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Sacha Rosenthal : «Une entreprise digitalisée est par essence plus compétitive»

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XEFI, c’est l’histoire d’une pme qui, en l’espace de 25 ans, est devenue une vraie success-story. Spécialisée dans les services d’infogérance, mais aussi dans les solutions de cloud, de sécurité informatique et le développement de logiciels et de hardwares, la société double de taille tous les trois à quatre ans. Cette semaine, sa filiale locale, XEFI Center Mauritius, démarre ses opérations. De passage à Maurice, son PDG, Sacha Rosenthal, s’est confié à Business Magazine. Il évoque les ambitions du groupe et amène le débat sur la rapide digitalisation des entreprises dans cette nouvelle normalité.

XEFI lance officiellement ses opérations à Ébène cette semaine. Depuis quand Maurice est-il dans le viseur de la multinationale ?

Nous avons échangé sur le projet en mars 2021 avec Hervé Da Cunha, le directeur général de XEFI Center Mauritius. Hervé Da Cunha est un ami de longue date qui connaît le groupe depuis 25 ans. Il sait que des groupes étrangers se sont installés avec succès à Maurice. Il faut savoir que XEFI est déjà présent à La Réunion. C’est tout naturellement que notre choix s’est porté sur Maurice.

Le groupe XEFI est en pleine croissance. Votre chiffre d’affaires est passé de 106 millions d’euros en 2018 à 250 millions d’euros en 2021. Qu’est-ce qui explique un tel bond ? Est-ce le fait d’une stratégie de diversification purement réfléchie ou d’une réelle demande de la part des entreprises pour des solutions informatiques ?

D’abord, notre stratégie a été construite dès le départ pour faire de la croissance. Cela est plus visible aujourd’hui car notre croissance en termes de chiffre d’affaires est forte. Or, en pourcentage, elle n’a jamais vraiment changé. Nous doublons de taille tous les 3 à 4 ans depuis 25 ans. Nous sommes sur un marché (l’informatique des PME) qui n’a de cesse d’avoir des besoins et nos offres qui s’étoffent d’année en année, répondent à ce besoin, mais surtout notre qualité de service élevée est adaptée à cette dépendance des PME à l’informatique. Notre qualité de service, nos offres et nos processus de management sont efficaces et nous permettent de nous développer partout où nous allons.

Après la France, la Belgique, la Suisse et La Réunion, le groupe XEFI a choisi Maurice dans le cadre de sa stratégie de diversification. Est-ce que le bureau mauricien est un moyen pour XEFI de toucher ultérieurement le marché africain ?

L’objectif n’est pas forcément le marché africain dans l’immédiat, mais il est certain que quand nous serons solides à Maurice, il nous sera beaucoup plus facile d’y accéder et nous l’avons dans notre viseur.

Vous dites que l’ambition de XEFI Center Mauritius est de croître rapidement et doubler ses effectifs d’ici à fin 2023. Sur quoi vous vous appuyez-vous ? Est-ce sur des études de marché ?

D’une part, nous irons certainement plus vite que prévu. La raison est que le groupe a beaucoup de croissance et beaucoup de besoins en personnel qualifié dans tous les domaines nous concernant. Quand nous avons démarré en septembre, nous avions un projet précis en tête, mais nous nous sommes vite rendu compte que les possibilités étaient bien supérieures, notamment dans le domaine du développement logiciel où nous avons de gros besoins, et franchement nous ne l’avions pas prévu au départ. Cela vient du fait de la qualité des talents locaux rencontrés.

Quel est le profil de vos collaborateurs ? Est-ce que XEFI Center Mauritius privilégie des compétences locales ?

Nos besoins sont finalement assez larges. Nous recrutons des profils commerce, des profils développeurs en logiciels, des profils administratifs et des managers. XEFI privilégie toujours l’emploi local. C’est dans notre ADN. C’est notre histoire partout où nous allons ; c’est pour moi un impératif.

XEFI, on le sait, se spécialise dans le développement de logiciels, de hardware, mais aussi les solutions d’infogérance ou encore la protection des données. Que pèsent ces activités dans votre chiffre d’affaires et qu’est-ce qui devrait le plus marcher à Maurice ?

