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Fencing et fer forgé : sous la menace de produits alternatifs

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Fencing et fer forgé : sous la menace de produits alternatifs | business-magazine.mu

L’industrie du fer forgé et des clôtures métalliques a progressivement évolué avec l’utilisation de produits modernes. Les sociétés qui y sont engagées soutiennent que c’est un secteur toujours porteur, avec le développement infrastructurel qui se poursuit dans le pays.

Ne dit-on pas que quand le bâtiment va, tout va ?C’est le cas pour le fer forgé et le fencing, deux marchés qui dépendent essentiellement de la bonne santé du secteur de la construction et d’autres développements infrastructurels. Les clôtures métalliques et le fer forgé sont, en effet, souvent utilisés pour renforcer la sécurité, se combinant au système d’alarme et autre dispositif pour décourager l’intrusion. Ces dernières années, avec le ralentissement dans la construction, les entreprises engagées dans ces filières se sont tournées davantage vers des produits de meilleure qualité, plus modernes pour maintenir leurs activités, et les proposant à des prix compétitifs afin de répondre à la demande du marché. Certains professionnels du domaine sont d’avis que le secteur se porte plus ou moins bien, tandis que d’autres avancent que les nouvelles tendances et les produits alternatifs contribuent à une forte baisse dans la demande pour le fer forgé. La mise en chantier de projets privés et gouvernementaux est en tout cas bien vue pour favoriser l’essor de ce secteur.

En attendant le grand boom, la croissance dans ce domaine repose surtout sur le développement des projets individuels, privés et publics. En 2016, il y a eu une décroissance dans le secteur de la construction qui a touché son point le plus bas pendant les premiers mois de l’année, rappelle Jean-François Lagane, Production Manager de Grewals. «Cependant, le marché s’est stabilisé pendant la seconde partie de l’année, après une contraction de -2 % en 2015 et de 0 % à la fin de 2016 selon les chiffres de Statistics Mauritius», indique Jean-François Lagane, le Production Manager de Grewals. Ce dernier rappelle que depuis le mois de mai, l’entreprise a noté une augmentation au niveau de ses ventes. La mise en chantier des projets privés et gouvernementaux devrait, selon lui, redonner un nouveau souffle au secteur.

Le grillage pour une meilleure sécurité

Le fencing, qui est souvent galvanisé ou plastifié pour résister à la corrosion, est surtout limité à une utilisation extérieure, pour délimiter un terrain ou le sécuriser, contrairement au fer forgé, qui est utilisé sous forme de clôture ou comme grillage intérieur dans une maison et autre objet décoratif. Pour offrir des produits de qualité, se démarquant de la concurrence, les opérateurs investissent constamment dans des équipements modernes, qui leur permettent de produire à moindre coût. Les entreprises ont dans le même souffle canalisé leurs efforts dans de nouveaux designs de produits de fer forgé ou de fencing. Ils sont aussi plusieurs à se tourner vers l’importation pour proposer de nouveaux modèles de fencing afin de conquérir un plus large du marché.

À cet égard, Grewals commercialise des clôtures importées directement de Belgique. Elle garantit ainsi un produit de qualité irréprochable, fabriqué selon les normes européennes. Elle est la représentante exclusive des clôtures périmétriques et d’autres produits de la marque Betafence. Pour la société, ce choix s’est révélé gagnant car depuis le début de l’année 2017, elle a installé pas moins de 10 km de clôtures de la marque Betafence sur différents sites à travers l’île. Offrant un service complet, elle accompagne le client de la cotation à l’installation de sa clôture.

La fabrication d’objets en fer forgé dépend grandement des accessoires et des matières premières qui sont utilisées, lesquelles sont souvent importées. Le savoir-faire de Père Laval Enterprise réside surtout dans la métallurgie et le fer forgé, avec une variété de produits : grilles de sécurité, portes, barrière murale : entre autres, qui sont fabriquées localement. La compagnie privilégie ses importations généralement d’Afrique du Sud ou de Taiwan, où ses fournisseurs répondent à toutes les normes internationales. «Nous entretenons des relations solides avec nos fournisseurs pour garantir que la qualité soit toujours respectée et que les produits soient livrés à temps», fait part Maxwell Sansfaçon, le Manager Director de Père Laval Enterprise. De plus, précise-t-il, les accessoires en fer forgé sont importés pour leur grande qualité et allaient coûter très cher s’ils étaient fabriqués localement.

