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Diversification régionale : l’Afrique accueille à bras ouverts les entreprises mauriciennes

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Diversification régionale : l’Afrique accueille à bras ouverts les entreprises mauriciennes | business-magazine.mu

L’intégration régionale revêt plus que jamais une dimension stratégique. Les entreprises mauriciennes, conscientes de ce fait, se tournent vers la région pour donner vie à leurs ambitions de conquérir les marchés internationaux.

Outre le fait que l’Afrique représente une mine d’or en termes de ressources, de main-d’œuvre et un marché collectif de deux milliards de personnes dans 20 ans, ce continent est en train de vivre un développement hors pair, avec certaines de ses économies affichant une croissance annuelle d’environ 7 % du PIB. Cela, à un moment où l’économie mondiale subit les effets de la crise en Europe.

Il n’y a pas que ce potentiel qui serve d’appât pour attirer les entreprises locales à poser pied hors du territoire mauricien. Le continent noir s’est rendu compte de ses atouts et redouble d’efforts pour accueillir à bras ouverts ces entreprises prêtes à transformer son potentiel brut en de la valeur ajoutée. Maurice dispose d’un avantage concurrentiel sur les autres pays qui lorgnent le continent africain, grâce à son réseau de traités de non-double imposition (DTA) en vigueur avec 14 pays africains. Quatre autres ont déjà été signés et sont en processus de ratification. Aussi, 8 Investment Promotion and Protection Agreements (IPPA) ont été signés avec les pays africains ayant enregistré les plus forts taux de croissance économique, ces dernières années.

Depuis 1970

La scène est donc maintenant prête pour encourager plus d’entreprises mauriciennes à investir dans la région. Certaines d’entre elles ont toutefois compris bien tôt l’ampleur que la diversification régionale allait prendre. Blanche, Birger, qui a fait ses débuts régionaux en 1970, a choisi la diversification pour accéder à la demande de ses partenaires stratégiques et historiques, comme NCR et Datacard.

Jacques Harel, son Chief Executive Officer(CEO), explique qu’il est aussi question «d’accompagner nos clients mauriciens qui développent de plus en plus leurs activités dans les États insulaires avoisinants, de partager l’expertise que nous avons acquise, de trouver un relais de croissance, et enfin de faire de Maurice un hub dans le domaine des Tic. »

Même son de cloche du côté de Rogers. Vishal Nunkoo, le CEO de Velogic, marque sous laquelle opère le segment Logistique du business, fait part du fait que Rogers a emboîté les pas à ses principaux clients à Maurice. « Cela nous a permis d’acquérir de l’expérience et de réfléchir au niveau régional à notre stratégie de développement, principalement à cause de la taille du marché mauricien et l’étroite possibilité de croissance en ce qui concerne la logistique», souligne-t-il.

«Le pays reste limité de par sa taille géographique et sa population. Ce qui limite dans une certaine mesure les perspectives de croissance. C’est pour cela que beaucoup d’entreprises locales commencent à se tourner vers l’Afrique, afin d’aller chercher cette croissance dans la région, et c’est ce que nous avons fait nous-mêmes, avec notre opération d’élevage et de conditionnement de poulet. Notre stratégie consiste donc à avoir deux moteurs de croissances, local et régional », souligne Jean How Hong, CEO d’Innodis.

L’Afrique, mais aussi l’Asie...

Le groupe Swan a, lui aussi, préparé sa diversification en fonction de la dimension du groupe et la taille du marché mauricien. « C’était une décision longuement réfléchie mais naturelle », indique Patrice Bastide, Senior Manager, International Business Development du Groupe Swan. Le groupe a lancé un projet dans la région et est en phase de finalisation de deux autres.

Les projets d’expansion dans la région sont une priorité du pôle Aviation de Rogers aussi. Annick Corroy, Managing Directorde Travel Services, affirme que le groupe travaille sur plusieurs projets pour étendre leur empreinte régionale dans trois nouveaux pays. Il n’y a pas que le continent africain qui déborde d’opportunités : l’Asie charme aussi les investisseurs mauriciens.

Le Groupe CIEL, à travers son pôle Textile, est présent au Bangladesh depuis 2010. Arnaud Dalais, son Group Chairman, fait ressortir que les opérations internationales contribuent significativement au succès du groupe, que ce soit au niveau de CIEL Textile à Madagascar qu’en Asie.

« À titre d’exemple, plus de 60 % du chiffre d’affaires de CIEL Textile en 2012, qui est de Rs 8,6 milliards, est réalisé hors de l’île Maurice, tandis que 80 % des profits en découlent», précise-t-il.

Certaines entreprises sont motivées à diversifier leurs opérations pour des raisons autres que la conquête de nouveaux marchés encore inexploités. Nicolas Maigrot, le CEO du groupe IBL, rappelle qu’aujourd’hui encore, la situation en Europe, principal réservoir d’exportation pour notre pays, ne s’est guère améliorée. « Notre économie nationale en pâtit, certaines opérations d’IBL aussi. Mais ce constat n’est pas une fatalité si nous prenons la peine d’accentuer nos efforts à créer de la valeur ajoutée pour nous différencier et si nous continuons à créer un IBL qui s’exporte sur des nouveaux marchés, notamment ceux de la région», s’exprime-t-il.

Danny Ah Chong, General Manager de LAS, explique l’intérêt d’être présent dans la région pour partager l’expérience de l’entreprise avec les autres pays de la région. IBL a du reste signé en février dernier un accord avec le Gabon pour y partager son savoir-faire. Et Danny Ah Chong de conclure : « Ce que la logistique, l’aviation et le shipping offrent à ces pays, c’est une ouverture sur l’extérieur».

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