L’infogérance est notre histoire, mais le cloud et la sécurité grandissent fortement. Ils représentent environ 45 % de notre chiffre d’affaires (cloud : 18 %, infogérance : 17 % et sécurité : 10 %), le software, étant plus récent, représente 10 % aujourd’hui et le hardware le reste. Notre centre mauricien est un centre d’aide au business de support et de développement logiciel ; il aura donc un impact sur tous les business. Difficile de dire aujourd’hui ce qui devrait le plus marcher. Pour autant, nous pensons à terme que le software devrait se démarquer à Maurice.

«Nous privilégions toujours l’emploi local»

Il y a en ce moment une pénurie de puces électroniques sur le marché international. Comment cela impacte-t-il les activités de XEFI, qui développe du hardware ?

Seule notre activité de négoce est impactée, (46 % du CA), particulièrement l’activité des copieurs. Mais, même si cette activité est importante, elle ne représente pas le gros de nos marges opérationnelles, ni même de notre croissance. À l’inverse, le chiffre d’affaires du segment de service et de cloud est en forte progression et compense largement cette période spéciale qui, je l’espère, ne s’éternisera pas.

XEFI a pour vocation d’aider principalement les TPE et les PME dans leur processus de numérisation. Compte tenu des difficultés que ce type d’entreprises rencontre, êtes-vous disposé à faire un effort au niveau de votre tarification ?

Ce qui est clé, c’est d’apporter des services immédiatement prêts à l’emploi pour que les PME soient plus efficaces. Nous sommes rarement les moins chers, mais souvent les plus efficaces car nos agences de service de proximité (30 minutes de distance du client) délivrent un catalogue d’offres complètes, prêtes à l’emploi et dont le service est non seulement local, mais avec un backup d’un groupe derrière. En clair, nous rendons accessibles à des TPE/PME des services informatiques d’une qualité normalement accessible uniquement à de grands groupes. XEFI Center Mauritius fera partie, entre autres, de ces différents backups de nos agences.

Pour une majorité d’entreprises, l’investissement dans les nouvelles technologies est toujours vu comme un coût alors qu’un courant de pensée se dégage de plus en plus que les entreprises doivent disposer d’une feuille de route digitale. Vos commentaires ?

Une entreprise compétitive est une entreprise digitalisée. Plus une entreprise investit dans la digitalisation, plus elle est compétitive. Le problème est la diversité et la complexité des besoins. Le mot «digitalisation» sous-entend beaucoup de choses et n’est pas clair pour tout le monde, et surtout pas pour les PME. Ce qu’il faut retenir est que l’informatisation ou la digitalisation apporte potentiellement la mobilité (accès aux données), la simplicité de gestion d’entreprise (process embarqué dans le software), la visibilité (Web marketing), l’aide au management, le gain de temps dans les tâches inutiles. L’idée est que les femmes et les hommes qui composent l’entreprise soient plus connectés entre eux et à leurs clients, plus productifs dans leurs métiers. Et cela en sécurité, car c’est aussi un enjeu majeur. C’est la raison pour laquelle notre groupe est composé de beaucoup de métiers, qu’il réunit dans des offres où nous mettons tout le «génie» de notre savoir-faire, pour les rendre simples et prêts à l’emploi et les faire délivrer pas nos agences.

L’une des valeurs de XEFI est de créer des synergies entre ses différentes filiales. Cela dit, comment XEFI Center Mauritius profitera-t-elle du savoir-faire du groupe ?

Je l’ai un peu décrit dans les questions précédentes. XEFI Center Mauritius deviendra un des back-offices du groupe pour l’ensemble de l’Europe, puis l’Afrique. Puis nous développerons le local, mais dans un second temps. Nous avons déjà commencé les synergies. Je suis venu cette semaine avec notre DSI (Loïc Puillet), mais aussi le responsable des assistantes commerciales du groupe, car l’assistanat commercial pour les agences est un élément clé du succès de l’agence. Véronique est venue pour former l’équipe mauricienne à notre modèle. Alors que Loïc est venu pour mettre en place notre système d’information groupe. Par ailleurs, nous allons créer une académie sur la base de ce que nous avons fait en Europe. Cette académie a plusieurs objectifs. D’abord, elle formera des jeunes à nos métiers avant de les recruter. De plus, elle formera également des adultes qui ont la volonté de nous rejoindre mais qui ne seraient pas encore qualifiés pour nos métiers (reconversion).

«Nous pensons à terme que le software devrait se démarquer à Maurice»

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