D’autres sociétés trouvent également avantageux de se tourner vers l’importation des matières premières car les prix sont, d’une part, plus bas comparé à ceux disponibles sur le marché local et, d’autre part, le produit est de meilleure qualité. «Nous n’avons pas vraiment le choix car à Maurice, nous n’avons pas de fournisseurs en tant que tels de matières premières», fait ressortir Anwar Banharally, le directeur de Banharally Contracting.

Maurice étant un pays tropical, il est impératif que le fencing ou le fer forgé soit traité de façon à ce qu’ils résistent le plus longtemps possible aux intempéries ou l’air salin. La protection au moyen d’une couche de peinture étant nettement insuffisante, la galvanisation est requise pour prolonger la durée de vie avant l’application des revêtements de peinture. La galvanisation à chaud est la plus résistante et durable face à l’humidité ou l’air salin. «Malgré tout, elle ne dure que quelques années et même si des solutions de ‘galvafroid’ existent pour prolonger un peu la durée de vie des produits, après une dizaine d’années, le client devra se résoudre à remplacer ses produits en fer forgé ou sa clôture métallique», précise Anwar Banharally.

L’originalité du fer forgé

Pourquoi utiliser le fencing et le fer forgé ? Les clôtures métalliques ou grillages ont pour objectif premier d’assurer une meilleure sécurité de la propriété – terrain, maison ou bâtiment. Le fer forgé est une matière à multiples usages et se retrouve dans des objets décoratifs pour l’intérieur de la maison, aussi bien que l’extérieur : meubles de jardin et clôtures entre autres utilités.

Père Laval Enterprise utilise des barres de fer d’un diamètre de 16 mm pour leur grande solidité et leur résistance accrue à l’effraction. «Nos barrières murales peuvent être conçues pour s’harmoniser à l’architecture d’une maison, tout en empêchant toute personne d’escaler le mur», donne en exemple Maxwell Sansfaçon. D’autres sociétés proposent des produits fabriqués selon les normes internationales et selon la tendance dans d’autres pays fabriquant ce genre de produits.

Avec les produits alternatifs qui sont cependant proposés, la demande a beaucoup changé au fil des années.Les nouvelles tendances ne sont plus les motifs en tout genre comme dans le passé. «Les clients sont à la recherche de designs plus épurés et sobres. De plus, les nouveautés comme l’Ecodeck font de l’ombre aux matières traditionnelles entrant dans la composition des grands portails en fer forgé d’antan», note le directeur de Banharally Contracting. «Le fencing plus rigide, tel celui de la marque Betafence, est plus demandé que le fencing traditionnel», fait-il remarquer.

Toutefois, le fer forgé est toujours prisé ; il existe d’ailleurs une large gamme de produits avec différents matériaux qui sont disponibles sur le marché. Le représentant de Père Laval Enterprise indique que le fer forgé est proposé depuis des décennies tout en soulignant que la nouvelle tendance consiste à mélanger le bois, le ciment et le métal pour obtenir la combinaison qui apportera une belle finition à la maison. Le directeur de Banharally Contracting Ltd constate à cet effet qu’avec l’arrivée de différents matériaux et produits sur le marché local, l’intérêt pour le fer forgé a baissé. «La nouvelle génération se tourne plus vers des alternatives au fer forgé, qui requiert quand même un entretien régulier», observe Anwar Banharally.

Forger le fer et produire le fencing requièrent de la main-d’œuvre qualifiée. Face à la modernité, de moins en moins de jeunes s’intéressent aujourd’hui à travailler avec ce matériau dans un atelier ou sur le chantier. «La main-d’œuvre pour la fabrication et l’installation du fer forgé ou du fencing est de plus en plus difficile à trouver sur le marché local. À tel point que nous pensons de plus en plus sérieusement à faire appel à de la main-d’œuvre étrangère», déplore Anwar Banharally. De plus, Maxwell Sansfaçon note qu’il y a un manque de personnel dans ce secteur de production. «Les jeunes sont plus intéressés à travailler dans les centres d’appels que choisir le travail manuel de nos jours, même si les travailleurs qualifiés sont très bien rémunérés», précise-t-il.