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Boni de fin d’année: investir judicieusement dans un contexte de volatilité

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Boni de fin d’année: investir judicieusement dans un contexte de volatilité | business-magazine.mu

Avec la baisse du taux à l’épargne qui passe de 3 % à 2,75 % et la dégringolade du marché boursier durant l’année, l’ardeur des investisseurs est quelque peu refroidie. Quelles sont les options qui s’offrent, malgré tout, aux salariés qui souhaitent investir leur boni de fin d’année ?

Investir ou ne pas investir ? Un choix cornélien pour les salariés qui veulent faire fructifier leurs économies en cette fin d’année où ils toucheront leur treizième mois et, pour certains, un bonus de performance. Sur le plan de l’épargne, suivant la décision de la Banque de Maurice d’assouplir les conditions monétaires pour favoriser la croissance, le taux pratiqué par les banques commerciales est désormais à son niveau le plus bas, soit 2,75 %. Un taux qui reste toutefois supérieur à l’inflation qui, pour le mois d’octobre, a été calculée à 1,2 %.

Sur le plan de l’investissement, là encore, les nouvelles provenant du marché des capitaux ne sont pas pour encourager les investisseurs. L’affaire BAI a fait de lourds dégâts. La radiation de la cote de la Bramer Banking Corporation et la chute du cours de State Bank of Mauritius Holdings ont impacté lourdement la performance du Semdex. Du 31 décembre 2014 au 13 novembre 2015, le principal indice boursier a perdu 10,63 % de sa valeur, chutant de 2 073,72 à 1 854,88 points. Dans le même temps, la politique d’austérité du gouvernement à l’encontre de l’industrie des jeux a fait dégringoler les actions de Lottotech et d’Automatic Systems Limited. Entre le 31 décembre et le 13 novembre, celles-ci ont chuté respectivement de Rs 10,41 à Rs 3 et de Rs 90 à Rs 42.

Rien que sur les titres de Bramer Banking Corporation, de SBM Holdings et de Lottotech, ce sont plus de Rs 13,6 milliards qui ont été effacées en termes de capitalisation boursière.

La mauvaise performance de la Bourse de Maurice a affecté négativement celle des fonds d’investissement. Car ceux-ci investissent essentiellement sur la Bourse de Port-Louis. Ainsi, le NMF General Fund du National Mutual Trust a perdu 2 % sur les huit premiers mois de l’année, alors que le NMF Property Trust, fonds investissant essentiellement dans les biens immobiliers à Maurice et à l’étranger (33 % de ces placements) a gagné 9 % durant cette période.

Quant à IPRO Growth Fund, fonds administré par Investment Professionals, et dont le portefeuille est composé à 59,1 % d’actions sur la Bourse de Maurice, il enregistre une perte de 4 % sur les dix premiers mois de l’année.

Le boni doit d’abord servir à éponger les dettes

«L’important recul du Semdex a un impact sur la performance des prix des unités du NMF General Fund. Cependant, notre diversification sur différentes classes d’actifs, notre assez faible exposition aux marchés étrangers et nos choix tactiques nous permettent de surperformer l’indice de manière significative», observe Shabeneez Nahaul, Senior Consultant à la NMF.

De son côté, Stéphane Henry, CEO d’IPO, fait ressortir que la mauvaise performance des fonds de pension se situe dans un contexte exceptionnel. «Sur le plan international, il y a eu la chute des cours des matières premières et la baisse de performance de la Chine. Alors que localement, la liquidation de la BAI a eu un effet boule de neige», analyse, pour sa part, Stéphane Henry.

Depuis la création d’IPRO Growth Fund en 2005, c’est la seconde fois que le fonds est en repli. La première, c’était en 2008 lorsque le marché boursier avait lourdement chuté. «Il faut considérer la performance d’un fonds d’investissement sur le long terme. Ainsi, sur les sept dernières années, le rendement annualisé sur l’IPRO Growth Fund a été de 5,7 %. Alors que sur une période de dix ans, le rendement annualisé est de 6,8 %», ajoute Stéphane Henry.

Même s’il reconnaît qu’on ne peut prévoir si 2016 verra une amélioration générale de la performance sur le marché boursier local, Stéphane Henry fait toutefois ressortir que tout investissement doit s’inscrire dans une vision sur le long terme. À ceux qui veulent investir leur boni de fin d’année, il conseille d’opter pour l’IPRO Growth Fund. Deux formules s’offrent à eux : un investissement unique (one-off investment) ou un investissement sur une base mensuelle via transfert bancaire.

L’autre alternative qui s’offre aux salariés, c’est de souscrire à une police d’assurance ou de renflouer un plan existant à travers une prime unique. À ce propos, Gaël Aliphon, Individual Business Manager à la Swan, conseille que le boni doit avant, tout, servir à éponger un peu ses dettes. Ce n’est qu’après avoir libéré du cash-flow qu’on peut planifier son avenir.

