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L’axe Maurice – Saint- Pierre en plein essor

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L’axe Maurice - Saint- Pierre en plein essor | business-magazine.mu

L’accord conclu entre Air Mauritius et l’aéroport de Saint-Pierre Pierrefonds a pour but d’attirer plus de Mauriciens vers le sud de l’île sœur. La destination recèle une variété de sites et d’activités à découvrir.

Depuis le 26 mars dernier, Air Mauritius opère deux vols directs par semaine sur l’aéroport de Saint-Pierre Pierrefonds, à La Réunion, suite à la signature d’un accord entre les deux parties. Pour lancer la destination et inciter les Mauriciens à visiter le sud de l’île sœur, la compagnie nationale a également pratiqué un tarif réduit.

L’initiative s’est avérée concluante car elle a contribué à créer un certain engouement chez les Mauriciens. En témoignent les taux de remplissage d’Air Mauritius largement supérieurs aux prévisions, selon les responsables de la compagnie. Les raisons de ce succès tiennent d’abord du fait que La Réunion était déjà un marché émetteur important pour Air Mauritius. Puis, les Mauriciens connaissaient surtout l’aéroport de Roland-Garros, dans le Nord et découvrent maintenant en plus grand nombre le Sud.

«C’est une destination qui marche, la promotion d’Air Mauritius a fait de l’effet», souligne Caroline Chen, directrice de l’agence de voyages Atom Travel. Elle ajoute que la destination Réunion, desservie par les aéroports de Roland-Garros et de Pierrefonds, est populaire parmi les Mauriciens pour diverses raisons : «Le Sud, c’est plutôt pour les loisirs et le Nord, pour les affaires.» Patrice Monvoisin, chef d’agence chez Comptoir du Monde, argue toutefois que la destination Pierrefonds demande à être connue et nécessite un meilleur marketing auprès des Mauriciens: «Le Sud a des atouts incontestables qui méritent d’être mis en avant, mais reste méconnu de bon nombre de Mauriciens. C’est dommage car depuis le Sud, il y a un accès plus direct au cirque de Cilaos et au volcan de la Fournaise. Il faut aussi considérer l’aspect transport et logistique ; se rendre dans le Sud comporte un avantage certain parce qu’il est plus facile d’y circuler qu’à Saint-Denis, par exemple

Découvrir le Sud, c’est apprécier son art de vivre, son accueil chaleureux et authentique. La région compte des plages et côtes sauvages bordant l’océan Indien, couplées à des paysages montagneux grandioses. Cilaos, par exemple, joyau naturel classé au patrimoine mondial de l’Unesco, est le lieu idéal pour les activités de pleine nature. Le cirque est le point de départ de sentiers de randonnée qui relèvent parfois du défi, comme l’ascension du Piton des Neiges. Cilaos est aussi une ville thermale réputée pour ses eaux de source. L’on peut profiter des soins de remise en forme au centre thermal et prolonger la détente en admirant les cascades et torrents du cirque.

Le Piton de la Fournaise, escale incontournable de tout séjour à La Réunion et surtout dans le Sud, fait partie des volcans les plus actifs au monde et couvre environ un tiers de la superficie de l’île, culminant à plus de 2 600 mètres d’altitude. Les coulées de lave successives sont descendues jusqu’à l’océan. Certaines sont déjà totalement recouvertes de végétation, tandis que d’autres sont restées à nu et fument encore aux premiers embruns.

Séjourner dans le sud de La Réunion, c’est aller, par ailleurs, à la découverte de villes telles que L’Étang-Salé, Saint-Louis, Saint-Joseph, Saint-Philippe et Le Tampon, mais surtout Saint-Pierre. Celle-ci, avec ses 70 000 habitants, est balnéaire et festive. Ses deux atouts sont sans doute son front de mer et son quartier central qui arbore des restaurants, un casino, des hôtels et boîtes de nuit. Le voyageur prend plaisir à se rendre au marché ou aux divers lieux de culte et à participer à des soirées au bord de la plage.

La diversité de l’offre touristique, dans le sud de La Réunion, est telle qu’il y en a vraiment pour tous les goûts. Au cœur de la distillerie Isautier, à Saint-Pierre, on peut visiter la Saga du Rhum, l’unique musée dédié aux rhums de La Réunion. À Saint-Joseph, il est possible de faire plusieurs balades - Piton de l’Entonnoir-Bésaves, sentier littoral de Manapany-les-Bains, Piton Babet/centre-ville - et randonnées : Boucle des Margosiers-Plaine des Grègues, Goyaves-Roche Plate-Nez de Bœuf, Rivière Langevin-Plaine des Sables.

Les touristes apprécient, en outre, au Tampon, le Parc des Palmiers et le Belvédère Bois Court. À partir de Saint-Louis, la sucrerie du Gol vaut le détour, dit-on, tandis que L’Étang-Salé est réputée pour ses promenades en VTT. À L’Entre-Deux, point de départ d’une randonnée au Dimitile, le charme des maisons créoles colorées ne laisse pas indifférent. Au Cap Méchant, à l’ombre des vacoas, on admire le contraste étonnant entre les falaises abruptes et l’océan. À Saint-Joseph, la Maison du Laurina accueille le visiteur le temps d’une dégustation de café Bourbon Pointu alors qu’au Far Far de Bézaves, on peut faire escale à l’exploitation agricole de canne à sucre. À ne pas manquer : la Maison de l’Abeille à Petite-île, la Maison du Curcuma à Plaine-des-Grègues et la vallée de la cascade Langevin. Enfin, une pause s’impose au Jardin des Parfums et des Épices, à Saint-Philippe.

Pour ce qui est de l’hébergement, les touristes ont le choix entre une variété d’établissements dont Le Saint Pierre, un trois-étoiles combinant la proximité du lagon et du front de mer animé, l’effervescence du centre-ville et des rues commerçantes. Il y a aussi l’hôtel Lindsey, autre trois-étoiles situé à 300 mètres de la mer. Il comprend 17 chambres tout confort.

Le revers de la médaille

Un agent de voyages, qui souhaite garder l’anonymat, soutient que les arrivées de Mauriciens sur La Réunion sont en baisse depuis ces dix dernières années. Cela s’explique, selon lui, par le coût de la vie et celui du billet d’avion (hors promotion d’Air Mauritius), entre autres. «La vie est chère à La Réunion avec l’euro et pour le shopping, beaucoup de Mauriciens préfèrent se rendre à Cape Town où le taux de change du rand est plus favorable. L’on remarque également qu’avant, beaucoup de Mauriciens se rendaient à La Réunion pour bénéficier de soins de santé aux normes, mais désormais, nous avons des hôpitaux offrant des soins de haute qualité à Maurice.» Pour cet opérateur, l’intérêt des Mauriciens à l’égard de l’île sœur est conjoncturel. Il cite à ce propos le festival de musique Sakifo, qui s’est tenu du 2 au 4 juin et qui commence à attirer des Mauriciens chaque année.

Concernant le sud de La Réunion en particulier, l’agent de voyages soutient qu’il s’agit d’un produit plus adapté aux visiteurs internationaux qu’aux Mauriciens: «Si vous me dites de proposer le sud de La Réunion dans un forfait combiné Maurice/Réunion ciblant les visiteurs internationaux, j’accepte tout de suite, mais pour les Mauriciens, c’est plus difficile. Le coût de l’hôtellerie à l’île sœur est très élevé. Par ailleurs, dans le Sud, c’est vrai qu’il y a de nombreuses activités terrestres et nautiques mais à 300 euros l’activité, ce n’est pas donné…»