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Le secteur financier sur la voie de la consolidation et de la diversification

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Le secteur financier sur la voie de la consolidation et de la diversification | business-magazine.mu

L’avenir du secteur financier passe par la consolidation de nos acquis et la diversification, que ce soit en termes de nouveaux produits ou marchés.

Le secteur financier a contribué à hauteur de 10,3 % au PIB du pays en 2014.  Entre 2009 et 2013, il a connu une croissance moyenne de 5,2 % et l’année dernière, son taux de croissance était de 5,4 %. Le secteur emploie 13 400 personnes (selon les chiffres disponibles à fin 2013). Pour le renforcer et l’aider à davantage se développer, le gouvernement envisage la création d’un Financial Sector Incentive Scheme, cela en vue d’attirer des Asset managers et Fund managers étrangers et de les inciter à relocaliser leurs opérations à Maurice.

Le ministre des Finances, Vishnu Lutchmeenaraidoo, a annoncé dansle Budget la décision de réactiver la défunte Financial Services Promotion Agency, qui s’occupera de mener des campagnes de promotion plus ciblées, notamment en Afrique avec pour objectif de diversifier nos opérations offshore. Le gouvernement prend aussi la décision de mettre sur pied un Financial Services Institute à Réduit, afin de dispenser des cours de formation spécialisés, centrés sur les besoins réels du secteur financier. En vue de revitaliser le marché des obligations d’État, la Banque de Maurice viendra de l’avant avec un mécanisme de sortie pour les investisseurs. Par ailleurs, le gouvernement compte amender l’Income Tax Act, afin d’exonérer de la taxe les détenteurs d’obligations étrangères.

Le secteur des assurances n’est pas en reste, le ministre annonce que l’Insurance Act sera amendée en vue de permettre l’émission de polices d’assurance en version numérique. «Nous sommes satisfaits de voir deux points que nous avons demandés depuis longtemps, à savoir la possibilité de délivrer des contrats sous forme digitale et la mise en place d’un Ombudsman. Ces dernières initiatives dynamiseront le secteur financier et nous permettront de moderniser notre approche clientèle, avec plus de transparence», souligne le CEO du groupe Mauritius Union, Bertrand Casteres.

S’agissant du secteur offshore, Vishnu Lutchmeenaraidoo soutient que Maurice coopérera pleinement avec son partenaire indien en vue de conclure les discussions sur le traité fiscal. Notons que lors de sa récente visite, le Premier ministre indien, Narendra Modi, a tenu des propos «rassurants» àl’adresse des opérateurs locaux du secteur offshore. Il a rappelé les liens forts qui unissent Maurice et la Grande péninsule. Il a affirmé que l’Inde comprend l’importance du secteur offshore pour l’économie mauricienne. «Nous allons travailler ensemble pour éviter qu’il n’y ait des abus» par rapport au traité de non-double imposition.Car l’Inde ne veut pas «nuire à son partenaire stratégique», avait-il déclaré.

Par ailleurs, le ministre des Finances a maintenu le Special levy imposé sur les banques par Xavier-Luc Duval lors du dernier Budget et qui avait d’ailleurs provoqué certains grincements de dents dans les milieux concernés. Xavier-Luc Duval avait pris la décision de modifier la formule du Special levy applicable aux banques. Il est désormais calculé à 10 % du revenu imposable (chargeable income) au lieu d’une proportion du chiffre d’affaires et des profits, qui équivaut presque à payer une taxe de 25 %, au lieu de 15 % de Corporate taxe que paient d’autres secteurs économiques. Cette mesure – qui sera maintenue  jusqu’en juin 2018 – précise-t-on dans le dernier Budget,  avait provoqué le courroux des banquiers et de la Mauritius Bankers Association, qui voyaient là un «doublement» du Levy imposé sur les banques, estimant que cette décision est en contradiction avec un régime fiscal bas et uniforme. 

Améliorer les relations banques-clients

D’autre part, le ministre annonce que le rapport de la Task force instituée par la Banque de Maurice sur les frais et commissions abusifs sera mis en pratique, cela en vue de protéger les intérêts des consommateurs. Ce rapport comprend une centaine de recommandations pour améliorer les relations banques-clients. L’abolition de 19 frais et charges, ainsi que de dix clauses de contrats bancaires est à reconsidérer.

L’objectif d’une telle réforme est de satisfaire les clients et d’avoir un système bancaire plus efficient. Parmi les principales recommandations du rapport : les banques ne doivent pas appliquer des tarifs qui pourraient être perçus comme étant anti compétitifs. Elles doivent offrir un compte Go gratuit aux Mauriciens âgés de plus de 16 ans, sans frais et sans montant minimal imposé pour l’ouverture du compte. Ainsi, ce type de compte permettrait aux plus démunis de la société d’avoir accès à un compte d’épargne. Il s’agira également de simplifier les termes bancaires pour tous les contrats, produits et services bancaires.  À noter que le rapport de la Task Force recommande que la Banque centrale soit investie de plus de pouvoirs pour pouvoir intervenir au niveau de l’écart entre le taux d’épargne et le taux à l’emprunt, tel que pratiqué par les banques. La Task Force recommande également un cadre légal pour la protection des clients et la mise en place d’un Protection of Bank Customers Code.