Pour Gaël Aliphon, il est nécessaire de faire la distinction entre l’épargne et l’investissement. «Quand on épargne, on économise pour constituer un fonds de secours (Emergency fund). Ainsi, en cas d’urgence, on n’a pas besoin d’emprunter car on a ses économies à portée de main. Alors que dans tout plan d’investissement, on économise avec une vision sur le long terme. Quand on investit, il est important de savoir c’est avec quel objectif. Il incombe aussi d’être bien conseillé», souligne notre interlocuteur.

En dépit d’un contexte difficile, la Swan a réalisé une performance positive sur cinq de ses six plans d’assurance-vie et cinq de ses six plans de pension. Pour l’assurance-vie, son General Fund a généré un rendement de 6 % sur 1 an, alors que son Equity Fund – avec une forte exposition sur le marché boursier local – perd -0,9 %. Concernant ses plans de pension, le Secure Fund a gagné 7,2 % en un an. En revanche, son Equity Fund perd -1,7 %.

Par ailleurs, la Swan finalise actuellement une offre promotionnelle à l’intention des salariés qui investiront leur treizième mois.

Pourquoi il faut opter pour des fonds liquides

Pour investir en Bourse, l’épargnant peut avoir recours à un courtier spécialisé ou opter pour des fonds communs de placements diversifiés, plus connus comme les Mutual funds. Son choix est influencé par la capacité de l’institution à répondre à ses besoins, à savoir la proximité, la liquidité, le rendement net et la sécurité. Ainsi, la liquidité est considérée comme un critère essentiel pour les ménages qui veulent disposer rapidement de leurs fonds en cas d’urgence ou d’opportunités d’investissement. La souplesse des produits est aussi grandement prise en considération.

À la NMF, on met un point d’honneur à rassurer les clients sur le fait que le fonds est liquide. «Nos unités peuvent être achetées ou vendues à tout moment. Cela peut être très important si vous avez un besoin urgent de récupérer votre urgent. Avec NMF, l’accès à votre argent est simple et rapide», précise Shabeneez Nahaul, Senior Consultant à la NMF.

2016, année de la reprise pour la Bourse de Maurice ?

Tout porte à croire qu’il y aura une reprise sur le marché boursier en 2016. Car cette année, des événements exceptionnels ont impacté la performance de la Bourse de Maurice. Des opportunités réelles pourraient se présenter pour les investisseurs dans la mesure où des valeurs comme SBM Holdings et NMH semblent avoir touché le fond et pourraient repartir à la hausse. Les spécialistes en investissement restent toutefois prudents sur la question. «On n’a malheureusement pas de boule de cristal. En tout cas, si la Bourse ne reprend pas en 2016, cela devrait se faire en 2017 ou 2018. C’est la raison pour laquelle il faut avoir une vision sur cinq ans», prévoit Stéphane Henry, CEO d’IPRO.

De son côté, Shabeneez Nahaul, Senior Consultant à la NMF, fait ressortir que la reprise de la Bourse de Maurice «dépend de différents facteurs, notamment le marché international, la confiance chez les investisseurs, l’économie mondiale et le taux de croissance. On reste assez optimiste avec la baisse récente du repo rate et l’attractivité de notre économie.»

S'exposer moins aux risques avec la diversification

Tout investisseur doit mesurer l’importance du risque et de la volatilité. Les cours des actions peuvent varier énormément sur le court terme. C’est la raison pour laquelle les spécialistes en investissement recommandent aux investisseurs inexpérimentés d’avoir une vision sur le long terme pour l’évaluation de leurs investissements.

Le principe de diversification des investissements est aussi primordial car il permet de réduire le degré d’exposition aux actifs. Comme le dit l’adage, il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier. La diversification augmente le potentiel de rendement tout en aidant à réduire le risque qu’un des investissements choisis perde de la valeur et fasse ainsi disparaître une part importante de l’épargne investie. Diversifier son épargne, c’est en répartir le contenu parmi différentes catégories d’actifs, mais aussi parmi différentes actions de sociétés.

Investisseurs : leurs profils

Il existe trois types de profils d’investisseurs. D’abord, les défensifs. Ceux-là sont moins enclins à prendre des risques. Dans la composition du portefeuille, on privilégiera une plus grande part d’investissements dans les fonds sécurisés, comme les placements bancaires et les bons du Trésor.

Ensuite, il y a les offensifs qui sont plus enclins à prendre des risques. On composera pour ce type d’investisseurs un portefeuille avec davantage d’Equities (actions). Finalement, il y a les pondérés. Ceux-là prendront des risques mesurés avec un portefeuille équitable entre les placements sécurisés et les investissements en Bourse.

En 2015, les plus grands perdants sont ceux qui ont fait preuve d’a�.