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Philippe Cassis: «Air Mauritius a freiné la croissance touristique»

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Philippe Cassis: «Air Mauritius a freiné la croissance touristique» | business-magazine.mu

En janvier 2014, Philippe Cassis prenait ses fonctions à la tête de Sun Limited. Son mandat : aider le groupe hôtelier à renouer avec la profitabilité. Vingt-et-un mois plus tard, le Chief Executive Officer de Sun Limited tire sa révérence avec le sentiment du devoir accompli.

Au vu de la demande au niveau de la destination, qui a été assez stagnante ces cinq à six dernières années, il fallait, dit-il, trouver d’autres moyens pour remettre le bateau à flot. Car le groupe ne pouvait pas compter uniquement sur la croissance des arrivées touristiques. «Nous possédons des atouts majeurs dans nos hôtels.» Sun a l’avantage d’être le pionnier dans l’industrie touristique à Maurice et le groupe possède des sites qui sont privilégiés, que ce soit à l’Est ou à l’Ouest. Valeur du jour, c’est le seul groupe à Maurice qui possède des actifs aussi importants avec Le Touessrok-Shangri-La et le Four Seasons.

Dix-huit mois après l’enclenchement de la stratégie de redressement, les résultats sont positifs. D’un point de vue opérationnel, Sun est un groupe profitable. Il a réalisé d’importantes transactions avec l’ouverture du capital de Touessrok, le rachat à 100 % de Four Seasons et les rénovations au Touessrok et aux Maldives. «Il s’agit de nous donner les moyens en construisant cette capacité pour croître indépendamment de la demande

Revenant sur la situation touristique dans l’île, il fait remarquer que les vacanciers venant à Maurice sont dictés dans leur choix par les hôtels et les prix de la destination. La destination n’attire pas les touristes par ses particularités, mais par ses hôtels. Il est impératif que la destination soit choisie d’abord pour ses valeurs, tandis que le choix de l’hôtel ne doit qu’être secondaire. Le problème de la destination mauricienne est qu’en sus des hôtels, l’île n’a pas d’autre atout. «Il est impératif de mettre en valeur la culture mauricienne, la richesse religieuse et sociale de la destination. Il faut donner envie aux gens de connaître le pays.», avertit-il.

Aujourd’hui, la destination fait uniquement 60 % d’occupation et Air Mauritius, insiste-t-il, a été un élément perturbateur du développement de la croissance touristique.«Elle a été un frein ; la destination a besoin de plus de sièges d’avion, de plus de capacité aérienne à des prix compétitifs. D’autres destinations l’ont compris et nous ont dépassés avec leurs 55 000 - 56 000 visiteurs. C’est le cas des Maldives et des Seychelles.» La vocation d’Air Mauritius, poursuit-il, devrait être celle d’une compagnie aérienne la plus efficace possible au niveau régional. Air Mauritius pourrait connecter Maurice à La Réunion, aux Seychelles, aux Maldives ou à la côte est-africaine.

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