, qui va assurer la maintenance de ce produit innovant.

C’est un projet qui a séduit le grand public : l’enquête publique a fait remonter 90% d’avis positifs sur le projet, même si l’on note toujours une réticence de la part du président de l’Université de La Réunion. Son argument est que dans quelques années l’effectif du campus du Moufia risque de passer de 10 000 à 16 000 étudiants, ce qui pousserait l’université à surélever la hauteur de ses bâtiments. Mais le tracé retenu ne fera survoler au total que trois bâtiments, dont l’amphithéâtre qui a pourtant été construit il y a à peine 10 ans.

Combien coûtera cette ligne ?

Cette première ligne coûtera 50 millions d’euros, ce qui correspond au coût global d’investissement comprenant le téléphérique urbain et l’aménagement des centralités autour des stations telles que les pôles d’échanges bus et parking-relais, la requalification du plateau sportif du mail du Chaudron et les 

indemnisations foncières. Le coût de fonctionnement annuel du téléphérique comprenant l’exploitation et la maintenance de l’appareil est de 2,2 millions d’euros.

Et pour la seconde ligne ?

La ligne La Montagne-La Bellepierre portera sur 1,3 km. Le marché sera attribué cette année, au deuxième semestre. Son coût de fonctionnement sera moindre puisqu’elle ne comptera que deux stations : le belvédère de La Vigie et l’Institut de Formation des Soins Infirmiers en bas de Bellepierre.

Il faudra 5 minutes pour rejoindre les deux stations et une fréquence maximale de 5 minutes entre chaque départ de cabine. L’enveloppe financière de travaux est environ de 30 millions d’euros, avec un plan de financement maîtrisé pour garantir sa réalisation d’ici à 2021.

Cette ligne permettra de désengorger l’unique accès du quartier de La Montagne, la route départementale accrochée à la falaise et qui encaisse une augmentation de fréquentation de 2 % par an.

},

Le dossier des transports innovants comprend aussi un projet de tramway...

Nous prévoyons pour d’ici à 2021 la livraison d’un tramway qui irait du Barachois au siège de la Cinor au niveau de la Technopole. L’idée est de transporter les passagers des écarts de Saint-Denis vers le centre-ville ; le tracé empruntera d’ailleurs celui du transport commun en site propre sur 12 kilomètres et 12 stations. Pour un coût estimé à 450 millions d’euros, le projet ne nécessitera pas d’expropriations parce qu’il s’appuie sur le choix de la voie métrique avec un écartement des rails assez faible et qui ne prend pas beaucoup d’espace.

«8 millions à 12 millions d’euros investis dans la collecte des eaux usées»,author:">{index:7,type:Textarea,name:Text,properties:null++

Qu'en est-il de la revalorisation du Bocage, ce coin de Sainte-Suzanne très prisé par les familles ?

Plusieurs opérateurs sont à l’œuvre sur ce dossier qui veut redonner ses lettres de noblesse à la rivière de Sainte-Suzanne (la partie basse) et à ses abords.

La Cinor est ainsi la première collectivité à lancer un plan de gestion de cette rivière qui a malheureusement perdu de son éclat. La faute aux espèces végétales invasives qui ont proliféré et ont tendance à étouffer la faune, les poissons. Le nettoyage de la rivière consistera donc d’abord à broyer ces végétaux nuisibles, après avoir établi un diagnostic écologique de la flore et de la faune.

Il faudra aussi entreprendre des mesures de protection pour lutter contre l’érosion. De même, nous interviendrons dans la requalification de l’ex-route Nationale 2 en vue d’atteindre une meilleure organisation spatiale ; l’enjeu étant de mettre en cohérence le parc de jeux et la zone des parkings dans la continuité des abords de la rivière.

Une fois que la rivière aura repris faveur, nous pourrons envisager du développement touristique, économique et sportif, avec des activités kayak, avirons et, pourquoi pas, goélettes...

},{index:8,type:Textarea,name:Text,properties:null
Tags:

You Might also Like