Caviste – Le marché se bonifie

La société mauricienne est pluriculturelle, avec différentes habitudes de consommation. Ainsi, le vin a gagné sa place auprès des Mauriciens. Le monde du vin est vaste et permet de séduire tous les palais avec des spécificités de terroirs, de cépages, de régions, d’accords mets et vins, entre autres.

«Le vin séduit de plus en plus. Il faut savoir que les consommateurs étant de plus en plus familiers avec le monde du vin, plus avertis, mieux informés, ils sont naturellement plus exigeants. Des facteurs tels que la présence de sommeliers chez certains cavistes ou la formation et le support apporté par l’Association des Sommeliers ont énormément aidé à promouvoir des vins de plus haute facture, en cave comme en hôtellerie. Mais, bien sûr, le prix reste un critère décisif» explique Cédric Raffray, Brand Manager Wines de Grays.

Chez le Connoisseur, la boutique d’Oxenham, on note que le vin était auparavant perçu comme la boisson des plus de 35 ans, aux goûts plus raffinés, mais aujourd’hui, les plus jeunes l’adoptent. Il y a ensuite une tendance marquée vers le haut de gamme et une plus grande curiosité ; car tout le monde veut améliorer ses connaissances en vin. C’est une tendance qui se dessine partout dans le monde. Le consommateur cherche effectivement à se cultiver sur le vin et à affiner ses goûts. De manière générale, chez le Connoisseur, on observe que les gens préfèrent boire moins régulièrement, mais de meilleure qualité. De plus, ils sont nombreux à constituer leur cave à vin.

C’est pour répondre à cette tendance que le Connoisseur a lancé la Quarterly Box. Chaque trimestre, le client adhérent reçoit une boîte de 12 bouteilles de six vins à découvrir. Ce sont des vins que les œnologues et sommeliers de la boutique sélectionnent dans leurs caves ou ont particulièrement appréciés lors de leurs voyages sur les domaines viticoles. C’est un engagement pour un an au prix de Rs 7 200 par boîte.

INFORMER ET ÉDUQUER LE CLIENT

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Par ailleurs, contrairement aux idées reçues, les clients peuvent trouver chez les cavistes un large choix de bouteilles à des prix très abordables. Mais, pour se différencier de la concurrence, les cavistes sont tenus de proposer une gamme de vins différente de la grande distribution. «L’une de nos missions, chez 20/Vin, est d’informer et d’éduquer le consommateur afin de guider au mieux ses choix», souligne Cédric Raffray.

Delphine Espitalier-Noël, cofondatrice de la boutique Aqui avec Alexandre Junca et Romain Bétuel, fait ressortir que les supermarchés élargissent leurs gammes de vin. Quant à l’amateur de vin, il aime savoir ce qu’il déguste, découvrir des nouveautés et en apprendre toujours plus. Ce qui fait du caviste est un élément clé.

Pour Melissa Doger de Spéville, responsable communication et ventes d’Oxenham, les cavistes et les grandes surfaces répondent à des besoins très différents. Le consommateur a recours aux cavistes lorsqu’il prépare un événement spécial et veut y consacrer un budget vin un peu plus important.

«Les vins ne sont pas plus chers chez un caviste. La différence est l’éventail de choix. D’une part, nous ne pouvons présenter dans les supermarchés les 1 500 références que nous avons à notre catalogue. D’autre part, les bouteilles que l’on offre aux supermarchés sont les vins abordables – qui ne dépassent pas Rs 400 généralement – populaires et de consommation assez courante. L’autre différence, c’est l’accompagnement personnalisé», souligne Melissa Doger de Spéville.

Comme dans tous les secteurs, la concurrence est forte, bien que le marché soit partagé entre très peu d’acteurs. La proximité avec la clientèle est donc une priorité. Les cavistes se différencient ainsi par le développement de concepts novateurs comme les bars à vins, le développement des animations permettant au caviste d’entretenir des liens de qualité avec sa clientèle, via des soirées thématiques, des initiations et des dégustations.

