Type to search

Autres Entreprendre

Blanchisserie industrielle: dans l’attente de jours meilleurs

Share
Blanchisserie industrielle: dans l’attente de jours meilleurs | business-magazine.mu

L’embellie dans le secteur touristique et hôtelier redonne du baume au cœur aux opérateurs du secteur de la blanchisserie industrielle et des détergents. Ce marché espère bien une amélioration des conditions de marché durant l’année 2015, mêmesi les effets de la crise économiques sont encore latents.

Au dire de certains opérateurs, l’année 2014 a quelque peu souffert des effets lancinants de la crise économique et de la performance mi-figue mi-raisin du secteur hôtelier, auquel est étroitement lié le secteur de la blanchisserie industrielle et des détergents. Mais chaque opérateur a su trouver les moyens de mainteni rsa part de marché en déployant les principaux atouts de vente. «Le secteur a souffert de la crise économiqueet la demande en produits détergents a chuté car la plupart des clients ont été contraints de revoir leur budget destiné à l’achat de ce type de produits. Mais nous avons pu sortir la tête hors de l’eau par notre maîtrise technique et le service après-vente très performant. Nous avons misé sur le développement de notre gamme de produits. Nous mettons l’accent sur le service après-vente avec notre équipe de professionnels qualifiés», souligne NazeemaJ ownally, Operations Manager de Blychem.

Par ailleurs, l’étroitesse du marché local est un facteur à prendre en considération pour parvenir à maintenir une rentabilité raisonnable dans le secteur, comme l’explique Christophe Carré, Territory Manager, Institutional Division de Cernol. «Le marché est restreint et les activités des buanderies des hôtels sont directement liées aux arrivées touristiquesdansl’île. Par conséquent, en tant que fournisseur de ces buanderies, nous sommes directement impactés par le taux de remplissage des hôtels.» Pour tenter de solutionner ce problème, notre interlocuteur plaide pour une plus grande ouverture de l’accès aérien sur Maurice, ce qui générera plus d’arrivées, afin de garantir de meilleurs taux de remplissage des hôtels et ainsi permettre aux opérateurs de support à l’hôtellerie de pouvoir prospérer. Pour la blanchisserie Thysville, l’année 2014 a été surtout l’occasion de mieux se faire connaître, d’autant plus qu’elle se positionne comme la seule blanchisserie à offrir un service de nettoyage à sec écologique, qui protège l’environnement et la santé.

Économie d’énergie, d’eau et de temps

Qu’enest-il des perspectives de 2015 ? Les opérateurs sont dans l’expectative d’une meilleure annéeque 2014. «C’est un bon début, et nous espérons que les prochains mois seront encore meilleurs», confie Gaëtan Verloppe, Senior Product Consultant, Hotel & Catering Department de Rey &Lenferna. «Nous pensons augmenter notrevente de détergents avec l’amélioration dans le secteur touristique, mais on est conscient que les effets de la crise économique se font toujours sentir et les hôtels et blanchisseries veulent à tout prix diminuer leurs coûts d’opération. Notre atout majeur sera sans doute l’investissement dans le développement de produits de lavage car le marché a hâte de découvrir de nouveaux produits économiques et plus performants», souligne, de son côté, NazeemaJownally de Blychem. À Archemics, l’on estime que l’année 2015 sera positive, étant donné que les deux premiers mois ont été caractérisés par une hausse des arrivées touristiques.

L’innovation et l’économie d’énergie sont à l’ordre du jour dans ce domaine, à travers de nouveaux produits et services. Ainsi, par exemple, chez Cernol, sa collaboration avec le Textile Care Division (TCD) d’Ecolab – dont il est le distributeur agréé – lui permet d’apporter des nouveautés dans le domaine de la buanderie, liées à l’économie d’énergie. «Nous proposerons bientôt le One Wash One Rinse, avec des produits à la pointe de l’innovation, pour les laveuses-essoreuses. Cela permettra une économie considérable d’énergie, d’eau et de temps, passant de sept étapes de lavage à deux étapes uniquement. De plus, nous commercialiserons bientôt l’Oxygard 40, agent de blanchiment travaillant à basse température. Ce produit est utilisé à 40°C au lieu de 70°C ; cela diminuera grandement la consommation d’énergie chez nos clients», fait remarquer Christophe Carré.

Place à l’innovation

Chez Archemics également, on fait place à l’innovation.«Nous allons vers des formulations qui réduisent l’impact sur l’environnement. La gamme de produits que nous proposons sont aujourd’hui sans phosphate et fabriqués avec de l’énergie renouvelable», souligne Jean Francois Bru, Head of Sales, Industrial Detergents Division à Archemics. Blychem se positionne également en termes d’innovation, misant pour cela sur l’expansion du secteur hôtelier. En effet, les grands hôtels sont souvent équipés de leur propre blanchisserie, et cela constitue un avantage pour la compagnie qui offre déjà un package complet.

«Certaines blanchisseries commencent à innover en investissant dans de nouvelles machines qui consomment moins d’énergie et souvent moins de produits chimiques, mais le coût d’investissement fait tiquer les entreprises. Les nouvelles machines de lavage utilisent souvent du gaz industriel au lieu de la traditionnelle électricité utilisée pour chauffer l’eau de lavage», fait part Nazeema Jownally, Operations Manager de Blychem.

De plus, la compagnie fournit des pompes doseuses pour les blanchisseries industrielles qui permettent un dosage automatique et précis selon le programme de lavage. «Nous avons innové en ajoutant un système de contrôle avec nos pompes. Le client peut de ce fait, en un clic, avoir le contrôle sur le dosage des produits chimiques et un rapport sur l’utilisation et les coûts impliqués. Le logiciel est fourni gratuitement à nos clients», indique-t-elle.

Retour vers les blanchisseries

Du côté de Thysville, on mise également sur les nouvelles technologies. «Il existe des logiciels qui permettent d’avoir accès à toutes les informations nécessaires par rapport aux clients etaussi de suivre tous les articles présents dans la blanchisserie. Il y a désormais des machines à repassage qui fournissent un guide, étape par étape, pour l’opérateur via un large écran. L’économie d’énergie est toujours une priorité dans ce secteur, et ce sera toujours l’un des atouts majeursdans la conception de machines et d’équipements», souligne Thania Chinasamy.

À Rey & Lenferna également, la maison Primus se concentre beaucoup sur la recherche et grâce à des technologies innovantes, les machines sont conçues pour être plus écologiques, souligne Gaëtan Verloppe. Elles sont ainsi plus intuitive set plus ergonomiques. «Nous avons de plus en plus de demandes pour des machines de petite capacité. Je parle là des petits hôtels, des ‘guest houses’ et des restaurants qui estiment que le coût pour la blanchisserie revient de plus en plus cher et préfèrent de ce fait assurer eux-mêmes cette tâche», poursuit Gaëtan Verloppe. Thania Chinasamy, directrice de Thysville, abonde dans le même sens, faisant remarquer que la plupart des hôtels ont leur blanchisserie in-house, pensant au début quec’est un jeud’enfant de faire leur lavage eux-mêmes au lieu de faire appel à des blanchisseries qui ont prouvé leur savoir-faire dans ce domaine. Cependant, ajoute-t-elle, « ils se rendent compte par la suite des coûts que cela implique, notamment en termes de main-d’œuvre, de machines, de détergents, d’énergie et d’eau. Cela leur revient plus cher que s’ils font appel à des blanchisseries. Donc, nous remarquons que certains hôtels préfèrent maintenant revenir vers les blanchisseries. »

Retrouvez ce dossier dans son intégralité dans Business Magazine