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Domaine du Corps-de-Garde : un élevage qui a du chien

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Domaine du Corps-de-Garde : un élevage qui a du chien | business-magazine.mu

Ancien tôlier, Rouben Armugan s’est reconverti à l’élevage canin en 2004 en s’achetant une paire de rottweilers. Aujourd’hui, cinq races de pur-sang sont disponibles au domaine qu’il a créé, de même qu’un service de garde pour chiens et chats.

Fondée il y a douze ans par Rouben Armugan, le Domaine du Corps-de-Garde, entreprise située au pied de la montagne du même nom, se spécialise dans l’élevage de chiens de race. Alors qu’il travaillait comme tôlier dans un garage, le fondateur et directeur du Domaine ambitionnait de rentabiliser sa passion pour les chiens. Dans un premier temps, tout en continuant à pratiquer son précédent métier, il fait l’acquisition d’un couple de rottweilers au coût de Rs 100 000. Puis, dès qu’il a les moyens de se mettre à son compte, Rouben Armugan, aidé de son épouse, fait de l’élevage canin une activité à plein temps. Le terrain où il opère s’étend sur une superficie d’un arpent. Acquis en différentes phases, il a nécessité un investissement de Rs 2 millions.

Pour l’épauler au Domaine, Rouben Armugan s’est entouré d’une équipe de quatre personnes. Car il faut savoir, explique-t-il, «qu’un chien requiert énormément d’attention. C’est un animal social qui a besoin que l’on s’occupe de lui. Cela inclut les repas, les bains, les promenades et les jeux». Le directeur fait, par ailleurs, ressortir qu’il a adapté son offre afin de répondre à une demande qui s’oriente aujourd’hui beaucoup plus vers les chiens de compagnie que les chiens de garde. «Alors que nous avions commencé avec deux chiens, actuellement, nous en avons une trentaine et la demande ne cesse de grandir», souligne-t-il. Le Domaine a enregistré une croissance de 10 % en 2015, lui permettant d’atteindre un chiffre d’affaires de quelque Rs 2 millions. Un succès non seulement lié à la diversification des races élevées mais aussi à celle des services proposés.

En termes de races, après les rottweilers, Rouben Armugan a accueilli au Domaine des labradors et golden retrievers, tous deux appréciés pour leur tempérament calme et joueur. S’y sont ajoutés : le cane corso – race d’origine italienne correspondant, comme le rottweiler, au profil du chien de garde – et plus récemment, le Cavalier King Charles – race anglaise – et le Dogue de Bordeaux, molosse venu de France. «Nos animaux sont certifiés pur-sang et livrés avec un pedigree», nous informe notre interlocuteur, ajoutant que pour importer un chien, le Domaine doit prévoir un budget allant de Rs 400 000 à Rs 500 000. Toutefois, tient à préciser Rouben Armugan, «nous ne faisons pas d’élevage de masse et nos chiens restent au Domaine pendant cinq ans, puis nous les confions à une famille comportant un ou plusieurs enfants.» S’agissant du prix de vente des chiens, il varie entre Rs 25 000 et Rs 50 000.

Outre l’élevage et le commerce de chiens, le Domaine du Corps-de-Garde offre un service de garde payant. Ce dernier, également ouvert aux chats, comprend les repas ainsi que deux heures quotidiennes de jeux et de promenade. La capacité d’accueil du Domaine est de 20 animaux, indique le directeur.

Il faut savoir qu’un éleveur de chiens professionnel doit s’acquitter d’un permis d’opération annuel de Rs 100 000. Aussi, Rouben Armugan aurait-il souhaité un meilleur encadrement du ministère de l’Agro-industrie en ce qui concerne la formation relative à ce secteur d’activité. Pour sa part, il a acquis ses connaissances par la pratique du métier et en assistant à des séminaires.

Une réglementation plus stricte du secteur est également nécessaire, estime le directeur, mentionnant le fait que des éleveurs malhonnêtes «vendent des chiens en prétendant que ce sont des pur-sang et osent même demander le prix fort pour ces animaux sans pour autant présenter à l’acheteur leur pedigree, comme cela devrait se faire».

Rouben Armugan, lui, ne considère pas seulement l’élevage canin comme une source de revenus. Aussi souvent qu’il le peut, il rend visite à ses chiens qui sont «partis à la retraite» et le lien qu’il a tissé avec eux demeure fort.