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Bois et tôle profilée : dans l’attente d’une reprise notable

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Bois et tôle profilée : dans l’attente d’une reprise notable | business-magazine.mu

Après une reprise dans leurs opérations depuis le début de 2017, les opérateurs des filières bois et tôle profilée n’entrevoient pas d’impact positif majeur malgré la croissance de 7 % annoncée dans le secteur de la construction et les projets infrastructurels à venir.

Si embellie économique il y a dans le secteur de la construction, tous les segments du marché n’ont pas encore atteint ce zénith. Des acteurs du marché du bois et de la tôle profilée soutiennent d’ailleurs que les grands chantiers infrastructurels annoncés pour 2017 n’impacteront ni positivement ni négativement, quand ce n’est pas superficiellement, leurs opérations.

L’édition 2017 de The 100 Companies (Mauritius) de Business Publications chiffre le marché annuel de la construction et d’autres activités relatives à Rs 33,14 milliards en 2017, contre Rs 25,9 milliards l’année dernière, soulignant la concrétisation de la reprise annoncée. Après des années de contraction et de croissance zéro, 2017 amorce-t-elle cependant une embellie pour les multiples segments du secteur de la construction, notamment les marchés du bois et de la tôle ? Steve Wong, directeur de Wong Chap Lan, et Bruno Tadebois, Finance Manager chez Grewals, répondent par l’affirmative.

«Ce chiffre est de bon augure pour notre activité. Mais il faut garder en tête qu’il englobe plusieurs segments qui comprennent, entre autres, les secteurs d’activités du bois et de la tôle. Donc, même si l’optimisme est là, nous devons rester vigilants et voir comment ce secteur et nos segments se porteront au cours des prochains trimestres», relativise Bruno Tadebois.

Une croissance de 7 % est attendue dans le secteur de la construction en 2017 selon les données de Statistics Mauritius. Comment s’est présenté le premier semestre de cette année pour les entreprises engagées dans les secteurs du bois et de la tôle profilée ? Steve Wong, directeur de Wong Chap Lan, évoque un premier trimestre 2017 « difficile » pour ses opérations. «Heureusement, on a constaté une légère reprise», concède-t-il. Pour l’importateur de bois de construction, de contreplaqués, de MDF et de lames de parquet, la fin du premier trimestre 2017 a amorcé une reprise grâce aux projets venant du secteur privé (hôtels et IRS-RES). «Les entreprises engagés dans la rénovation d’hôtels ont le carnet plein jusqu’à la fin de l’année au moins», souligne Steve Wong.

Bruno Tadebois, Finance Manager de Grewals, note une légère hausse au niveau des ventes depuis le début de l’année. «La situation devrait s’améliorer au cours du deuxième semestre. De plus, nous entendons parler avec insistance de divers projets que le gouvernement devrait lancer sous peu. Cela devrait certainement améliorer la situation», dit-il.

«Plus de béton et de bitume»

L’enthousiasme est de mise, nous dit-il, quant à l’impact de ces projets infrastructurels sur l’offre de produits et services de Grewals. «La mise en chantier de projets privés et gouvernementaux devrait redonner un nouveau souffle au secteur. Après cinq années de décroissance, je tourne un regard plutôt positif sur l’impact de ces projets. Ces projets infrastructurels, dont la construction de nouvelles routes, sont une bonne nouvelle pour notre secteur d’activité générale. Cependant, il faut faire attention car je ne pense pas que cela aura un grand impact sur le secteur du bois et de la tôle profilée», ajoute-t-il.

Un avis que partage Steve Wong, qui soutient que les projets infrastructurels gouvernementaux consomment «plus de béton et de bitume». Les projets de low-costhousing, poursuit-il, consomment très peu de bois. «On aurait souhaité que le gouvernement mette plus l’accent sur le confort et l’esthétique dans l’élaboration de maisons low-cost pour ne pas transformer Maurice en une île bétonnée», dit-il.

Dans la filière bois, le bois de menuiserie et celui destiné aux travaux de charpente concentrent la demande, nous informe le directeur de Wong Chap Lan. Du côté du marché de la tôle profilée, l’absence de projets d’envergure affecte considérablement le marché, fait remarquer le Finance Manager de Grewals. La demande provient essentiellement des particuliers et, aujourd’hui, le marché de la tôle est plus axé sur la demande de ces derniers. «Les nouveaux morcellements résidentiels qui se font à travers l’île sont le genre de projets qui soutient grandement le marché de la tôle aujourd’hui. Nous notons une émergence de morcellements avec un cahier des charges précis et, très souvent, la tôle est prescrite comme solution de toiture en raison de son côté esthétique», soutient-il.

Mais pas que. La tôle de couverture ou de bardage est très bien adaptée aux régions tropicales aussi longtemps qu’elle est de bonne qualité. Alliée dans sa conception ou sa consolidation à d’autres composants, elle devient une couverture pour la toiture de pointe avec des propriétés d’isolation thermique et phonique. Contrairement au béton qui stocke et répand la chaleur, la tôle se rafraîchit rapidement dès qu’elle n’est plus exposée à une source de chaleur, délaissant ainsi le besoin de ventilation de source mécanique en été et contribuant ainsi à une économie d’énergie. «S’il est vrai que c’est le contraire pendant une journée d’été, une ventilation adéquate, favorisée par le bon positionnement des ouvertures de la pièce, résout le problème. Au pire, un simple faux-plafond constitue une solution efficace», nous communique-t-on.

Le bois n’est pas en reste dans l’équation pour une consommation domestique moins énergivore. «Le bois étant un isolant naturel, il contribue à la diminution de la facture énergétique grâce à ses propriétés thermiques», fait valoir Steve Wong, directeur de Wong Chap Lan. Le désavantage est que le bois demande beaucoup d’attention en termes d’entretien, mais sa durée de vie pourrait être améliorée et étendue grâce à des produits d’entretien pour le noble matériau.