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General Construction : Maintenir son positionnement face aux défis de l’industrie

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General Construction : Maintenir son positionnement face aux défis de l’industrie | business-magazine.mu

Depuis sa création, en 1958, la société opérant dans le domaine de la construction et du génie civil a étendu graduellement son champ d’activités. Elle compte aujourd’hui parmi les compagnies les plus importantes du pays.

En 57 ans d’existence, la General Construction s’est bâti une solide réputation dans le secteur de la construction à Maurice si bien qu’aujourd’hui, elle a à charge certains des plus importants chantiers de l’île. Le champ de ses activités s’est diversifié au fil des années et comprend la construction d’hôtels, de bureaux, d’immeubles, de ponts et chaussées, de réservoirs, de silos ainsi que la réalisation de projets d’Integrated Resort Scheme (IRS) et de Real Estate Scheme (RES). Sa participation au développement de Port-Louis, notamment, a été considérable.

«Nous comptons parmi nos réalisations le siège de la Banque de Maurice, ceux de la Mauritius Commercial Bank (MCB) et de la State Bank of Mauritius (SBM), de même que la Telecom Tower, le Caudan Waterfront, de nombreux hôtels dont le Royal Palm, le Touessrok, le Maradiva, le Prince Maurice, le Beau Rivage, pour ne citer que cela. Nous avons également eu le privilège de construire le bâtiment écologique de la MCB à Saint-Jean», énumère Didier Adam, Managing Director de la General Construction.

En 2014, la General Construction a brassé un chiffre d’affaires de Rs 2,26 milliards, soit une légère baisse comparé à sa performance de 2013 qui était de l’ordre de Rs 2,62 milliards. Cette baisse s’explique par la décroissance qu’a connue l’industrie du bâtiment ces trois dernières années.«Notre volume d’activités en 2013-2014 a été inférieur à celui de 2012-2013. Dans cette industrie, la performance dépend dans une large mesure du climat économique qui prévaut. C’est un secteur sujet à beaucoup de fluctuations, connu pour sa vulnérabilité», explique Didier Adam.

Perspectives meilleures en 2016

Le Managing Director ne se montre pas très optimiste pour la période en cours mais espère que la courbe de croissance, dans le secteur de la construction, amorcera une remontée en 2016. Sans vraiment parler de reprise en 2015, Didier Adam fait ressortir que l’embellie tant attendue dépendra en grande partie du temps que prendront les chantiers des Smart cities annoncées par le gouvernement à démarrer. Il fait par ailleurs mention des projets routiers d’envergure dans lesquels l’État devrait investir, soit l’échangeur de Phoenix et la route d’accès à l’aéroport. Le Managing Director est aussi d’avis que les travaux prévus par la Central Water Authority donneront un peu d’oxygène au secteur. Entre-temps, la General Construction travaillesurdeuxgrosprojets de morcellement à Petite-Rivière-Noire et Highlands, des résidences dans l’est du pays, la rénovation de quelques hôtels et la réfection de routes.

«Les perspectives pour 2016 semblent meilleures car il y a clairement une volonté politique de faire évoluer les choses dans le bon sens. Il va de soi que les projets de développement mentionnés dans le dernier Budget prendront un peu de temps pour se matérialiser, mais je pense que nous sommes sur la bonne voie», commente Didier Adam. Il évoque, en sus, la rencontre prochaine entre le secteur privé, à travers le Joint Economic Council (JEC), et le gouvernement qui «devrait dégager les stratégies nécessaires pour donner à notre économie nationale le déclic dont elle a besoin». Et d’ajouter, dans la foulée : «Je suis donc optimiste, malgré les grosses difficultés de ces dernières années, que notre secteur d’activité va vers une reprise ; lentement, je le conçois, mais nous sommes confiants dans l’avenir.»

Outre la conjoncture économique, Didier Adam met l’accent sur un obstacle d’un autre ordre qui freine la croissance des grosses entreprises de construction mauriciennes, soit la concurrence étrangère. En effet, dit-il, pour certains projets financés par un pays étranger au moyen d’un accord bilatéral entre gouvernements, les entreprises locales n’ont même pas le droit de participer à l’exercice d’appel d’offres, ce dernier étant réservé aux opérateurs des pays bailleurs de fonds. Par contre, poursuit le Managing Director, ces constructeurs d’autres pays peuvent, eux, prendre part aux projets financés par l’État comme par le secteur privé mauriciens.

Il y a environ deux ans, le ministère des Finances a réintroduit une marge de préférence en faveur des opérateurs de l’île, à appliquer lors des exercices d’appels d’offres publics. «Cela se justifie afin d’éviter du ‘dumping’ de la part des ‘contracteurs’ étrangers participant à ces appels d’offres», indique notre interlocuteur. Il n’empêche que malgré cela, «pour certains projets, il a été clairement stipulé dès le départ que le principe de marge de préférence ne sera pas appliqué lors de l’exercice d’appels d’offres». Aussi, Didier Adam estime-t-ilque «les opérateurs locaux se trouvent toujours défavorisés par rapport aux entrepreneurs étrangers. Nous, les compagnies mauriciennes, faisons preuve d’une grande résilience à cet effet.» 

Investir dans les ressources humaines

Pour faire face à la concurrence, la General Construction investit constamment dans les ressources humaines mais aussi dans les équipements de pointe. Elle possède, en outre, son propre centre de formation depuis plus de 23 ans et une cinquantaine de ses ouvriers y suivent des cours tous les ans. L’entreprise a une grande confiance dans le savoir-faire mauricien et privilégie donc la main-d’œuvre locale sur ses projets. Didier Adam tire toutefois la sonnette d’alarme à ce niveau : «Le bâtiment est connu pour être un secteur où le travail est très difficile et n’attire pas les jeunes. Nous sommes conscients de cela depuis longtemps et faisons de notre mieux pour que les jeunes s’intéressent à l’industrie afin d’assurer la relève.» Face aux difficultés rencontrées sur ce plan, il lance : «Il faut d’urgence valoriser ces métiers. Je pense que tous les ‘stakeholders’ doivent apporter leur contribution : les opérateurs et représentants du secteur privé, le ministère de l’Éducation et celui de la Formation. Si on n’accorde pas à ce problème toute l’attention qu’il mérite, dans quelque temps, nous n’aurons plus d’ouvriers mauriciens spécialisés dans les métiers de la construction.»

S’agissant des projets d’expansion de la General Construction au-delà des côtes mauriciennes, Didier Adam affiche la prudence : «Le continent africain est appelé à se développer et représente donc un fort potentiel d’expansion dans plusieurs domaines, y compris celui du bâtiment et des travaux publics (BTP) mais avant d’y étendre nos activités, il faudrait que nous trouvions un partenaire stratégique sur place.»

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