Thierry Vallet: «AfrAsia Bank se positionne comme la deuxième banque la plus profitable du pays»

AfrAsia bank réalise une excellente performance financière avec des bénéfices record de Rs 5,9 milliards pour l’exercice financier 2022-23. La banque a notamment bénéficié des taux directeurs élevés, en particulier sur le dollar, ce qui a grandement contribué à sa profitabilité. de plus, elle a affiché de performances solides dans toutes ses lignes de métier. Dans l’entretien qui suit, son «founder executive», Thierry Vallet, revient sur le cheminement d’AfrAsia qui a démarré ses opérations comme une banque entrepreneuriale dont la mission consiste à être la connexion financière entre l’Afrique et l’Asie, ainsi qu’avec le reste du monde.

En 2007, AfrAsia démarrait ses opérations avec la volonté d’être une banque qui connecte l’Asie et l’Afrique au reste du monde. Est-ce que la banque a été en mesure de rester cohérente avec sa vision et sa mission ?

Le nom d’AfrAsia Bank trouve son origine dans la contraction des continents africain et asiatique. Notre mission consiste à être la connexion financière entre ces deux régions, ainsi qu’avec le reste du monde. Nous facilitons les investissements à destination de l’Afrique et de l’Asie ou inversement. Actuellement, l’Afrique présente des perspectives de croissance très intéressantes, mais elle souffre d’un manque de dans le secteur bancaire, contrairement à l’Asie. C’est là que la contribution d’AfrAsia Bank sur le continent africain prend tout son sens, en jouant un rôle essentiel pour combler ce déficit.

Nous sommes également très actifs en tant qu’intermédiaires entre les divers pays africains. L’Afrique se compose de plus de 50 nations, certaines ayant opté pour une monnaie commune tandis que d’autres utilisent leurs devises propres. Les investissements étrangers se font souvent en dollars ou en euros et les investisseurs préfèrent donc être rémunérés dans ces mêmes devises. Nous sommes en mesure d’apporter notre expertise pour faciliter ces transactions.

Il nous arrive également de contribuer aux financements en Afrique, sans chercher à se substituer au rôle des banques locales dans ces pays. Pour des projets d’envergure, nous collaborons souvent au sein de consortiums avec des institutions bancaires internationales, ce que l’on appelle les prêts syndiqués. Par ailleurs, de nombreux entrepreneurs opérant en Afrique ont besoin d’une gestion financière efficace. Dans ce contexte, nous nous positionnons en tant que banque privée dédiée aux entrepreneurs résidant en Afrique.

Après 16 ans d’opération, on peut dire qu’AfrAsia est une belle success-story. À fin juin, vos actifs s’élevaient à Rs 231,6 milliards. Qu’estce qui se cache derrière cette réussite ?

Nous avons commencé notre aventure comme une banque entrepreneuriale, et aujourd’hui, nous sommes fièrement la troisième banque locale en importance. Je crois sincèrement que nous avons contribué à faire briller la renommée internationale de Maurice, car nous servons des clients dans 169 pays, couvrant ainsi près de 80 % des nations du globe. Nous avons fait un beau parcours depuis sa création et, comme vous l’avez souligné, AfrAsia Bank est véritablement une success-story.

Notre profitabilité pour cette année financière s’élève à Rs 5,9 milliards, ce qui nous positionne en tant que deuxième banque la plus profitable du pays. Il convient de noter que nous avons bénéficié des taux directeurs élevés, en particulier sur le dollar, ce qui a grandement contribué à notre profitabilité. Notre bilan est fortement exposé aux devises, représentant 80 % de notre actif total. De plus, nous avons affiché des performances solides dans toutes nos lignes de métier. En l’espace de deux ans, notre portefeuille de prêts a doublé. En combinant cela avec une gestion prudente et efficiente de notre liquidité, notre Total comprehensive income a augmenté de plus de 300 %.

D’un autre côté, nous maintenons un strict contrôle sur le crédit, réduisant notre taux de créances douteuses de 4 % à 3 %, avec un taux de provisions couvrant plus de 90 % de ces créances. Cela est d’autant plus remarquable compte tenu de la croissance de notre portefeuille de prêts, qui a augmenté de 40 % en un an, couvrant à la fois les activités locales et internationales.

Valeur du jour, quelle est la part de l’international dans vos activités et qu’en est-il de vos perspectives d’expansion à l’international ?

En ce qui concerne nos activités de prêt, nous sommes répartis plus ou moins à parts égales entre Maurice et l’international. Quant à nos activités de dépôt, elles penchent majoritairement vers l’international, avec une proportion de près de 80 %. Nous maintenons une présence active à l’étranger grâce à nos voyages d’affaires, que ce soit en Afrique, en Asie, au Moyen-Orient ou en Europe. À titre d’exemple, nous participerons bientôt à AFSIC – Investing in Africa, un événement prévu pour les 9 et 10 octobre à Londres. Cette conférence réunira plus de 1 200 délégués lors de deux journées de rencontres de haut niveau, de dialogues et de contact-client centrés sur les opportunités d’investissement en Afrique. De plus, nous envisageons, au cours de l’année à venir, l’ouverture d’un nouveau bureau à l’étranger ainsi qu’à Maurice. Nous nous apprêtons aussi à déménager en 2024, dans nos nouveaux locaux, plus grands et modernes, d’AfrAsia Tower, à proximité de Tribeca Mall.