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DCF Roots : l’usine de transformation de manioc freinée dans son expansion

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DCF Roots : l’usine de transformation de manioc freinée dans son expansion | business-magazine.mu

DCF Roots commercialise des produits à base de poudre de manioc. La petite entreprise regorge d’idées pour son expansion. Mais elle se retrouve à court de financement.

Cela fait cinq ans que DCF Roots a vu le jour. Au départ, c’était surtout un projet à vocation sociale visant à assurer aux femmes sans-emploi un revenu. Mais celles-ci ont trouvé le projet trop compliqué et ont préféré ne pas tenter l’aventure. Trois couples d’amis se sont alors associés pour mettre sur pied la petite entreprise. Actuellement, DCF Roots est principalement gérée par Lisebeth Francisque et Christiane Chowree.

Au début, l’idée n’était pas de produire une poudre de manioc mais plutôt des produits surgelés à base de manioc. L’entreprise a alors débuté avec des brochettes de manioc et pensait se diversifier dans la production de chips de manioc. Mais au fur et à mesure que le produit a été travaillé, DCF Roots a commencé la production de la poudre de manioc pour la fabrication de céréales, de gratins et de soupes. L’entreprise, qui compte aujourd’hui six employés, fabrique également des brochettes de manioc principalement sur commande. Les produits sont vendus sous la marque Maniodix.

«Le manioc que nous utilisons provient surtout des planteurs du nord de l’île. Ils s’approvisionnent également auprès d’autres planteurs pour nous fournir la quantité nécessaire. Nous avons besoin d’environ 300 livres de manioc quotidiennement. Ce volume, une fois transformé, donnera environ 190 livres de poudre de manioc. Pendant la transformation, nous perdons environ 60 % du produit. Il nous faut trois livres de manioc pour produire un sachet de céréales. En une journée de travail, nous pouvons produire jusqu’à 150 sachets de céréales», indique Christiane Chowree.

Une fois arrivé à l’usine de DCF Roots, le manioc est épluché, râpé, grillé et ensuite broyé. Tout cela est fait aussi bien manuellement qu’avec l’aide de machines. Une fois la poudre de manioc produite, elle est utilisée pour la fabrication de la soupe de manioc, du gratin et de la céréale. Pour la soupe, des ingrédients y sont ajoutés et les céréales sont agrémentées de saveurs dont la vanille, l’amande et le chocolat. Le produit est ainsi disponible en vanille, amande, amande sans sucre et chocolat. «Le produit est complètement naturel, sans conservateur et sans gluten. Nous n’avons pas voulu produire ce qu’il y a déjà sur le marché. Notre poudre de manioc permet de faire des biscuits ainsi que des cakes», soutient Christiane Chowree.

Distribution : le choix d’IBL

Jusqu’à présent, la petite entreprise n’a pas connu de rupture de stock en matières premières. Cela est dû principalement au fait qu’elle ne fonctionne pas à plein régime. Toutefois, depuis juin 2016, DCF Roots s’est tournée vers un nouveau distributeur. C’est IBL qui assure dorénavant la distribution des produits Maniodix à travers l’île.

«Auparavant, nous n’arrivions pas à être présents sur un plus large marché. Le fait d’avoir changé de distributeur nous amène également à produire plus régulièrement. Bientôt, il va nous falloir nous approvisionner auprès d’autres planteurs», souligne Christiane Chowree. À noter que depuis peu, les produits Maniodix sont vendus à moindre coût dans de nouveaux emballages.

Avec des produits qui se vendent mieux, DCF Roots ambitionne de lancer de nouvelles variétés de produits, mais cela équivaut à plus d’investissement. Depuis ses débuts, l’entreprise a investi plus de Rs 1 million. Elle a besoin de financement additionnel pour ses projets de développement. «Nous avons contracté des prêts personnels. Nous avons absolument besoin de financement pour nous agrandir. Par deux fois, nous avons formulé une requête auprès de la MauBank pour un prêt, mais celle-ci a été rejetée. La banque, nous dit-on, ne finance pas les entreprises de plus de cinq ans. Nous avons beaucoup d’idées, mais nous ne pouvons les matérialiser, faute de financement. Le gouvernement dit qu’il encourage les PME, mais ce n’est pas le cas», déplore Christiane Chowree.

Faute de moyen pour faire de la publicité, DCF Roots participe à des foires pour faire connaître ses produits. En 2014, la petite entreprise s’est vu décerner le premier prix dans le segment agroalimentaire du National Women Entrepreneur Council Award. Elle a reçu plusieurs propositions pour exporter ses produits. Mais l’objectif immédiat, c’est d’abord de se stabiliser sur le marché local avant de considérer l’exportation.