«En tant que caviste, notre rôle est de proposer une sélection large mais différente et complémentaire de celle que l’on peut trouver en grande surface, avec plus d’accent sur les vins de petits producteurs, dont certains bio ou issus de l’agriculture raisonnée. De plus, l’organisation d’événements est un excellent moyen, pour les cavistes, de transmettre des connaissances, des informations techniques mais également ludiques, qui permettront au grand public de mieux appréhender le monde du vin», ajoute Cédric Raffray.

LES VINS SUD-AFRICAINS PRISÉS

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D’un autre côté, selon Weena Seernauth, responsable boutique de Koté Vins & Spirits, à Maurice historiquement nous apprécions en particulier les vins provenant de France, mais les prix des vins d’Afrique du Sud étant plus abordables, ceux-ci occupent une large partie du marché. La demande mondiale porte aussi sur des vins d’Amérique du Sud, d’Australie et de la Nouvelle-Zélande.

Cédric Raffray abonde dans le même sens. Il souligne que l’Afrique du Sud est un important producteur de vins dans le monde. Au vu de notre situation géographique et de nos accords bilatéraux, les vins sud-africains représentent un pourcentage important de la consommation de vins à Maurice. En plus de présenter un excellent rapport qualité-prix, il y a depuis quelques années une évolution intéressante avec de petits producteurs sud-africains produisant des vins de terroir d’exception.

«Chez Grays, la venue de nos partenaires et vignerons sud-africains a pour but de renforcer nos relations avec eux et de créer un partage de connaissances et un moment de convivialité avec nos principaux clients. Il est important, dans le monde du vin, de comprendre et de connaître l’histoire des produits», souligne Cédric Raffray.

Sur le plan mondial, les trois plus gros producteurs de vins sont l’Italie, la France et l’Espagne. Mais l’Hexagone reste le premier pays exportateur en valeur. Cela dit, les vins d’autres marchés innovants suscitent beaucoup d’intérêt. Par exemple, les vins bio, français ou d’autres origines attirent une nouvelle clientèle. Une tendance qu’on retrouve à Maurice.

Des clients de tous âges

S’agissant de la clientèle des cavistes, Weena Seernauth, responsable boutique de Koté Vins & Spirits, explique que le client régulier est généralement un passionné de l’univers des boissons alcoolisées, du vin, des spiritueux, et cherche à travers des cavistes à découvrir de nouvelles tendances ou de nouveaux produits. Il peut également être un consommateur occasionnel qui boit moins. Pour Delphine EspitalierNoel, on trouve de tous les profils et de tous les âges. «Il y a les connaisseurs, voire des experts, généralement plus âgés, qui aiment échanger sur le vin avec le caviste et découvrir des nouveautés. On trouve aussi des amateurs qui cherchent à accroître leurs connaissances et expériences gustatives, et les plus jeunes qui veulent s’initier au monde du vin. On note aussi une clientèle féminine grandissante, avec celles qui savent ce qu’elles veulent et d’autres, qui veulent en apprendre davantage», indique-t-elle.

Ce que pèse le marché du vin

Le marché du vin devrait atteindre $ 450,59 milliards d’ici à 2024, enregistrant un taux de croissance annuelle composé de 5,8 % au cours de la période de prévision 2019-2024. Le marché du vin est alimenté par la demande croissante de vin, en raison de ses avantages pour la santé et de la valorisation des produits du vin, associée à une innovation en matière de saveurs et à des réseaux de distribution plus avancés, à l’échelle mondiale. L’évolution des goûts et les nouvelles préférences des consommateurs, ainsi que la demande croissante de saveurs nouvelles et exotiques, telles que le vin Riesling, devraient stimuler la croissance de ce marché. Par ailleurs, la région de l’Asie-Pacifique devrait connaître une croissance rapide au cours des années de prévision. Cela est dû à une augmentation du nombre d’entreprises productrices de vin en Chine, en Inde et au Japon. Une augmentation de la demande de vins de qualité supérieure et une occidentalisation croissante sont également des facteurs qui stimulent la croissance du marché du vin dans cette région.

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