Hémisphère Sud résiste à l’épreuve du temps
Share
Fondée par le couple Lévigne-Fletcher, Hémisphère Sud a assuré sa pérennité en faisant preuve d’innovation. Elle vise une clientèle composée de voyageurs en quête de bagages fonctionnels.
}Les craquements des marches en bois qui mènent vers Hémisphère Sud résonnent comme une invitation à pénétrer dans un univers de tradition encore préservé. Cela fait une vingtaine d’années que ces planches serties dans une rampe en fer sont foulées par les artisans, commerciaux et clients qui se dirigent vers les locaux de la maroquinerie installée à Plaine-Lauzun. Anne-Christine Lévigne-Fletcher, créatrice et Chief Executive Officer, nous y accueille dans un salon vintage, tout en tenant un discours résolument dans l’air du temps.
«Dans le cadre de sa nouvelle stratégie d’opération, la marque Hémisphère Sud se destine à un marché, pour l’heure resté vacant, axé sur les besoins du voyageur moderne», déclaret-elle d’emblée. Elle poursuit : «L’offre se décline dans la fourchette moyenne de prix. Ce seront des créations extrêmement fonctionnelles avec des finitions impeccables. Ces produits d’Hémisphère Sud permettront aux acquéreurs de faire face à toutes les nécessités du voyage, en toute sécurité», explique-t-elle. Ces sacs sont dotés d’une multitude de pochettes, d’espaces de rangement, de systèmes de pliage et dépliage pensés pour assurer le plus grand confort du voyageur.
Un autre développement attend la marque de maroquinerie de luxe lancée en 1997. En collaboration avec un partenaire international, la marque éponyme Anne Levigne viendra étoffer le portefeuille du groupe. Anne-Christine Lévigne-Fletcher et ses nouveaux partenaires en affaires ont créé cette nouvelle marque innovante. Les pièces sont truffées d’astuces. Parmi, on retrouve des sacs à main, des petits bagages, des produits de maroquinerie, des créations «fines» de maroquinerie et autres matières premières de première qualité. Ils seront distribués dans les boutiques hors taxes des aéroports à travers le monde. Autant de nouvelles orientations pour le groupe qui place 2018 comme une année charnière dans son développement.
Accent sur la qualité
«Faire un sac, c’est extrêmement compliqué ; c’est presque un métier d’orfèvre. La fabrication du sac inclut, en sus de sa conception originale, le choix de cuirs de qualité adaptés au modèle, celui des matériaux de renfort, de la doublure, du dessin des accessoires métalliques. En outre, beaucoup de calculs sont nécessaires pour assurer la qualité de la tenue de la pièce montée», explique la CEO.
}La maroquinerie ne s’improvise pas. D’ailleurs, fait-elle ressortir, le noyau de premiers ouvriers ayant débuté dans ce domaine d’activités avec elle l’épaule toujours au quotidien. Leur savoir-faire leur a été transmis, au fil des ans, par de vieux ouvriers spécialisés de France. Cela alors que leur branche d’activité disparaissait peu à peu en Europe. Elle rappelle que son mari et elle ont aussi fondé les Ateliers Créatifs de l’Océan Indien, rebaptisés Caleage. D’ailleurs, une ambiance feutrée règne dans l’atelier. Des mains expertes, rompues au maniement de la fabrication d’articles de luxe, s’activent dans un silence presque religieux. Sacs à main, bagagerie, petits accessoires de maroquinerie, autant de produits faits à la main y prennent naissance.
Faire un sac, c’est presque un métier d’orfèvre
Au total, c’est une équipe de 80 employés qui entoure AnneChristine Lévigne Fletcher. Elle déclare avoir une «confiance absolue» en eux. «Ensemble, nous savons faire des produits surprenants et innovants», ajoute-t-elle. Ayant su évoluer avec leur temps, ces derniers travaillent aujourd’hui avec de nouvelles matières et de nouveaux alliages, comme le denim ou encore le rotin.
Depuis sa création, la marque a «visé tout de suite le meilleur», nous confie sa fondatrice. «Nous avons équipé nos produits de fonctionnalités et de multiples possibilités de rangement. Nous contrôlons à la fois le design et la fabrication, ce qui nous a donné un avantage unique dans le monde des créateurs», fait-elle remarquer. Un savoir-faire et des produits qui ont fait la réputation internationale de la marque Hémisphère Sud, et bientôt, de la marque Anne Levigne.
Ces dernières années, Hémisphère Sud a diminué sa présence sur Maurice et se tourne davantage vers le marché international. Elle s’est alors recentrée sur l’exportation. En 2016, elle a signé un accord de partenariat avec un groupe français.
«Nous avons repensé la structure de production, en gardant une unité centrale de contrôle à Maurice, qui dessine, propose, développe les produits et outils de production, réalise le prototypage, les créations et les préséries. Cette unité décide du processus de fabrication et du site de réalisation. Pour une production interne, les petites séries ou productions très délicates, nous optons pour nos ateliers à Maurice. Dans d’autres cas, nous choisissons de délocaliser tout ou une partie des productions à Madagascar, dans le sud de l’Inde, ou encore à Cape Town, dans une usine partenaire spécialisée dans les produits exotiques», indique Anne-Christine Lévigne-Fletcher.
Par ailleurs, Hémisphère Sud assure les services de création, de développement et de sous-traitance de collections pour des marques internationales depuis 35 ans. Certaines, qui sont basées en France, participent financièrement au nouveau projet de développement international du groupe.
Le processus d’opération mis en place il y a un an a porté ses fruits, estime la CEO. «Nous opérons dans une conjoncture internationale. Et le modèle de collaboration régionale s’avère être le meilleur pour le développement du secteur. Cela nous offre la possibilité de proposer à la clientèle une offre de produits très diversifiée, des matériaux non galvaudés, des créations originales et un vaste éventail de prix. Cela leur permet de trouver leur bonheur et leur produit original».
Pratiquement, toutes les boutiques des hôtels de luxe de l’île proposent ces produits de maroquinerie. Les Mauriciens peuvent retrouver la gamme Hémisphère Sud à la galerie-boutique de l’usine à Plaine-Lauzun.
